La France était mise à l’honneur au BSF ce vendredi, avec les représentants de diverses productions hexagonales: Merzhin, Renan Luce ou encore Cascadeur.

En début de soirée, devant un public clairsemé, Merzhin livre un rock mélodique, puissant, charpenté, aguicheur. On attendait quelques références celtiques, comme le nom du groupe français le laissait supposer, mais ces allusions resteront peu nombreuses, avec tout au plus quelques accents celtiques à la clarinette. Ou, dans le public, quelques inévitables spectateurs orné du “gwenn ha du” breton, drapeau blanc et noir fièrement arboré. Le set est plaisant et le public finit par répondre présent. Agréable découverte d’un sextet riche de cinq albums et arpentant les routes du Finistère et d’ailleurs depuis dix-huit ans déjà !

Après avoir croisé le regard bleu vif de Noa Moon dans les escaliers du Mont-des-Arts, nous la retrouvons sur la scène pour un set “à domicile”. Le public, bien présent, accupe chaque recoin de l’avant-scène jusqu’en haut des escaliers de l’Albertine. Très beau succès de foule pour la jolie chanteuse bruxelloise, qui nous offre un show tout en douceur, égrenant ses divers succès avec le sourire qu’on lui connait et la belle énergie de sa jeunesse. Set rodé, groupe soudé, sans réelle surprise. Petit moment de douceur, bien à l’abri des gouttes en ce début de soirée.

Et pendant ce temps, au “Magic Mirror”, me direz vous ?

Les prestation de Coffee or Not, puis de Leaf House ne nous ont pas particulièrement enchantés, à vrai dire. Sans doute le côté très expérimental de cette musique planante, puissamment teintée d’électro, laissant la part à des bruitages, des effets, des moments de jeu énergiques alternant avec des passage plus calmes. Partagés entre les deux scènes du BSF, sans doute n’avons-nous pas eu assez de temps pour découvrir ces univers, entrer en leur sein et partager leur parcours artistique. Nous en ressortons perplexes !

Le clou de la soirée: Renan Luce. Devant un public massif, Renan Luce succède à Noa Moon avec ses compositions en finesse, aux textes poétiques axés sur les multiples vicissitudes de la vie quotidienne. Son groupe assure un show propre, serré, qui pousse un public acquis à bouger et à reprendre en choeur les refrains des succès du guitariste-chanteur français. Belle soirée “tout public” sous un ciel qui se veut clément, aujourd’hui. Succès de foule et acclamations méritées pour ce chanteur tendre et gentil, clôturant une soirée familiale en apothéose de ce jour férié du 15 août.

Reste à entendre Cascadeur, puisqu’il est assuré qu’on ne pourra le voir… Sauf que là, ce n’est pas si simple ! Le pur hasard ayant voulu que nous soyons présents dans l’espace “Magic Mirror” en fin de set de Leaf House, nous sommes gentiment éconduits hors du chapiteau durant les balances: le chanteur préférant soulever son casque pour brancher son piano, nous pourrions donc le reconnaître ! Fichtre ! Mais nous recevons l’assurance des organisateurs de pouvoir revenir en priorité, munis d’un bracelet spécial reçu à la sortie.

C’est là que le bât blesse. Au retour du Mont-des-Arts, en fin de set de Renan Luce, nous découvrons une solide file de personnes souhaitant voir le set du français. Notre bracelet magique nous permet rapidement de remonter cette file et d’entrer, au dam des spectateurs laissés de côté malgré leur envie légitime de pénétrer les lieux.

A l’intérieur, l’espace reste à moitié rempli. Cascadeur est assis derrière son piano et assure son show sous son casque d’aviateur illuminé de rouge. Ses musiciens, masqués eux-aussi, façon Jean Marais dans Fantomas, entrent dans une mise en scène lumineuse et secondent le chanteur casqué. C’est beau, planant, léché, très pro, avec des jolies voix, des jolies lumières et l’ambiance feutrée des lieux ajoute une touche spéciale à la magie du moment.

Mais nous ne pouvons oublier les personnes laissées en extérieur, mécontentes de n’avoir pas été prévenues de la nécessité de ce sésame, rappelant qu’ils ont eux aussi payé leur place, au même titre que les privilégiés que nous sommes. Au moment où nous décidons de quitter ce concert, la salle est encore à moitié pleine, et des spectateurs mécontents restent en extérieur à suivre le show par écran interposé.

Surréaliste et absurde ! A cent mètres

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