C’est un des paradoxes communautaires de notre pays: d’un côté, un jeune groupe qui sait envoyer, doté d’une jolie chanteuse au timbre vocal et au phrasé si particuliers, titulaire de deux cd au contenu pop-rock simple, mélodique et efficace… Autant dire que de ce côté de la frontière linguistique, les Intergalactics Lovers sont considérés comme un des groupes majeurs de l’indie-rock belge actuel. Ce que confirment de nombreuses dates à l’étranger (Pays-Bas, Allemagne, France, USA, Japon…) et ce concert à l’AB, sold-out depuis bien longtemps…

Et pourtant, de l’autre côté de cette frontière: un impressionnant silence radio ! C’est à peine si les flamands d’Intergalactics Lovers sont connus. On les avait pourtant aperçus au Ronquières Festival cette année, après une date au Belvédère de Namur, ou quelques rares concerts en Wallonie.

intergalactic Lovers (1) Je dois vous avouer mon ignorance totale de l’existence du groupe avant la sympathique interview qu’ils m’avaient accordée au Ronquières Festival  (à retrouver ici). Et là, quelque chose s’était passé: une bonne prestation et un bon choix de morceaux m’avaient donné l’envie d’écouter plus en profondeur leurs 2 albums, jusqu’à en arriver à les diffuser sans cesse dans la voiture lors de longs déplacements nocturnes au retour de concerts… Puissamment addictif !

C’est donc à l’AB, pour le soir de la Saint Valentin – les amoureux intergalactiques auraient-ils pu choisir une meilleure date ? – que j’ai retrouvé avec plaisir le quatuor devenu quintet pour l’occasion.

Mise en scène sobre et dépouillée, un son parfait, cohésion sans faille. Tous les morceaux y passent, dans un ordre judicieux, repris en choeurs par un public conquis par avance. En grande forme, le groupe semble avoir encore gagné en professionalisme et la prestation s’avère parfaite. A épingler: les sons soyeux, joués à la slide, en longs sustains noyés de réverbe, de Maarten Huyghens, guitariste. Ou la présence quasi permanente d’une guitare acoustique, traversant et cimentant d’un bout à l’autre un set pourtant bien électrique.

Mention toute spéciale aussi pour Lara Chedraoui, ravissante dans sa chemise blanche, relevant sans cesse les longs cheveux qu’elle agite en sautillant, et ponctuant ses paroles de gestes et mimiques qui trahissent son réel bonheur d’être là, à l’AB, devant une salle comble… et comblée.

intergalactic Lovers (2)J’ai franchement aimé le set, comme j’apprécie particulièrement ce jeune groupe qui mériterait une meilleure reconnaissance par les médias francophones. Ce sont d’excellents musiciens, offrant un produit de haute tenue, et dont la chanteuse n’a rien à envier à d’autres artistes vocales tant sa voix haut perchée reste magique et réussit à toucher l’auditeur.

Et pour continuer ma promotion de ce groupe réjouissant, je vous invite à vous pencher sur la plateforme YouTube, où vous trouverez, fait assez rare, de nombreuses vidéos mettant en évidence un aspect qui distingue les grands: la capacité à produire des versions parfois très différentes d’un même morceau. Cela prouve la maîtrise et la maturité du groupe, mais aussi ce que je pense depuis longtemps: un bon morceau reste toujours un bon morceau et il s’accommode parfaitement de divers arrangements.

Permettez-moi donc le conseil de conserver un oeil attentif sur les Intergalactic Lovers, et de ne rater, sous aucun prétexte, une éventuelle future date wallonne…

Signalons enfin, en ouverture, Love Like Birds, dont la jolie voix de la guitariste-chanteuse a retenu toute mon attention, sur de bonnes compositions, calmes, épurées et assez intimistes. Une belle découverte !

photos ; Raphaël Meert

Please follow and like us:
error
fb-share-icon