Depuis 2012, Miam Monster Miam l’a recraché à sa vraie identité mais ce n’est pas pour ça que Benjamin Schoos y a perdu son talent, que du contraire. C’est avec une véritable petite merveille qu’il revient à la hauteur de son savoir-faire. À commencer par une pochette superbe, futuriste et rétro à la fois, pleine de science-fiction, dessinée par Steve Thomas et singulière. De quoi déjà faire ressortir l’album.

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Puis on insère le disque dans le lecteur et c’est tout un monde d’ambiances qui nous prend, pop et spectaculaire. L’album paraît-il a été enregistré aux quatre coins du monde, il n’en paraît rien et on est loin de la sensation de patchwork musical que certains albums revêtent, y perdant leur âme. Ce n’est donc pas le cas ici, tant une cohérence émerge de ce superbe 15-titres. Il y a Des Lustres après une petite intro, sensible (“Ca fait des lustres que t’allumes et que t’éteins ma vie“) et fort en piano avant de lancer batterie et guitare du sublime Visiter la lune, premier extrait de l’album, où le Serésien promène une voix rappelant méchamment… François Feldman. Une belle voix, et une chanson que j’ai repassée 10 fois sans m’en lasser, bousillant la touche replay, totalement charmé par ce morceau, ce tube en puissance et intelligent ne négligeant pas ses paroles: “Nos mouchoirs mouillés sèchent à l’infini. Les espoirs rouillés nous serrent le cœur à vide, Sous le feu des astres, nous dansons minables, viendra le désastre. Le repas du Diable”.

Puis, il y a une fanfare de duos qui valent le détour. Stef Kamil Carlens vient au plus profond de la mine sur la cosy-reprise de Daddy’s down in the mine de Timbuk 3, Laetitia Sadier (la chanteuse de Stereolab) est convié à une trépidante Dernière Danse, Alain Chamfort s’invite en poète nocturne sur Dans les Bras de la nuit, le souffle d’une femme aussi, c’est du plus bel effet. Après quoi, une moto démarre, on part dans l’espace, des voix féminines anglaises hantent LA Dodgeviper,  on est presque dans un morceau de relaxation. Après un détour avec un Cascadeur, personnage approprié par l’homme aux éternelles lunettes (et décidément on pense encore à cette voix Feldmanienne, ce qui est loin d’être un problème), Une grande aventure Gainsbourienne et Chamfortienne avec des cuivres absolument envoûtante, nous y voilà dans le futur. Le disque change de tonalité, devient plus lunaire. Même qu’on y retrouve une inspiration électro lorgnant avec classe vers Daft Punk (c’est vrai que depuis Get Lucky on en a vue des chanteurs et groupes s’essayant au style… quel désastre!) sur La Vuelta Del Dramore, véritable pièce composite avec jazz, dialogues espagnols et rien que de l’instrumental sinon.

Avant une conclusion, où le piano revient  pour une dernière variation sur le thème synthétique et dramatique du vocodeur (“Je laisse les autres chanteurs roucouler la bouche en coeur, tout ce que je dis j’installe une distance, je passe ma voix dans le vocodeur…”). Beau Futur est une grande évasion, un album fantaisiste et magique, qui fait sourire mais aussi ressentir.

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16/20

Benjamin Schoos, Beau Futur, FREAKSVILLE MUSIC

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En concert le 21 novembre au Botanique, le 27 novembre à Les Chiroux à Liège et le 29 novembre à La Gelbressée (Namur)

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