À chaque fois que j’ai assisté à un concert de Soldout (ou peut-être devrais-je dire “vécu un concert de Soldout”), il était très tard, que ce soit sur ma montre ou dans ma tête… Et bien, il n’y a rien à dire, c’est tout aussi bon en début de soirée !

Le duo bruxellois nous présentait ce jeudi leur nouvel album, ‘More’, sur les planches de la Ferme du Biéreau, à Louvain-La-Neuve. On a donc retrouvé pour notre plus grand bonheur le charme de leur électro so eighties, se complaisant dans une rafraîchissante modération et faisant du minimalisme de leur structure musicale une source d’énergie bien peu tarissable. La voix de la chanteuse séduit toujours autant, accompagnant la musique sur un ton dont la nonchalance se confond avec l’enthousiasme. Alors, oui, je sais, c’est contradictoire, mais c’est comme ça que je le ressens… Et que j’adore !

Charlotte (voix, synthé et drum pad) et David (synthé et progra) ont assuré, comme à leur habitude, un show sans temps morts, alternant avec brio langueur et moment de fièvre absolue, occupant pleinement la scène malgré le peu de place que nécessite leur installation. Si la programmation faisait la part belle à leur dernier album, incluant les incontournables singles Wazabi et 94, Soldout n’a pas oublié ses fans de la première heure et les incontournables tubes qui l’ont hissé au panthéon de l’electro belge, tels que I Can’t Wait ou encore une version délicieusement relevée de I Don’t Want To Have Sex With You. Nous avons aussi eu droit à découvrir en primeur un tout nouveau morceau, très indie, sur lequel il nous a semblé déceler une légère influence M.I.A. (pour notre plus grand plaisir!).

Le tout était soutenu par un light-show frisant la perfection, s’amusant à baigner autant que possible la scène d’un écran de lumière douceâtre, destiné à être percé de flashs d’un blancheur intense et de rayons de couleurs vous obligeant à cligner des paupières. De quoi donner une consistance prodigieuse à la légèreté de l’instant.

Je ne peux cependant m’empêcher de reconnaître que le groupe peine un peu à surprendre, tant leurs nouvelles compositions restent fidèles aux anciennes, là ou certains auraient aimé sentir une évolution plus prononcée. Au plus grand plaisir des fans inconditionnels, très certainement, mais au risque d’éprouver des difficultés à renouveler ou à élargir son public, voir de gagner la lassitude de ce dernier. Néanmoins, la formule marche toujours très bien, et la qualité et la ferveur sont au rendez-vous, dans un show extrêmement bien léché et toujours aussi piquant.

Le public, vif et chaleureux, a réservé une véritable fête aux Bruxellois, poussant la chanteuse à prendre une parole si rare lors de ses concerts : «Comme vous le savez, je ne parle pas souvent. J’ai un peu du mal avec le fait de parler. Mais… Merci ! On partage vraiment un truc, là !»

Première partie : Synthagmatics

La première partie était assurée par un duo bien de chez nous, Synthagmatics. Les p’tits gars de Louvain-La-Neuve, Antoine Aarens et Antoine Thomaes, ont chauffé la salle avec un set de très bonne facture, mêlant subtilement electro et drum’n’bass. On regrettera peut-être un léger manque de charisme, très important dans ce genre de live où l’engouement et la communication avec le public prime souvent sur la performance technique, mais cela s’est vu largement compensé par un light show hypnotisant, essentiellement centré sur un écran vidéo recouvrant le fond de la scène et se mariant harmonieusement avec le flot musical. Mais surtout, quel nostalgie de retrouver la classe si vintage des keytars (synthétiseurs en bandoulière), qui permettent aux claviéristes d’occuper le devant de la scène et de transformer un DJ set en véritable performance live.

Bref, Synthagmatics est un groupe qui risque bien de prendre du gallon et de se bonifier avec l’âge. À suivre de très près, donc !

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