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INTERVIEW Elvis Black Stars

À l’occasion du Rocktobre 2013, Scènes Belges a eu l’occasion de rencontrer Elvis Black Stars, le rock-band andennois, dont la notoriété est en pleine croissance. Au terme d’une tournée bien remplie, le groupe vous balancera encore sa pop-rock aux relents de sueur et de bière le 6 décembre au Coliseum de Charleroi. Mais avant d’être un groupe de musique professionnel, Elvis Black Stars est avant tout un groupe de bons potes, à l’amitié franche et savoureuse. Augustin Dujeux (voix/guitare) et Damien Sorée (batterie) nous parlent de ce qui fait l’essence de leur projet.

Scènes Belges : Mettons les pieds dans le plat directement : on aime vous qualifier de boys-band rock’n’roll… Que pensez-vous de cette étiquette?

Augustin : C’est sans doute parce qu’on a beaucoup tourné avec les BB Brunes, et du coup, on pourrait croire qu’on fait de la musique pour minettes… mais je ne le prends pas mal du tout ! Nous, on fait de la musique et on aime ce qu’on fait, donc voilà !

Damien : C’est peut-être aussi parce qu’on a de chouettes coupes de cheveux ! (rire)

Scènes Belges : Et donc, votre musique, vous la qualifiez comment?

Damien : Au niveau de la composition et des morceaux en tant que tels, c’est pop-rock. Mais les concerts sont très énergiques, il y a un côté plus rock’n’roll dans la dynamique sur scène.

Scènes Belges : En terme de composition, comment ça se passe?

Augustin : Disons qu’au début, sur le premier album, on s’est un peu cherché, alors que maintenant, on arrive à quelque chose de plus concret. J’arrive avec la base des compositions et après, on travaille tous ensemble. On reste un groupe, donc on compose et on arrange les choses de manière à ce que sur scène, on se retrouve vraiment tous les quatre. Il n’y a pas UNE personne qui compose pour le groupe…

Damien : C’est vrai que sur le premier album – même si on est pas vieux – on était encore fort jeune. Et quand tu composes au début, c’est en général tous ensemble dans le local. Mais pour le second album, on est parti deux semaines en Provence pour travailler sur les maquettes. Et là, Augustin avait déjà enregistré pas mal de morceaux de titres. Donc il arrive souvent avec un couplet ou un refrain, et à partir de ce qu’il propose, on écrit ensemble. Mais le truc de base vient d’Augu !

Scènes Belges : Quelles sont vos sources d’inspiration, vos influences?

Augustin : C’est assez large en fait ! On parle souvent d’Oasis, parce que c’est quelque chose qu’on a beaucoup écouté. Maintenant, on est ouvert à plein de choses. J’adore le post-rock, j’aime aussi l’électro. Je pense que pour faire de la musique, il faut écouter plein de choses.

Damien : Après, il n’y a pas un morceau ska, puis un morceau punk, puis un morceau hard-core… Non, ça reste homogène. Mais c’est vrai que les gens disent souvent que dans le phrasé et l’intonation d’Augustin, ça ressemble à Oasis… Nous, on prend ça bien !

Scènes Belges : Et au niveau des textes?

Augustin : On ne revendique rien du tout. On est là pour expliquer la vie de tous les jours et parler de ce qu’on a vécu, parce qu’on a bien vécu.

Damien : C’est plus des anecdotes, en fait, il n’y a pas d’engagement… Je ne vais pas dire que c’est presqu’un prétexte pour faire de la musique mais ce n’est pas comme dans la chanson française, où souvent ça part d’un texte et après, ils composent un morceau de musique autour. Nous, c’est plus à l’anglaise : il y a un riff de guitare, le morceau se construit, et avec l’atmosphère qui s’en dégage, Augustin voit de quoi il veut parler.

Scènes Belges : Est-ce que vous avez un public-cible? À qui adressez-vous votre musique?

Augustin : On fait de la musique pour tout le monde ! Mais dans nos concerts, c’est assez large, en fait… Ca va de 14 ans à 50 et plus. Par contre, ce qui est bien, c’est qu’on a fait une tournée avec les BB Brunes en France. Et que, par rapport à toutes les minettes de 12 à 14 ans maximum qui étaient là, il y a plein de parents qui sont venus nous trouver en disant « haaa, enfin du vrai rock !». Attention, je ne critique pas les BB Brunes, on s’entend super bien et on a eu de très bons moments ensemble. Mais c’est gratifiant de se dire qu’on peut encore accrocher des gens un peu plus âgés.

Scènes Belges : Un quatrième membre, Arnaud Perrier, vous a rejoint à la guitare en février. C’est dans un but purement scénique ou c’est pour les besoins du prochain album?

Augustin : Ce n’est pas qu’on voulait aller plus loin, mais dans les compos qui arrivaient, j’avais besoin d’un support guitare. Je sentais déjà dans le premier album que j’en avais besoin, mais maintenant, c’était indispensable.

Damien : Même si c’était déjà vraiment bien à trois, et que c’était très énergique, il y a un moment où tu as envie que ça soit un peu plus habillé. Et ça marche super bien ! C’est aussi un pote à nous, qui ne fait que ça, et qui avait du temps à consacrer au projet.

Scènes Belges : Vous avez eu un été assez chargé en belles dates (les Ardentes, les Fêtes de Wallonie, etc). Si vous ne deviez retenir qu’une date, qui vous a vraiment marquée, ce serait laquelle?

Damien : Ben… Sans vouloir faire la rock-star, ça a été assez chargé, donc on enchainait, on enchainait, on enchainait… Par exemple, le jour des Ardentes, on avait une deuxième date au Luxembourg le soir-même, donc…

Augustin : Mais je me souviens quand même d’une date où il faisait vraiment dégueu, où il y avait pas grand monde, mais où on a vraiment ressenti qu’on passait un échelon, qu’on montait d’une marche. On s’est tous dit sur scène : « ouais, là, putain, ça commence à le faire ! ». Et c’est en partie suite à l’arrivée du deuxième guitariste. Parce qu’il a fallu le temps qu’il se mette en place aussi.

Damien : Il faut imaginer que le mec, il arrive dans une structure qui tourne, avec une grosse équipe. On est quatre sur scène mais on est onze en tout ! Et après ce concert-là, on a eu le déclic ! Boum, tout le monde se sentait vraiment bien à sa place. On s’est dit : « Ok ! Là, c’est bon ! »

Scènes Belges : Vous avez un petit rituel avant de monter sur scène?

Augustin : Ouais, toujours ! C’est d’office notre bouteille de Whisky, puis on s’embrasse tout le temps ! On est méga soudé. (rire) Mais on ne fait pas de feu de camp, et tout ça!

Damien : Oui, on ne joue pas de la guitare autour du brasero. (rire) Mais on en parlait encore quand on était en France : même si on a du mérite parce qu’on travaille beaucoup, on a quand même de la chance de vivre tout ça, et de le vivre entre amis. Chacun reste très proche…

Scènes Belges : Pour terminer, que pensez-vous de la scène belge actuelle?

Augustin : Si je dois choisir, pour moi, c’est la scène flamande, parce que tout ce qui en ressort est quand même bien perçant. Je ne dis pas que la scène wallonne est pourrie, mais ce n’est pas mon style. Mais c’est dommage parce que je trouve qu’au niveau du rock’n’roll, au niveau de la vrai vie sur scène, je ne retrouve plus vraiment de groupes wallons qui vit des mêmes choses que les groupes flamands ou internationaux.

Damien : Il n’y a plus assez de groupes qui fonctionnent à la transpiration. Par contre, il y a plein de groupes qui sont soudés entre eux, des collectifs et tout ça. Nous, on a jamais été trop là-dedans, on fait notre truc à nous, même si on s’entend bien avec d’autres groupes, hein !

Augustin : Mais chacun son truc, bien sûr !

www.elvisblackstars.com

En concert le 6 décembre au Coliseum à Charleroi

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