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Cali, le bon camarade

 En ce premier mai, l’Inc’Rock accueillait Cali. L’occasion pour Scènes belges de faire une interview « engagement »24_Cali_Haot-2

Scènes belges : Vous êtes programmé à l’Inc’Rock en ce premier mai. C’est une date importante pour les personnes engagées. On ne peut évidemment pas faire l’impasse sur le titre « Camarade », ode à l’amitié, au nom particulièrement symbolique.

Etes-vous toujours aussi attaché aux valeurs de gauche ?

Cali : Je suis père de trois enfants et je me dis qu’on a pas le droit de donner à nos enfants une image noire et sombre. Personnellement, jeune, on m’a donné envie de mordre la vie.« Camarade », c’est un titre pour se serrer fort, être ensemble donne envie d’avancer malgré la proximité des « drames ». Et ces drames nous touche à chaque moment à l’heure d’Internet.

Sur mon dernier album, j’ai beaucoup puisé dans cet espoir. Je l’avais écrit dans une période où j’étais isolé et j’ai eu envie de mettre de la lumière.

Se dire que ce n’est pas simple mais qu’on va se battre ensemble et que ça va aller. Je pense que l’on met beaucoup en avant les crapules, les sales types mais qu’au final ils ne sont qu’une poignée et qu’il existe beaucoup de gens bien. Si on regarde en politique, il faut y croire, continuer à voter, à exprimer sa voix au cœur de la cité.

On doit continuer à agir, à lutter contre l’injustice. Aujourd’hui quand on voit la situation en France, je me demande encore et toujours comment on peut donner une tribune aux idées du FN. Les Femen qui ont envahi le meeting de Marine Le Pen, je trouve ça très bien. Personnellement, je pense qu’elle ne passera pas en 2017 et qu’il faut essayer de comprendre pourquoi des gens votent pour un parti comme celui-là.
Les politiques ont une grosse responsabilité, ils devraient écouter beaucoup plus les acteurs de terrain, l’associatif. Et si malgré tout, elle devait passer en 2017, je ne quitterais pas le pays car je veux montrer à mes enfants que face au diable, on ne s’enfuit pas, on l’affronte.

SB : Néanmoins, ce disque semble moins agité. Etes-vous apaisé ?

Cali : Je ne me suis pas dit que j’allais m’apaiser. J’écris dans l’état où je suis. Je fais de mon mieux et j’estime que ce n’est pas parce que je n’écris pas sur l’engagement en ce moment que je ne suis plus engagé. Avec l’album « L’espoir », j’avais ressenti le besoin de réagir à ce que l’on vivait comme situation politique. J’ai soutenu Hollande et je ne déserte pas. Il faut laisser le temps au temps. Je pense aussi qu’en tant que citoyen on a un rôle à jouer dans la cité, aller voter, emmener les enfants, leur montrer que l’on doit respecter ce droit pour lesquels nos aïeux se sont battus.

SB : A quelques heures de votre concert, dans quel état êtes-vous ?

Cali : Ce soir, c’est le premier festival, il y en aura d’autres cet été. Le concert de l’Ancienne Belgique mi-avril était un réel moment de bonheur. J’aime ce moment très troublant où tu donnes ta chanson aux gens, comme un cadeau, tu les vois recevoir cette chanson, la déballer.

Les spectateurs s’approprient ta chanson alors qu’au final, une chanson c’est juste des mots et du vent. Je me dis que le rôle que l’on m’a donné dans cette vie est vraiment magique.

Mon public est varié, il y a des enfants, des parents, des jeunes, des vieux.

C’est une expérience incroyable.24_Cali_Siperius_05

SB : Quel regard posez-vous sur les nouvelles générations de chanteurs ?

Cali : Aujourd’hui plus qu’un artiste ou l’autre, je suis touché et impressionné par cette génération qui, étant très jeune, gère la situation. A leur âge, si on m’avait donné cette chance, j’aurais explosé en vol.

Quand j’étais juré dans Rising Star, j’étais attentif à la manière de parler aux jeunes j’insistais sur le côté ludique de ce métier. Dans cette émission, j’ai vu de très belles choses et j’ai vu le public adhérer aux histoires que les jeunes artistes leur racontaient notamment au travers de leurs compositions.

Cet été, Cali sera en concert aux Francofolies de Spa, à la fête des solidarités et au Lasemo.

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