Du côté électro de la Force (The Subs/Dr Lektroluv)
Il fait froid sur Incourt ce soir… Heureusement, il est dĂ©jĂ 23h et l’Inc’Rock passe du cĂ´tĂ© electro de la Force. La foule s’agglutine devant la grande scène tandis que « The Subs » ouvre le bal de cette fin de journĂ©e, y installant un micro-climat qui rĂ©chauffe le public dont on ne peut plus assouvir la soif.
Light Show transperçant et voix live, les gantois nous servent une Ă©lectro aux relents de techno dance-floor, dans laquelle ils s’impliquent corps et âme. Un set flashouilli, agrĂ©mentĂ© de touches rĂ©tros et de lumières Ă©pileptiques, comme en tĂ©moignent leurs chaussures pailletĂ©es d’argent et le satin multicolore de leurs costumes (un peu comme si vous aviez vomi dessus un indigeste cocktail « robe Desigual/gasoil », Ă©dulcorĂ© au sang de bisounours).
Les enceintes bombardent pendant plus d’une heure le public de basses grisantes qui font vibrer la cage thoracique et tentent de vous dĂ©sosser sans jamais vraiment y arriver. Peut-ĂŞtre Ă cause d’un lĂ©ger manque de longueur en bouche. « Concorde » – le morceaux issu du dernier album sur lequel The Subs se sont offert la voix de Jean-Pierre Castaldi – fait bondir le public. Sauf qu’ici, la voix Ă©lectrisĂ©e du chanteur remplace l’intervenant original. On salue la volontĂ© de faire un maximum en live, bien qu’on ne puisse s’empĂŞcher de regretter la touche grave de l’originale…
Mais c’est avec « The Face of the Planet » et l’électro ludique de « Mitsubishi » que le show prend toute son ampleur. Le chanteur dĂ©voile alors le grand jeu et dilapide son stock de sĂ©rotonine sur les quatre derniers morceaux. Il n’hĂ©site pas Ă se percher tout en haut des structures, Ă parcourir le public en slam ou debout sur une plateforme lumineuse emmenĂ©es par six porteurs, ou encore Ă faire don d’une bouteille d’Eristoff Ă la foule dĂ©chaĂ®nĂ©e. « Can we drink vodka together? Toi et moi… Boit un petit coup de vodka pour te chauffer un p’tit peu… » Seule regret de ce set poignant et haut en couleurs: la version atrophiĂ©e de « Pope of Dope », bien que remodelĂ©e Ă la sauce dubstep.
The Subs, c’est fini, mais le label Lektroluv Records est Ă l’honneur ce soir, et c’est Dr Lektroluv himself qui assure la relève Ă la Win For Life Arena. Malheureusement, après le show incroyable de ses poulains, le maĂ®tre a bien du mal Ă nous convaincre, mĂŞme si son univers est toujours aussi atypique. TĂ©lĂ©phone des annĂ©es 50 en guise de casque, masque vert, prestance digne de Fantomas, ambiance rĂ©tro-futuriste, le docteur a le mĂ©rite de soigner son image. Dommage qu’il ait rĂ©cemment troquĂ© les vinyles contre le digital… Si le set offre une construction très aboutie, on reste malgrĂ© tout sur notre faim. Comme si l’artiste avait du mal Ă se renouveler et Ă nous surprendre. Il n’en reste pas moins un des piliers de l’électro belge, qui arrive Ă faire de son mix un incroyable fourre-tout sans qu’on puisse rĂ©ellement lui attribuer une Ă©tiquette. Mais il le dit lui-mĂŞme: « Dans ma musique, tout a une touche d’Ă©lectronique, de l’Italo disco jusqu’à la house et de l’electro Ă la techno »