Cette deuxième journée d’Inc’Rock s’ouvre par le concert d’Airco. Une très agréable surprise pour moi qui n’avais jamais eu l’occasion de les voir sur scène !

Certes, le public est encore une denrée rare en ce début d’après-midi, mais le groupe ne se démonte pas et assure le show malgré tout!   « Qu’importe, nous expliquera Vincent, chanteur-guitariste du groupe, après le concert, ceux qui sont venus sont restés! Ca veut dire qu’ils aimaient bien ! On joue pour les gens qui sont là ! Qu’ils soient deux ou six cents, ça ne change rien, tu donnes la même chose ! » À ces côtés, Damien à la guitare, Vincent (l’autre) à la basse et Piwi à la batterie. 05_Airco_Siperius_03

Airco, c’est avant tout un rock mélodique, rafraîchissant (sans mauvais jeu de mot…), qui peut se faire pêchu par moment, contemplatif à d’autre. Mais la marque de fabrique du groupe – et ils le disent eux-mêmes -, c’est de faire sonner la langue française sur une musique rock anglo-saxonne. Au cours d’un agréable moment en compagnie des quatre larrons, Vincent nous explique ce choix. « C’était naturel, ça s’est très vite imposé à nous. Au début, j’ai écrit un peu en anglais mais on a vite laissé tomber parce qu’on s’est rendu compte que si on voulait raconter des trucs qui avaient du sens, il fallait qu’on chante en français. Et donc que j’écrive en français. »

Et on ne va certainement pas les en blâmer parce qu’il faut reconnaître que le rock francophone, de nos jours, ça ne court pas les rues. De là à dire que le rock français est mort ? « Oui, répond Damien, le guitariste du groupe. Parce que la plupart des gens font un blocage sur l’idée que faire du rock, c’est d’office en anglais. Donc aujourd’hui, la scène musicale française se résume à The Voice et au rap. Mais je n’’ai rien contre le rap ! Au moins eux, ils défendent la langue française ».

Chanter en français n’a pas empêché le groupe, malgré ses quatre petites années d’existence de traverser les frontières pour aller se faire une petite place sur les scènes suisses, canadiennes et britanniques. « La langue n’est pas une barrière. Quand on écoute un groupe qui joue en anglais et qu’on aime bien, on s’en fout du reste, on cherche pas à comprendre ce que disent les textes. C’est exactement la même chose dans l’autre sens… C’est même plus facile de jouer devant un public étranger, parce que les gens ne cherchent pas à comprendre ce qu’on raconte, ils aiment ou ils n’aiment pas, et après deux chansons, ils sont dedans. »

Mais passer à côtés des textes de Airco serait une grave erreur. Profondes, parfois graves, parfois sensibles, les paroles, portées par une instrumentale intense, sont teintées de polysémie et arrivent à capter l’auditeur avec une grande facilité. Libre à vous de vous laisser happer. « On fait une musique qui plait aux amateurs qui aiment quand il y a une recherche de textes et de sons. Parfois, on fait tout un concert devant un parterre de gens complètement statiques. Et après le concert, ils viennent nous trouver et nous disent: waw, c’était génial, ça nous a touché à mort! Notre musique n’est pas simplement une musique de scène, on peut aussi bien la découvrir dans un hamac avec un casque sur les oreilles ou dans la voiture avec le volume à fond. Le public belge est un excellent public, mais il vient avant tout pour s’amuser. » 05_Airco_Siperius_06

Un très chouette concert, une belle rencontre: il nous tarde de savoir ce que nous réserve le groupe pour l’avenir!

« On ne va probablement pas sortir un album tout de suite, ni dans l’année, mais on fera peut-être un EP 5-6 titres. De toute façon, un album tous les ans, c’est trop… Les gens n’achètent plus de cd, les gens achètent des morceaux sur iTunes. Donc autant sortir des morceaux tout de suite, dès qu’on a une bonne idée, et compiler tout ça après… »

Bah, si ça nous permet d’avoir de nouveaux morceaux d’Airco plus régulièrement, nous, on approuve…

Retrouvez Airco au Garage à Liège ce soir, au Backstage à Louvain-La-Neuve le 19 mai ou encore aux Francofolies le 19 juillet !

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