C’est dans le cadre des Francofolies de Spa que Gaëtan Roussel nous a accordé une interview. Un très bel échange, dense et honnête, à l’image de ce bel artiste authentique.

Scènes belges : Vous êtes présent à Spa dans le cadre des Francofolies. Vous y défendez votre dernier album « Orpailleur », cela fait déjà un moment que vous présentez ce disque sur scène avec un très bel accueil du public. Comment vivez-vous cette deuxième étape de votre aventure solo ?

Je la vis très bien, ce disque, par rapport à mon premier album « Ginger » qui, pour faire simple était un album plus rock, plus frontal est totalement différent. « Orpailleur » est un album un peu plus posé, avec une production un peu plus poussée et du coup sur scène, j’ai eu envie de le proposer différemment. En salle, on a développé  les supports vidéo. Sur les festivals, on revient sur qqch de plus basé sur la musique. Je laisse un peu les guitares et mon seul instrument devient ma voix. Ça m’a fait avancer, progresser.

SB : Vous mettez donc votre voix en avant, vous êtes accompagné de deux voix féminines, qui apportent une couleur très particulière à votre set. Comment sont-elles arrivées sur ce projet ?

GR : C’était obligatoire d’avoir des chœurs. Il était primordial d’avoir des chœurs féminins. Orpailleur ne pouvait se passer de ça. Une des deux choristes, France Cartigny, qui est par ailleurs chanteuse à part entière, était déjà présente sur la première tournée. Elle livre sa voix comme un lead, j’aime quand les choses frottent, se heurtent et qu’il faut trouver sa place. Gisela, je l’avais vue sur la tournée de Camille. Elle a une autre manière de chanter que France, plus ample, plus enveloppante. Toutes les deux font un travail complémentaire extraordinaire. On est huit sur scène, j’ai envie que chacun raconte une histoire, qu’on joue ensemble et non pas les uns à côté des autres. J’aime l’idée qu’on s’imbrique, que les choses trouvent leur place.

Roussel2Sb : Finalement, vous travaillez dans un esprit « groupe ». C’est important pour vous de poursuivre votre aventure en tant que Gaëtan Roussel tout en conservant l’ambiance d’un groupe ?

GR : Moi, je suis né en groupe, et la manière de travailler au contact des autres, je la connais. Je ne l’ai pas cerné totalement mais je né là-dedans. Par contre, il y a une autre responsabilité que je dois assumer. Le projet porte mon nom, je ne peux pas fuir. Par contre, j’essaie de trouver une construction entre eux et moi, de créer un vrai nous. Recréer un groupe je ne sais pas, par contre rassembler, assembler comme un puzzle ça me plaît. La densité et le force viennent de là. On prend des risques, on peut aller plus loin.

SB : Musicalement, cet album est très différent de votre travail habituel. Vous avez pris un risque, celui d’aller là où le public ne vous attendait pas spécialement. Vous aviez calculé ce risque.

GR : Oui, je cherche à être différent de projet en projet. J’aime aller ailleurs, proposer autre chose, ne fut-ce qu’à moi-même. Faire des redits ne m’intéresse pas. J’essaie de me poser des questions.

Le public se renouvelle. A chaque fois que je croise des gens, il y a toujours des questions. Chacun a développé un rapport différent à ce que je propose. Je suis toujours très touché de voir que ça suscite de l’intérêt. Je suis chanceux.

SB : Quels sont vos projets ? Travaillez-vous déjà sur le prochain disque ?

GR : Non pas là tout de suite. On est en tournée jusque fin août. Je travaille au gré des rencontres et parfois elles vous tombent dessus. Je ne sais pas encore ce qui va se passer en septembre. Je profite pleinement de la tournée.

SB : Vous montez sur scène dans quelques heures. Avez-vous un rituel ?

GR : On se souhaite une chose, amusons-nous. Profitons.

Retrouvez les photos du concert de Gaëtan Roussel dans notre galerie

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