Skip The Use: démoniaque !

On les attendait avec impatience, ce vendredi, sur la scène du BSF, sachant instinctivement qu’avec ces gars du Nord, il se passe toujours quelque chose. 19 heures 15, les voici ! Et d’emblée, c’est une déflagration sonore qui réveille soudain le BSF ! L’équipe, soudée, enchaine avec rage morceaux sur morceaux et pousse la foule à enfin se déhancher, bras en l’air, et marteler des pieds les pavés de la Place des Palais.

STU

C’est que le diablotin hystérique qui s’agite au-devant de la scène sait y faire. Quelques allusions à la Reine (qui préférerait AC/DC…) et de bons mots à l’adresse du public ont eu vite fait de conquérir la foule qui se presse. Le temps pour celle-ci de visualiser la gauche de l’espace en avant-scène, et c’est d’un seul bloc que tous se déplacent en rythme selon les bons vouloirs du chanteur d’origine bruxelloise. A gauuuuuche, à droiiiiiiite, … Plus tard, le groupe testera nos redoutables qualités de “buveurs”, opposées à celles des gens du Nord, au moyen de sataniques vocalises reprises en choeur par une foule unanime. Et on a gagné !

Entre morceaux qui bougent et morceaux qui déménagent, que reste-t-il ? L’explication d’un lourd secret, peut-être: “Nous sommes un ancien groupe punk (Carving) ! Impossible pour nous d’être invités ici par la Reine en faisant du punk… Alors on a changé de nom, on a fait un clip avec des enfants, et on a pu se faire inviter ! Mais on a mentiiiiiiiii !” Et c’est reparti pour un tour, speedé, de sonorités trash-punks sur lesquelles le groupe s’excite et s’agite en “jumps” méphistophéliques.

Mention spéciale pour le bassiste (Jay Gimenez), aux clins d’oeils amusés et moues diverses qui ponctuent les discours du chanteur, Mat Bastard. Le public ne s’y trompera d’ailleurs pas dans les acclamations réservées aux différents membres du groupe.

STU (2)

S.T.U. nous sert un set complet, serré, drastique, purement jouissif, où l’accent est mis sur les morceaux connus (“Ghost”, au refrain hurlé par la foule après un break ponctué du “flow” magnifique de Mat), sans se prendre la tête, généreusement, répercutant sa joie de communier avec un public réceptif et dynamique. Les pavés semblent durs, Place des Palais, après une saison de festivals “pieds dans l’herbe”. Mais le set des Français a vite fait de tonifier nos chevilles et de nous inciter à se moquer du sol inconfortable.

Skip The Use: un show d’enfer servi par un pantin halluciné et démoniaque ! Première bonne surprise du BSF 2014 !

Brussel Summer Festival – Mister Mystère… Ou les multiples facettes de Matthieu Chédid.

Concert d’apothéose pour clôturer dignement cette première journée du BSF: -M- !

Devant une foule (très) compacte, nombreuse, dense, le chanteur français a rayonné, ce vendredi, en présentant énergiquement un show “pro”, où la guitare est reine, rodé depuis deux ans sur les routes d’Europe.

Caché derrière ses lunettes en forme de “M”, dans un set en phase avec un light show simple et efficace, -M- est un guitariste-chanteur baroque. Costume à paillettes, lunettes lumineuses, guitares brillant de mille feux, le maître du jeu occupe l’ensemble de l’espace scénique au-devant d’un “power trio” qui assure pleinement. Brillantissime guitariste (faut-il encore le préciser ?), tant dans des répertoires rock, voire hard-rock, que funky ou hispanisants, -M- est une “bête de scène” !

M (2)

Pourtant, il s’agit aussi d’un homme qui se cache, hyper-sensible, à l’instar de certaines de ses compositions les plus intimistes. Jouant sur ces aspects, il explose, solaire, radieux ou enchaine soudain un jeu plus en retenue, empreint de sensibilité et de mélodie. “Mister Mystère… tu gardes tes mystères, mister !”

Véritable showman, il émerveille la foule, la caressant de paroles douces, l’encourageant à chanter… Il lui offre même une visite en “frontstage”, puis un “stage-diving”, Stratocaster “série L” en main, se laissant alors promener, sereinement, soutenu par les bras de “son” public, tout en assurant son solo !

Il surprend aussi, invitant notre Saule national à venir taper le boeuf sur une version d’anthologie de “Lucille”, aux accents Hendrixiens puis Led Zeppeliens…

Le set est efficace, équilibré, surprenant, laissant la part belle à ce qui fera bouger une foule de connaisseurs, reprenant les paroles de chaque morceau, réagissant aux injonctions de Matthieu Chédid comme un seul homme. A noter: le français laisse aussi de la place à ses coéquipiers, leur laissant assumer seuls certaines part du show au moyen de la basse/guitare étrangement customisée du bassiste, implémentée de pads, Ipad et clavier pour un “two-men show” en compagnie du batteur, venu le rejoindre à l’occasion.

La Place des Palais a réellement vibré en tous sens, ce vendredi soir, avec la prestation géante d’un chanteur heureux, en phase avec son public, dans une belle communion d’âme et d’esprit. Une belle pépite de bonheur, sous un ciel qui a pu se contenir, à quelques gouttes près.

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