Plaine de la Machine à feu, 15h30. Première constatation : il fait chaud, très chaud ! Les festivaliers qui ont déjà émergé cherchent l’ombre et l’eau se vend bien aux nombreux bars. Quelle joie donc d’apercevoir entre le Dance Hall et la Cannibal Stage un camion de pompiers, surmonté d’un homme du feu muni d’une lance qui propulse sur des dizaines de mètres de l’eau fraîche !

Dour (2)Pile de quoi nous donner l’énergie d’aller applaudir Skip the Use, qui monte sur les planches de la Last Arena à 17h pétantes. Comme à son habitude, le groupe est motivé et motivant, et il ne faut que quelques minutes au public pour se mettre dans l’ambiance. Le chanteur profite de cette bonne humeur généralisée pour se promener dans le public et pour rendre une petite visite aux techniciens installés en hauteur… Pour mieux jauger son public ? Sans doute, puisque le leader du groupe n’hésitera pas à mettre les festivaliers à contribution : une barrière coupe le public en deux ? Pas grave, au lieu de faire courir tout le monde de gauche à droite comme habituellement, tout le monde ira d’avant en arrière ! Et ça marche. C’est bien simple : seuls les festivaliers bien installés à l’ombre ont refusé de jouer le jeu.

Parlant de jeu, le public, enthousiaste, s’est amusé à crier les désormais cultes “doureuh” pendant le concert, provoquant le questionnement du chanteur : “Je comprends pas !”. Nouvelle salve de “doureuh” avec des décibels en plus. “JE COMPRENDS PAS !”. “DOUREUH !!”, le tout s’intensifiant jusqu’aux premières notes tonitruantes de l’un des nombreux tubes que Skip the Use a offert au public de Dour.

Changement de décor (et malheureusement pour eux de public) sur la Cannibal stage où Only Crime fait hurler ses guitares devant une petite cinquantaine de festivaliers. Les Américains proposent pourtant un punk énergique aux accents hard rock plutôt plaisant.

Dour (1)Sur le coup de 19h30, c’est Hercules and love affaire qui investit la scène du Dance Hall. Plus que les visuels psychédéliques qui défilent derrière les ordinateurs, ce sont les chanteurs qui interpellent. Le duo masculin joue avec les sens du public : le plus masculin possède une voix très féminine tandis que le second, à la voix plus grave, cherche à ressembler à une femme. Côté musique, on colle à l’ambiance du Dance Hall : de l’électro pop qui donne envie de se trémousser… S’il ne faisait pas si chaud !

En face, sur la Cannibal stage, les Français de Sidilarsen arrivent avec du lourd niveau son. Si les textes du groupe ne sont franchement pas exceptionnels (“Tout ce qui est injectable est buvable”, vraiment ?), il faut dire que Sidilarsen a le don de réveiller les festivaliers qui dormiraient encore : puissance et gros riffs sont au rendez-vous ! Mention spéciale pour le batteur qui a assuré le show malgré un pied cassé.

Du côté de La petite maison dans la prairie, on retrouve les Klaxons, qui rassemblent une jolie foule pour leur show. Le groupe entre sur scène à la tombée de la nuit et est bien décidé à préparer les festivaliers à une seconde nuit de fête. Les tubes s’enchaînent, l’ambiance est au rendez-vous, tant sous le chapiteau qu’autour des tables installées en nombre à sa sortie. Ça chante, ça danse et certains se lancent même dans l’escalade des structures métalliques qui maintiennent le chapiteau debout pour voir la foule de haut… Et l’exciter un peu plus !

À peine les Klaxons ont quitté la scène que la foule se presse quelques dizaines de mètres plus loin, à la Last Arena, pour entrer dans un tout autre univers, celui de Nas et de son hip-hop à l’américaine.

On choisit de migrer ensuite du côté de la Cannibal Stage où Atari Teenage Riot enflamme les festivaliers à coups de cris saturés et de stroboscopes hypnotisants. Il faut quitter les lieux un bon quart d’heure avant la fin si on souhaite profiter correctement du set de Paul Kalkbrenner, dernier artiste à se produire sur la Last Arena, à minuit et demi.

C’est, comme toujours lors des têtes d’affiche à Dour, la toute grosse foule sur la plaine. Du monde partout, dans tous les sens et dans tous les états. Il faut ruser pour se trouver une place où voir la scène, entendre la musique et éviter d’être dans le passage. Toute cette cohue nuit forcément à l’ambiance générale et il est difficile de se plonger dans le set de l’Allemand. Avec de la concentration, il est néanmoins possible d’apprécier son set progressif et entêtant, durant lequel la tête balance et les pieds tapent le sol de plus en plus au fil des minutes, sans même le décider. Paul Kalkbrenner envoûte, mais son art n’est pas vraiment mis en valeur dans le chaos d’un Dour à 1 heure du matin. La fête continuera sur les autres scènes jusqu’au bout de la nuit.

Ce vendredi sur la Plaine de la Machine à feu, c’est ce qu’on peut appeler un classique du festival : une météo capricieuse, du son efficace pour toutes les oreilles et un public alerte et nerveux. En bref : Dour ! What else ?

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