Cali est un artiste qui divise. On l’adore ou il nous agace. Sans concession, sans séduction, brut de ce qu’il a à offrir, dense et honnête. Avec son nouvel album, « l’Age d’or », Cali prend un gros risque. Celui d’offrir un petit bijou qui risquerait bien de mettre tout le monde d’accord.

Car cet album est un disque lumineux, humain, empli d’émotions et de sensations. Un disque qui parle au cœur et au ventre.
A presque 47 ans, l’homme se pose, se nourrit de son quotidien, des liens qu’il a créés, de ses proches et nous propose, au travers de 13 titres, de nous recentrer sur nos valeurs, sur nos envies et sur une forme de simplicité. Une certaine idée du bonheur en somme.

Quand on lui demande comment il trace sa route dans ce milieu musical qui s’appuie sur le paraître et la séduction, Cali avoue simplement qu’il avance à son rythme, sans réelle conscience de se protéger. Les choses se font naturellement. Pour lui, chaque moment de la vie amène des émotions, des souvenirs, rappelle les gestes simples. L’arrivée d’un enfant par exemple (Cali est papa d’un troisième petit depuis deux ans), l’odeur du bébé, la nature qui reprend le dessus, les gestes à effectuer vous ramènent à l’essentiel.
L’ancrage est central, dans cet album. On peut dire que c’était bien avant aussi sans être réactionnaire. On peut aimer le passé et le présent, il n’y a pas d’exclusive.
Il avoue avoir adoré son expérience parisienne mais que le manque de ses racines était énorme. Il avait le besoin d’écrire, en dehors des heures au théâtre, sur ce qu’il est, d’où il vient, comment il s’est fait.

Ce disque est pour lui un moyen d’acter ce qui est important, d’épingler et de remercier ceux qui ont jalonné jusqu’ici sa route. Ses parents, sa famille, ses amis, son institutrice qui lui a donné le goût des mots.
Pour la création, Cali fonctionne à l’instinct, se laisser porter par ce qui lui arrive. Pour lui « Les choses se font naturellement, le vent nous emmène. Le côté artisanal est primordial. Il avoue ne jamais s’assoir à une table en se disant, maintenant il faut écrire et composer. Il aime « saisir les instants, les digérer et les restituer au travers de son travail ». Il reconnaît que parfois, cet instinct crée une forme de danger dont il n’a pas conscience au moment même. Lorsqu’il quitta la France, presque dans une fugue, très jeune, pour découvrir l’Irlande, il n’avait pas pris la mesure de son acte. Il le vivait, sans se poser plus de question. Cali est de ces artistes, de ces hommes qui glanent des cailloux à chaque minute de vie pour en faire le pavement de leur chemin.

Avec le titre « Camarade », Cali illustre parfaitement son propos. Apprenant que son ami guitariste Geoffrey Burton venait de demander son amoureuse en mariage, Cali, dans le moment d’émotion, a écrit ce titre, véritable déclaration d’amitié.

Sur cet album, au travers du titre « Ostende», Cali confirme son lien fort avec la Belgique. Quand on demande à quoi tient ce rapport particulier avec notre pays, il avoue s’y sentir bien, en confiance. Tout lui plaît en Belgique, la folie ambiante, la dérision, le lâcher-prise, la force artistique, la liberté des gens. Il a déjà envisagé, à l’instar de Miossec, de s’y installer avec les siens. Un jour peut-être.

La fidélité du public et des organisateurs d’évènements le rattachent aussi à notre pays. Les quelques dates belges déjà annoncées (Ancienne Belgique le 17 avril) sont pour lui synonyme de grande joie et d’impatience. Cali est heureux de retrouver le public belge et de lui proposer un spectacle inédit dans lequel « L’âge d’or » sera pleinement développé et où les chansons plus anciennes, revisitées, auront une belle place. La perspective des Francofolies de Spa le 18 juillet le réjouit. Il garde de merveilleux souvenirs de ses passages dans la ville d’eau et il confie également être curieux de découvrir l’Inc’Rock le 1e mai.

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