Shaka Ponk dévoilait il y a une semaine le clip de « Wanna get free », premier single issu de leur quatrième album, « The White Pixel Ape », prévu pour mars. Mais le morceau, qui apparaît comme un teaser de l’album, risque d’avoir du mal à convaincre les fans de la première heure

Ceux qui ont connu Shaka Ponk à l’époque de « Loco-Con Da Frenchy » (2006) et « Bad Porn Movie Trax » (2009) se souviennent certainement de leurs premiers concerts. Nous découvrions alors le groupe au travers d’une électro-rock empruntant aussi bien au punk qu’au hip-hop, qui rendait palpable la saveur déjantée de leur univers garage. Mais ça, c’était l’époque où la notoriété de Shaka Ponk permettait encore une certaine intimité avec son public.

Puis vint « The Geeks and The Jerkin Socks » (2011), l’album qui permit au groupe d’exploser littéralement et de se retrouver propulsé sur les ondes. Troquant la hargne du métal contre des tempos groovy et des sons électros de plus en plus funky, Shaka Ponk s’ouvrait alors à un public plus large, mêlant les influences pour créer un flot plus digeste. Ce faisant, le groupe délaissait un peu de son charisme, et par la même occasion, quelques fans de la première heure… Mais grâce à la patate d’acier que véhiculait l’album, dont les morceaux constituaient de véritables energy boost, le groupe touchait malgré tout droit au but, faisant l’unanimité chez ceux qui n’étaient pas trop réfractaires à l’évolution ou qui découvraient Shaka Ponk avec ce troisième opus.

 

Alors, lorsque les membres du groupes ont annoncé un retour au source sur le prochain album, les petits cyber-mélomanes que nous sommes ont commencé à frétiller d’impatience. Si les p’tits gars pouvaient conserver la banane de « The Geeks and The Jerkin’Socks » tout en revenant aux sons plus bruts et aux riffs de guitare plus acérés des premiers albums, cela réconcilierait très certainement les deux facettes de leur public. Malheureusement, les réjouissances ont quelque peu laissé la place au scepticisme lors de l’écoute du premier extrait de « The White Pixel Ape ». « Wanna Get Free » s’éloigne en effet encore plus du canon originel, la sauce électro-groovy noyant totalement l’organique des instruments et le formatage à outrance rendant la rythmique plus fade. La voix de Samaha, chargée d’effet, sature rapidement l’oreille et nous laisse presque présager l’exaspération lorsque les radios auront adopté le titre et nous le bombarderont à toute heure du jour et de la nuit. Un constat s’impose donc rapidement devant ce titre qui sonne un peu trop comme une soupe de sons mécaniques prémâchés et prédigérés : si on mélange trop les couleurs, la toile devient monochrome…

Mais ne vendons pas la peau du singe avant de l’avoir apprivoisé, il ne s’agit ici que d’un seul morceau… Et l’industrie musicale actuelle nous a appris à ne pas juger d’un album sur base du choix du premier single, qui s’adresse bien souvent plus aux auditeurs passifs, consommant la musique fast-food et constituant de nouvelles proies à appâter, qu’aux véritables fans. Espérons donc que l’album complet nous réservera une bonne surprise !

 Et vous, qu’en pensez-vous?

 Shaka Ponk sera en concert le 9 avril à l’Ancienne Belgique et Scènes Belges sera bien entendu de la partie !

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