Annoncé comme un festival de musique, c’est un programme bien plus vaste que quelques concerts qui était proposé par le Lasemo au public que la grisaille et la fraîcheur (et le fléchage un peu hasardeux) n’avaient pas réussi à décourager.

Lasemo (3)

En effet, le Lasemo c’est avant tout une fête et un rassemblement convivial.

Etiqueté « Festival durable », le Lasemo attire de nombreuses familles à l’âme et à la sensibilité écolo-bobo-baba-cool. Il suffit d’observer les groupes qui se promènent dans les allées du parc pour se rendre compte que la motivation des festivaliers n’est pas que musicale. Entre sarouels et dreadlocks, la zen attitude est au rendez-vous.

C’est dans un parc d’Enghien équipé durablement (toilettes sèches, tri sélectif, gobelets recyclables,…), teinté de fuchsia et vert pomme que chanteurs musiciens et artistes de rue se croisaient allégrement.

Lasemo (2)Niveau musique, la programmation  était à l’image du festival, colorée, engagée, alternative, locale et plaisante. Rien (ou presque) de ce qui est proposé par les autres cet été.

Entre Reggae, Beatbox, Pop, Rock, il y en a eu pour tous les goûts sur les deux scènes.

Le vendredi voyait la jolie et extravagante GiédRé ouvrir la soirée sur la scène principale (Clairière) avec sa recette efficace qui mélange humour (noir), provocation, naïveté et gros mots. Les stewards prévenant les familles que sans doute il était recommandé d’aller voir un spectacle de cirque pendant le set de la jolie blonde au risque de heurter les oreilles des plus jeunes.

Mais il y avait tant d’activités proposées sur le site, bibliothèque itinérante, balles sur l’eau, tour ensorcelée que l’ennui n’était pas au rendez-vous.

Surtout que sur la petite scène, aussi appelée Pavillon et magnifiquement décorée à l’image d’une bibliothèque et d’un salon cosy, Heymoonshaker mettait tout le monde d’accord avec son concert ponctué de Beatbox très au point.

Lasemo (5)Juste avant que la joyeuse bande de « La Rue Ketanou » fasse danser le public dans la paille qui faisait un tapis devant la scène principale (et qui s’est vite retrouvée projetée dans les airs dans un bataille géante de brins dorés).

Les lampions s’allumaient, ponctuant le parc d’Enghien d’autant d’étoiles colorées, lorsque le public se dirige vers les sorties (un peu boueuses et sombres pour certaines) se dandinant encore au son d’une musique festive qui résonne au loin.

De coutume, les samedis, dans les festivals de trois jours, sont étiquetés « journée familiale et grand public ».

Le Lasemo ne dérogeait pas à la règle en proposant, encore plus que le vendredi, une multitude d’activités pour les grands et les petits. Des labyrinthes, des espaces de jeu conviviaux, des animations comiques, des fanfares, des numéros de cirque, des jongleurs aux quilles lumineuses, tout était réuni pour que la journée soit la plus joyeuse possible malgré le gris et les nuages qui s’invitaient à la fête. A voir les mines ravies et les groupes joyeux qui se posent çà et là sur les pelouses du parc, il semble que le pari des organisateurs soit réussi.

Lasemo (1)L’affiche, plus connue du public sans doute, moins alternative, terminait de mettre tout le monde d’accord. Avec de beaux noms (As de Trèfle, Saule Patrice, Cédric Gervy, Fastlane Candies,…), les programmateurs avaient joué la carte de la sécurité et ce fut payant. Très belle ambiance dans le public, beaucoup de bras levés, de mains tendues et de refrains repris en chœur. Un samedi soir sur la Terre comme on aimerait en voir plus souvent.

Le troisième, et dernier, jour du Lasemo fut un joyeux mélange. Entre le répertoire jeune public d’un Aldebert très en forme et l’ambiance latino de Chicos y Mendez, la fête avait envahi le parc d’Enghien.

C’est en effet tout de rouge vêtus qu’Aldebert et ses musiciens avaient posé à Enghien leur soucoupe volante et leur monde imaginaire peuplé de mamy et de super héros, des chansons pour enfants pas neuneus, des mélodies recherchés, décidément ce deuxième volet d’enfantillages que présentait le français a tout pour plaire et ce tant aux grands qu’aux petits.

Lasemo (4)Un coup de cœur pour Boulevard des Airs, festif et emportant tout sur son passage. A découvrir s’ils passent près de chez vous. L’humour décalé et diablement bien ficelé d’Oldelaf (très en forme ce dimanche de juillet) et la super fête proposée par BaliMurphy (accompagnés des Dalton Télégramme, le bruxellois étaient une bonne dizaine sur scène et ont mis le feu à grands coups de percussions et de cuivres) ont clôturé ce joli festival décalé et décalant.

Le Lasemo peut être fier de son audace et de son originalité, elles sont payantes, un public ravi, des artistes heureux et épanouis et une ambiance familiale. Que demander de plus pour la prochaine édition? Un peu plus de soleil, des entrées et des parkings un peu moins chers et des toilettes un peu plus propres. Pour le reste, que les organisateurs ne changent rien, c’était parfait.

Photos : Raphaël Meert

Photos du Vendredi

Photos du Samedi

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