Sirius plan… Divines harmonies en mode country-rock.

Dans l’espace intimiste et cosy du splendide chapiteau de cirque de la scène “Magic Mirror”, trois voix féminines suspendent le temps une heure durant. Le cadre boisé, chaud, agréable et rassurant sous la pluie battante de ce début de jeudi soir, accueille les filles de “Sirius Plan” pour un retour à Bruxelles, après une longue absence.

Sous les feux des “sunlights”: trois joyaux, sertis au sein de ce merveilleux écrin. Tout est réuni pour que débute l’instant de grâce. Et on n’est pas décu !

Sirius Plan, ce sont d’abord d’excellentes guitaristes ! L’une, Skye, à la guitare acoustique qu’elle manie à la manière d’une électrique, avec une sonorité magnifiquement crunchy, dont la résonnance évoque ces grosses semi-caisses “à la Gretsch”, explose en rythmes bruts et en riffs gras qui portent le trio. L’autre, Claire Joseph, dotée d’un magnifique petit “Dobro” rectangulaire et orné de fines ciselures, guitare “à résonateur métallique” finalement très féminine, ou derrière une Danelectro noire “baryton”, apporte une touche plus sensuelle aux accents de Skye…

Enfin, pour compléter ce trio, laissez-moi vous présenter Gaëlle Mievis, droite derrière sa batterie, toute en sourires, ponctuant avec puissance les rythmes country-rock des morceaux.

On l’oublie souvent, peut-être, devant la qualité des harmonies vocales, mais les filles de Sirius Plan sont d’abord d’excellentes musiciennes. Le choix des sonorités, du matériel, l’utilisation qui en est faite, tout démontre la base solide de leur connaissance de l’instrument, sur laquelle elles n’ont “plus qu’à” poser les voix…

Parce que c’est aussi un trio où toutes se révèlent excellentes chanteuses. Skye et Claire ont des voix presques similaires, qui s’accordent et se mélangent parfaitement. Gaëlle, en retrait derrière ses fûts, assure les aigus, les petits cris, le petit coté de folie qui cimente l’ensemble dans un set parfait, cohérent, enchanteur…

Covers de classiques country (Johnny Cash), de classiques pop (Come together – The Beatles) ou encore de classiques new-wave (Personnal Jesus – Depeche Mode) auxquelles se mèlent les compositions magiques du trio. Tout est lissé, harmonieusement, et teinté de l’esprit magistral du trio. On sent une connaissance profonde de cette musique country-rock du sud des Etats-Unis, qui rejaillit de toutes part au sein du set. Un beau voyage au sein des bayoux du Delta, dans les plaines de l’Arizona ou les bars enfumés de l’Alabama…

Et même les covers sont magnifiées, subtilement modifiées, pour en faire surgir ce “plus”, véritable reflet de la personnalité des artistes. Et là, chapeau, mesdames ! J’ai toujours pensé qu’une reprise, au delà de son aspect scolaire, n’avait strictement aucun intérêt si elle ne se démarquait pas de l’original, s’il n’y avait pas un “plus” apporté par l’artiste qui s’y attaquait et s’en accaparait. Et dans ce domaine, vous êtes parfaites !

Je suis impatient de vous revoir au plus vite et d’écouter votre futur album…

Soirée pluvieuse, mais dont le public finira par avoir raison.

La soirée s’ouvre sous la pluie battante, avec deux groupes ayant la difficile tâche de réchauffer un public parsemé. Sur la scène “Mont des Arts”, c’est à Uman d’ouvrir le feu, avec un set qui nous laisse un peu sur notre faim. Leur reggae–rock manque juste un peu de dynamisme pour secouer un public clairsemé mais connaisseur, reprenant aisément certains refrains. Le chanteur a beau se démener, la scène reste trop statique, sans doute…

A l’abri sous chapiteau, sur la scène du cirque du “Magic Mirror”, le classic rock de Horses on Fire semble plus convainquant. Un bon son, pas trop envahissant, un set dynamique et charpenté… A noter, une reprise sympathique, toute en puissance, du “Helter Skelter” des Beatles. Comme quoi, les quatre de Liverpool ont vraiment touché à tous les domaines du rock, de la pop niaise au hard-rock bien puissant ! Et avec ce titre, les flamands de Horses on Fire font mouche !

Fin de soirée sur l’espace du Mont des Arts, avec le reggae dubstep offensif de Dub Inc. Le public, maintenant bien présent, reprend les morceaux des français. La foule humide s’agite enfin dans la nuit bruxelloise, noire et menaçante… Gros son, reggae dubstep “actuel”, avec un aspect “variété-rap” qui laisse le nostalgique d’un Marley que je suis faire une moue dubitative. Mouais…

Impression d’en avoir déjà entendu pas mal, à Esperanzah et autres, des groupes de ce type, sans jamais pouvoir dire ce qui les différencie vraiment… C’est un peu cela ce qui m’ennuie avec ce qui gravite autour du rap. C’est bruyant, ça fait beaucoup de vent, le public s’esbaudit, mais en fin de compte, c’est toujours le même brouet… Attention: avis subjectif ! Ce n’est clairement pas mon style de musique… Ne m’en tenez pas rigueur !

Au Magic Mirror, Sirius Plan a laissé la place à The Spectors, dont le rock indie, mélodique, dans la lignée des jeunes groupes actuels, me laisse en attente d’un “plus”, avec l’impression d’un peu toujours écouter la même chose. Mention spéciale sur l’âge des musiciens flamands, lesquels semblent tous dans la vingtaine. Garçons aux guitares, les filles pour le reste. La bassiste-chanteuse est vaillamment supportée par la voix de la claviériste, mais le chant reste noyé dans trop de réverbe, et on sent que les musiciens sont mal à l’aise en début de show pour des raisons techniques. Le produit est intéressant, certes, néanmoins reste un peu trop linéaire pour sortir du lot. Dommage…

Please follow and like us:
error
fb-share-icon