Scènes belges : Votre nouvel album est dans les bacs depuis quelques semaines avec une critique excellente au travers des média. Comment ça se passe depuis la sortie du disque ?

Nicola Testa : Je suis content. C’est bien d’avoir un bel accueil mais ce n’est qu’une première étape. Il faut que le public suive aussi et c’est le cas jusqu’ici. Je me sens bien. De plus, j’ai l’impression qu’en peu de temps le public s’est ouvert.
Le disque est reçu de la manière que j’espérais. Il a été compris.

Au moment de créer ce disque j’avais envie de parler de notre condition en tant qu’être humain et vulnérable, de magnifier ça, d’avoir des chansons qui parlent de nous tout en étant enrobées dans du lyrique, du théâtral, j’avais envie d’épique. Des retours tant de la presse que du public, j’ai l’impression que cette dimension a été bien perçue.

SB : Cet album est particulièrement lumineux., ce qui s’est ressenti lors du concert au Botanique. Il contraste avec votre premier EP. Quelle a été votre approche et comment avez-vous vécu ce concert?

NT : Pour le premier EP, la nuit était au centre. J’avais envie de mettre plus de lumière, d’aube, et je pense que ça se perçoit, ce qui me rend heureux.

Le Botanique était un moment incroyable. J’étais pour la première fois dans une salle pour moi, en plus la Rotonde permet une proximité. J’ai reçu beaucoup des gens, c’était fort, limite violent. Les gens étaient là pour moi contrairement aux festivals ou aux premières parties. Ce qui est marrant c’est que je cherchais les gens que je connaissais et j’ai été touché de voir que je n’en connaissais que très peu et que donc ce public était venu pour ma musique.

Je reçois beaucoup de messages, les gens aiment le disque mais de manières diverses. Les uns aiment certains titres, d’autres vont épingler d’autres morceaux.

SB : Le visuel, les clips, les pochettes, les lumières lors des concerts font partie intégrante du projet. Quelle est l’importante que vous y accordez ?

NT : Le visuel est pour moi très important. Les clips, dans lesquels je m’implique au niveau de la réalisation sont vraiment un élément du projet. On travaille dans une super équipe, on discute beaucoup, on s’appuie les uns sur les autres. Au départ, j’avoue j’ai un côté control freak qui fait que je m’impliquait beaucoup. J’avais peur des erreurs, j’avais du mal à déléguer. Aujourd’hui, j’ai pleinement confiance. Du coup, ça devient du pur plaisir. Avec l’équipe, on se connaît très bien, on arrive à développer un univers, une patte. On travaille beaucoup à l’envie.

Le travail de réalisateur, c’est totalement neuf pour moi mais j’avoue adorer ça. Sur chaque clip qu’on a fait, ce n’est pas toujours simple mais au final on est dans du plaisir pur.
Pour la scène, c’est pareil. Dans le projet, le groupe est super important. J’adore travailler avec eux sur la manière de présenter l’album sur scène car on est alors dans une toute autre dynamique que lors des enregistrements studio.

SB : Cet album a vu le jour grâce à la participation du public. Vous nous expliquez ce qui vous a poussé à faire appel au crowdfunding ?

NT : Aujourd’hui même les grosses maisons de disques sont frileuses au moment de produire un disque. Mais j’avoue que j’ai été surpris du retour de ce crowdfunding, de l’engouement et de la dynamique qui s’est mise en place.

Au moment d’envoyer les disques, il y avait bien entendu beaucoup de proches qui m’avaient soutenu mais il y avait aussi beaucoup d’inconnus, ça m’a beaucoup encouragé.

Quand on a clôturé, on était au-delà de nos attentes. C’est une expérience que je renouvellerais volontiers. J’ai adoré l’idée que l’on construise le projet avec les gens. Ca permet des échanges et du partage, c’est un bonheur.

J’aime rencontrer le public, discuter, entendre leur retour, leur histoire par rapport au disque.

SB : Votre style musical est atypique sur la scène belge actuel. Vous sentez-vous « à part » ?

NT : Je suis ami avec pas mal de gens dans le milieu musical belge. Personnellement, un groupe comme Girls in Hawaii, que je connais depuis longtemps, est pour moi incontournable.

Mon projet est certes différent mais mon objectif, c’est de me trouver, de trouver mon propre son. Quand on a produit le disque, avec Antoine Gaillet, on a vraiment cherché le son. On s’est attaché à explorer la spécificité. On a repris des moments des démos, on a ajouté des prises de sons très home made mais on a joué la carte du mixage et de la production. Avec Antoine, on a creusé la spécificité. On s’est mis au service l’un de l’autre, au service de la musique. Certains morceaux ont été très vite mais pour d’autres ça a été très compliqué parce que je sentais qu’on pouvait aller plus loin. Je suis heureux car ce son me ressemble. Je ne cherchais pas un disque lisse, je cherchais le relief, les associations qui créent de la beauté. Il y a énormément de sons synthétiques qui pris seuls sont un peu limite mais qui mis dans une ballade rock prennent une autre ampleur. J’aime travailler le détail du son. En studio, on ne s’est pas refusé grand chose, on avait un appétit de gamin, on s’est fait plaisir.

Ce qui est bien dans la musique, comme dans la vie, c’est de devenir soi-même.

SB : A l’aube de la saison des festivals, où vous serez très présent, comment vous sentez-vous ?

NT : On va pas mal tourner cet été. Je suis impatient même si je sais qu’on ne pourra pas proposer la même chose qu’au Botanique. Ce n’est pas la même durée, le même public. On va proposer un set dynamique, à l’image du disque.

Je suis très heureux, je vis le live comme un voyage. Il y a tellement d’inconnues mais c’est quand même excitant.

L’album  No More Rainbows” est disponible sur les plateformes légales et dans les bacs.

Calendrier des festivals : 19 juin : Fête de la Musique de Nivelles, 21juin : Fête de la Musique de Bruxelles, 19 juillet aux Francofolies de Spa, 24 juillet : Louvain-la-Plage, 16 août : Brussels Summer Festival, 29 août : Bucolique Festival de Ferrière, 30 août : Scène-sur-Sambre.

 Photo: Laetitia Bica

 

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