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Yannick Noah, 1,93 m d’énergie qui a secoué le palais 12.

On doit avouer qu’un concert de Yannick Noah est en général la promesse d’un moment festif. Pourtant, sur cette tournée qui fait écho à son nouvel album « Combats ordinaires », le français semblait rencontrer quelques difficultés. Celui qui a longtemps été l’homme le plus populaire auprès de ses compatriotes semblait ces derniers mois, au fil de ses différentes prises de position, s’être éloigné de son public. Des ventes de disque moins importantes que par le passé et des salles qui se remplissaient moins vite, Yannick Noah était, comme il le disait lui-même sur TF1 il y a peu «face à un nouveau challenge ». Le défi était donc entier pour ce concert bruxellois.

Le palais 12 était prêt à accueillir le chanteur aux dents du bonheur. Au premier regard, on comprend que cette tournée s’appuie sur de gros moyens. Vidéos léchées et originales, musiciens impeccables, festival de lumières à gogo, scène à plusieurs niveaux. Tout était réuni pour offrir au public bruxellois un très beau spectacle.
Dès 20.00, sans première partie, la salle est plongée dans le noir, un énorme rideau blanc est tendu en toile de fond, une poursuite s’allume, les premières notes retentissent et une ombre chinoise apparaît, la foule s’embrase. Yannick Noah est là, le déhanché ne laissant planer aucun doute.
Le voile s’ouvre laissant apparaître le chanteur, tout sourire et débordant d’énergie.
Car c’est fondamentalement ce qui caractérisera cette soirée. Une personnalité. Loin des reproches qui ont pu lui être faits (absent, sous l’influence de substances, désagréable…), Yannick Noah s’est révélé être un showman hors du commun. La musique dans la peau, enchaînant ses tubes (car c’est en live que l’on se rend compte à quel point son répertoire est populaire), le français a joué sur la gamme complète des sentiments et des sensations. Passant de moments très rock à des interprétations plus festives, Yannick Noah est en phase complète avec son public. On ne compte plus les signes qu’il adresse aux spectateurs, les regards qu’il pose, les mots complices. On le sent très en confiance. Il descendra dans la salle, prenant le temps de trois titres en version acoustique pour balader son mètre nonante trois des tribunes à la fosse, calmement, avec énormément de bienveillance et l’envie de partager, simplement, comme avec des amis.
Après ce moment très intimiste, les lumières deviendront plus chaudes, plus rouges et le set basculera dans une phase qui se voudra clairement énergique et dansante. Yannick Noah se donne sans compter, il met en valeur ses musiciens, et joue de sa voix comme on n’imaginait pas qu’il puisse le faire.
Au moment de quitter la scène, il s’attardera afin de recevoir les présents tendus par les fans, d’adresser un merci, d’ouvrir les paquets. Il ne dérogera pas à la traditionnelle bière remise par la même fan à chacun de ses passages en Belgique. Il se prêtera au jeu plein d’autodérision.
La présentation des musiciens sera aussi l’occasion d’un moment de franche rigolade, chacun y allant de son petit pas de danse.
Yannick Noah reviendra sous les acclamations d’un public conquis pour trois titres en rappel. C’est avec une pointe de regret dans les yeux qu’il laissera le palais 12 digérer ce moment incroyable.

Avant de voir Yannick Noah sur scène, je pensais qu’il était capable du meilleur comme du pire. Après l’incroyable concert de ce samedi soir, j’ai découvert un homme jovial, avec le rythme dans la peau, un soleil vivant, un sourire communicatif. Aujourd’hui, je dois avouer que Yannick Noah est un homme de scène comme on en voit peu, une belle personne qui prend et donne du plaisir. Un des meilleurs concerts de cette année 2014, une belle surprise.

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