“Voilà, c’est fini” en aurait chanté un autre, un qui n’a pas l’accent flamand. Pourtant, avec l’accent en prime, c’est d’autant plus joli. Mercredi, dans la légendaire salle de l’Ancienne Belgique, Daan a mis un point d’honneur à finir cette mini-tournée de 5 dates pour son quinzième anniversaire en solo (les deux premiers comptes-rendus sont disponible ici-même: en solo et en trio) avec l’intégralité de son band et dans une version électro.

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Pourtant c’est bien seul, mais toujours avec son charisme à toute épreuve (qui fait tant mouche chez les femmes… comme chez les hommes), que le chanteur belge s’est présenté avec le francophone Parfaits Mensonges. Voix rauque de crooner, lunettes solaires (et visionnaires? tant tout ce que touche ce garçon se mue en or) sur le nez et guitare affûtée, cette rencontre-là n’avait rien d’un mensonge, le public massé dans la fosse l’avait bien compris. Et ce moment, tous, sur scène comme devant celle-ci, le chérissaient. Ce moment, il était attendu et la communion instantanée d’un public mêlant Wallons, Flamands et Bruxellois le concrétisait. Un instant magique et suspendu qui ne pouvaient qu’ouvrir ce concert.

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Puis, ce sont Isolde Lasoen (faut-il encore la présenter (surtout à ces messieurs)?) et Jean-François Assy (l’incroyable, comme Daan a plaisir et raison à le nommer) qui ont rejoint Daan le temps d’un Ashtray, petit rappel du concert de samedi en trio intimiste, acoustique et beau à se damner. Se payant le luxe, comme dans une série, de revenir sur ce qui a fait son actualité lors des épisodes des deux semaines précédentes, Daan a vite abordé les choses sérieuses, à commencer par se rouler par terre (à la manière d’un Johnny) sur La vraie décadence. Puis, avec un Addicted, digne et réussie transition entre le trio et des poussées d’électro comme des montées d’adrénaline. Et après l’arrivée des trois autres comparses du band intégral: Jeroen Swinnen au Synthé, Jo Hermans à la trompette et aux chœurs et Gaius Parrino. Tout le monde vous le dira, on ne change pas une équipe qui gagne, et cette équipe-là… Waow quoi!

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Le show était donc lancé, brut de décoffrage, amusé et amusant et décoiffant. Car, si en solo ou en trio, Daan n’a pas eu à mouiller de trop ses costumes  tout classes; il en allait tout à fait différemment. Les premiers titres plus bougeants esquissés, et le chanteur cherchait déjà un coiffeur dans la salle. Car ce qu’à avant tout montré le chanteur fringuant, c’est que même après 15 ans à écumer les scènes, il est toujours aussi, si pas plus, complice avec ce public à la ferveur intact. Et gâtés, les jeunes comme les vieux de la vieille l’ont été avec sans doute ce que Daan pouvait produire de mieux, des débuts à son dernier disque (bien représenté avec La Crise, Everglade, Parfaits Mensonges, l’intro de Mélodies Paroles ou encore un Kid qui fleurait bon la scierie et rappelant les Rolling Stones) sans oublier le très prenant versant électro (l’explosif Swedish Designer Drugs, l’incontournable Player, ou un Victory qui fait toujours trembler les salles). Avec en apothéose, un Galaxy exemplaire et sans doute la meilleure version électro entendue sur scène de Housewife! Daan était plus que jamais à son affaire, alliant perfection de voix et de show, enchaînant les duos avec ses musiciens (la céleste Isolde Lasoen et l’incroyable trompette de Jo Hermans en tête forcément) et les dialogues avec le public.

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Et après deux rappels et un fantastique, autant qu’improbable Palestine (un bonus disponible sur le vinyle du Franc Belge). À tomber par terre. Seule ombre au tableau? Une durée de concert d’une-heure-trente. Un rien trop peu pour les voraces que nous sommes. Et à la liaison des genres et des musiques, Daan, rassasié, peut bien vaquer tranquille à d’autres mélodies, son aura est intacte (si pas renforcée!). Et ce formidable triptyque de quinzième anniversaire, réussi! Et de main de maître s’il vous plaît!

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