A l’heure où les Stones remplissent des stades et où on assiste à un revival du rock pur et dur dans les groupes émergents, on peut néanmoins se demander ce qu’un groupe de rock créé milieu des années 80 peut encore donner sur scène…

Réponse ce mercredi à l’Ancienne Belgique qui accueillait un des groupes de rock les plus mythiques : Extreme.

Considéré comme une des figures de proue au mouvement rock (hard rock glam modéré) américain des années 80 et 90, Extreme était très attendu à Bruxelles et ce même si la salle n’affichait pas complet. Pourtant cette date bruxelloise était incontournable pour les amateurs de bonne musique, comme chacune des dates de la tournée mondiale actuellement en cours d’ailleurs.

La scène est installée très classiquement, le décor se veut authentique, trois grandes peintures couvrent le fond du plateau, dans un style Yankee affirmé. Les lumières sont principalement colorées, partant sur une base primaire, on se croirait au fin fond d’une salle de concert au fin fond de Boston.

Ils arrivent allure rock, muscles saillants, cheveux longs,  les quatre mythiques musiciens sont là et le public s’enflamme immédiatement. Les bras se lèvent, les mains se tendent, la température est montée d’un cran en trois secondes. Dès les premières notes et surtout dès que Gary Cherone entame « Decadence Dance », on comprend qu’on a du lourd devant soi.

extremeC’est l’ensemble de l’album Pornograffiti qui est joué et chose assez rare pour être épinglée les titres sont joués dans le même ordre que sur l’album..
Ouverture sur Decadence Dance, pause après trois morceaux sur l’ultra populaire More than Words, repris en chœur et a capella par le public.

Chaque morceau est joué au plus près de la version originale, la voix est comme à son habitude ultramodulée, la batterie de Kevin Figueiredo fait trembler les murs et surtout, la guitare de Nuno Bettencourt devient magique. Il faut dire que l’on sait qu’il que Nuno est un des plus talentueux guitaristes, une icône pour des milliers de musiciens dans le monde, un modèle pour ceux qui, il y a 20 ans, commençaient à gratter quelques accords.

A l’AB, il s’est montré à la hauteur de sa réputation. Très mobile et complice avec les autres membres du groupe, il a fait de ce concert un moment d’anthologie pour tout amateur de rock qui se respecte.

Quant à Gary Cherone, qu’on aime ou pas le style, il est incontestablement un showman extraordinaire. Bondissant tel un fauve, ondulant tel un crotale, rien à dire, il assure encore pleinement son rôle de leader.

Bien entendu, Extreme a donné à son public ce pour quoi il était venu : des riffs de guitare à tomber par terre, une rythmique débordante d’énergie et une voix si représentative de ce type de groupe. Rien de neuf sous le soleil, mais on savait que la nouveauté ne serait aps là. Elle n’aurait pas eu sa place d’ailleurs puisque le public venait principalement pour voyager au travers d’un des albums marquants de la génération 90’s.

Un vrai concert authentique, j’oserais même dire un bon vieux concert à l’américaine, sans fioritures ni effets spectaculaires. Des musiciens incontournables, légendaires, des chansons mythiques, des arrangements au point et une maitrise musicale sans concession.

Le genre de concert qu’on est heureux de vivre tant ils enrichissent notre culture musicale.

De ceux qu’on regrette d’avoir raté quand le groupe n’existe plus.

Ce mercredi soir à l’AB, Extreme a donné le meilleur de lui-même et a montré que le talent est au-dessus de toute autre considération d’âge ou de physique.

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