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Manu Chao – Déluge de feu sur Esperanzah !

23 heures 03…  Le bassiste de Manu Chao bondit sur scène et se met à chauffer la foule avec ses cris de sirènes. En vagues bondissantes, la réaction des 8500 personnes présentes « Côté Cour » (le festival affiche « sold out » ce premier jour) est immédiate. Et c’est parti pour plus de deux heures de feu ! Souriant, sautillant, maltraitant nerveusement sa guitare, les yeux fermés sous une casquette « à la Che Guevarra », Manu Chao passe en revue l’ensemble de son répertoire. Les morceaux durent, s’enchainent sans trêve sur la même suite d’accords dans cette énergie punko-reggae-rumba qu’on lui connaît.

« Mais il ne s’arrête jamais », s’écrie une demoiselle dans mon dos ! Et non ! Et c’est là un des secrets de l’artiste, servi par un groupe soudé, lié, speedé, infatigable ! Un groupe en béton armé sur lequel le franco-espagnol peut s’appuyer pour déchaîner l’ardeur des foules: Capacito, le batteur de la Mano Negra, Rachid, guitariste nerveux et flamboyant, Campé, le bassiste punchy, plus une section de cuivres endiablée… malgré une sono un peu faiblarde et mal équilibrée.

Comme un cycliste qui grimpe un col, par palliers, sans faiblir, Manu Chao enchaine les rappels, dans cette formule dont il a le secret: une heure vingt de set, auquel succède une heure de rappels !

manu chao

« Vous n’êtes pas pressés ? Deux minutes: on réaccorde les guitares et on revient ! » Pressés ? Mais si, Manu, on est pressés ! Pressés de reprendre les pogos, pressé d’entendre ton public reprendre en choeur les refrains en espagnol, ou en anglais, comme le groupe des six espagnoles à deux pas sur la droite, qui ont chanté (hurlé ?) à tue-tête à peu près tous les morceaux de ce set marathon.

Et quand il n’y en a plus, il y en a encore. Guitare posée au sol, puis subtilisée par son guitar-tech, Manu se retourne, la cherche des yeux: « on fait quoi maintenant ? » Il fonce en coulisse, revient, triomphant, brandissant l’instrument… et en rajoute une couche !

Sous le ciel étoilé de Floreffe, Dieu est solaire ! Il chante les ouvriers colombiens qui bloquent les usines de Monsanto, il chante les Palestiniens écrasés sous les bombes, il chante le Front National qu’il faut combattre sans relâche, il chante la police espagnole qui réprime les chanteurs de rue de Barcelonne… Dieu est sourire, énergie, don total de soi. Il rugit, sautille, explose sa guitare, écrase son micro sur sa poitrine, remercie Floreffe, serre les mains, assène son message alter-mondialiste et nous fait danser sans faiblir…

« L’espoir, toujours ! Proxima estacion: Esperanza ! »… Dernier coup d’oeil à ma montre: un déluge de feu vient de s’abattre pendant deux heures vingt-cinq sur Floreffe ! Waw !

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