sicDéfendant sur la scène du Ronquières Festival son second opus, “Nature Fear”, School is Cool est un jeune groupe flamand (sextet), injustement méconnu chez nous, dont l’énergie scénique brute en fait un exemple parfait du groupe “à suivre”.

Interview décontractée, en “franglais”, en compagnie de Johannes Gennard (voix – guitares) et Matthias Dillen (batterie).

Scènes Belges: School is Cool, bonjour ! Comment définir votre musique ?

School is Cool: C’est une question qu’on nous pose sans cesse, et il est très difficile pour nous d’y répondre réellement. Ca peut sembler arrogant pour un groupe de dire cela, mais quand vous êtes complètement impliqué dans votre propre musique, vous ne pouvez généralement pas la définir facilement. Je pense que nous jouons une musique très énergique, intensément électro, mais que l’on pourrait définir aussi comme “folky-indie-pop”.

SB: Vous avez tourné une belle vidéo, ici, à Ronquières. Comment est-ce que ça s’est passé ? C’était prévu ? (http://www.vike.be/fr/school-is-cool-golden-grey-live-ronquieres/)

S.C.: C’était très amusant. C’était la semaine dernière, avec Air TV, sur le Plan Incliné. C’était sur un bateau avec des touristes flamands ! Le temps était bon. C’est une chose unique ce Plan.

SB: Une version beaucoup plus calme du morceau, plus acoustique…

S.C.: C’est une chanson que nous ne jouons pas habituellement en concert, parce qu’il faut qu’on conserve une set-list assez punchy, qui monte vers un “climax”. Mais c’est un morceau que nous aimons beaucoup, que nous avons écrit il y a longtemps, et nous voulions la faire dans une version vraiment douce. Deux instruments à “cordes” et un trombone. C’était vraiment amusant !

SB: Comment composez-vous ? Un seul a l’idée, ou c’est vraiment le groupe qui apporte quelque chose ?

school is cool (1)S.C.: C’est Johannes qui fait la musique, il travaille à la maison, sur ordi, et ensuite il envoie les morceaux aux membres du groupe et, en répétition, chacun apporte son idée. Je (Johannes) ne joue pas les instruments des autres membres du groupe, donc je leur fais confiance pour en faire leur propre interprétation, dans une meilleure version du morceau. Je termine chez moi quand je pense “c’est parfait”, et puis le groupe en fait quelque chose d’encore plus parfait (rires). Nous enregistrons alors dans une meilleure version encore, et on se dit: “oh, ça peut encore être meilleur”, alors on le remixe, et le mastering est encore meilleur ! Oh, mon Dieu ! (Rires)

On joue dans le groupe comme si on essayait de faire un film avec nos morceaux. Johannes est le “writer-director”, mais, comme quand vous faites un film, les acteurs peuvent faire quelque chose de différent. Il faut alors une personne qui dit : “voici la ligne à suivre” ! Et c’est ainsi… C’est très bon pour le groupe ! Il n’y a pas trop d’influence dans tous les sens, on conserve une “ligne directrice” qui unifie les morceaux.

Autre chose en comparaison au film: c’est un casting fixe, mais l’histoire du film et les personnages que chaque acteur doit interpréter changent… J’essaye d’écrire la partie de chacun en fonction de sa personnalité est au sein du groupe. Ainsi, Matthias est un batteur très puissant, presque mécanique, et j’essaye donc de composer la bonne section de batterie en fonction de lui.

SB: Quel est l’âge du groupe ?

S.C.: Nous existons depuis 5 ans, je pense. 2009.

SB: Vous avez tourné en France, Belgique, Hollande…

school is cool (2)S.C.: … Angleterre, Suisse et un petit peu en Allemagne… Et aussi en Tchéquie ! La chose la plus étrange, c’est qu’on peut jouer plus facilement en France qu’en Wallonie. Beaucoup de groupes flamands jouent beaucoup en France, mais ne jouent pas si facilement en Wallonie. Et il y a beaucoup de groupes wallons qui jouent beaucoup en Hollande, mais pas tellement en Flandre. C’est typiquement belge ! Au lieu d’avoir le même marché, on a l’impression qu’il faut “sauter par-dessus” pour des raisons qu’on ne comprend pas…

SB: Même dans les radios ?

S.C.: Oui ! C’est toujours un combat pour entendre les groupes de l’autre région linguistique dans les radios ! Puggy a fait un peu de bruit il y a deux ans, mais des groupes comme Great Mountain Fire ou BRNS, c’est vraiment difficile pour eux, je pense. Mais on essaye de les aider, parce qu’ils font vraiment de la bonne musique !

SB: Comment expliquez-vous qu’il y ait autant de bons groupes en Flandre ?

S.C.: Grand Mountain Fire et BRNS sont bons aussi, mais ce sont des Bruxellois… C’est difficile de dire pourquoi il y a autant de groupes flamands qui marchent, mais je pense que c’est aussi une tradition: beaucoup de jeunes montent des groupes, jouent de la musique au collège ou à l’université, on a beaucoup d’endroits pour tourner, beaucoup de fans qui suivent et les autorités flamandent poussent vraiment la scène locale… Mais je pense aussi que nous parlons beaucoup l’anglais et nous avons plus d’inspiration avec des groupes venus d’Amérique, d’Angleterre. La Wallonie est plus liée à la France et sa culture, avec de la musique qui n’est pas mauvaise en soi, mais qui n’est pas rock non plus ! Rock et pop music sont des phénomènes anglosaxons, et je pense que la Flandre est plus proche de la culture anglaise, pour certaines raisons que je ne maitrise pas, sans doute la langue… Nous essayons cependant de dépasser ce clivage à chaque fois !

SB: School is Cool, merci pour cette interview ! Et longue vie à vous !

Retrouvez l’actu de School is Cool sur leur site et sur leur Facebook 

Photos : Raphaël Meert

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