Les nuits Botanique 2015 ont vécu, les nuits Botanique 2015 ne sont plus. Une belle édition, ponctuée de surprises, de découvertes, de quelques bémols et de réels bonheurs. On vous en a parlé. Restent trois moments incontournables même si peu risqués vu l’envergure des artistes qui marqueront mon esprit pour cette édition. En trois lettres, je dis…

Je dis A
Commençons avec le A, le Dominique A. Ce grand Monsieur de la chanson française, oscillant entre lumière et ombre au fil de ses albums et qui présentait son dernier opus « Eleor » au Cirque royal devant une salle quasi comble.
Dominique A, c’est avant tout un artiste aux allures d’écorché vif, au regard bienveillant mais mélancolique, ce fabuleux musicien trop méconnu du grand public sous prétexte d’univers torturé et tortueux là où il n’y a finalement que de la beauté à l’état pur.
Sur scène, Dominique A se révèle. Il se lâche, il devient presqu’un autre. Cette fois, la formule proposée était réduite, trois musiciens dont l’excellentissime Boris Boublil aux claviers et à la guitare. Un univers très puissant, très rock et ce même lorsque les morceaux étaient, dans leur forme d’origine, plus près de la ballade introspective.
Des lumières très énergiques et aux effets parfois hallucinatoires terminaient de rendre ce moment de musique magique et envoûtant. Du très grand Dominique A.

Je dis M

2014-12-11_1720La famille, le foyer, l’endroit au creux duquel on se sent bien. Les souvenirs, les odeurs, les comptines, les goûts. Les recettes des ainés, passées aux suivants comme des secrets. Moi, j’aime les quatre-quarts. Ce gâteau qui se révèle sur base de quatre ingrédients tous simples.
La famille Chedid, c’est un peu ça. Un quatre-quarts, un équilibre parfait entre les acteurs, pas l’un plus une l’autre dans la lumière, les mots de l’une enveloppés dans la voix de l’autre, les rifs de l’un sur le texte de l’autre, des moments seuls, des moments à deux, à trois ou à quatre. Qu’importe la manière est toujours belle et lumineuse.
Bien entendu, les succès de Louis et Matthieu ont mis le feu au Cirque royal, bien entendu on a aimé se réconforter dans ces morceaux de vie que représentent les titres phares des deux Chedid les plus connus du grand public mais on s’est surpris à aimer les découvertes, les surprises. On a aimé les voir s’aimer sur scène, dans la bienveillance des regards, dans l’harmonie des mélodies, dans les complicités des articulations, dans cette bulle si confortable où ils se sont dits je t’aime en musique. Doit-on parler de la musique, de la prestation « technique » ? Il y a bien longtemps que l’on sait que Chedid est gage de qualité absolue. Et puis, c’était accessoire, l’essentiel était ailleurs. Et le public s’est laissé emporter vers cet ailleurs, vers cet endroit hors du temps et de l’espace, cette parenthèse enchantée.

Je dis E
Patrick Watson, le chanteur québécois mais aussi et surtout le « groupe » clôturait les nuits Botanique au Cirque royal. Et quel final. Chaleur et intelligence étaient au rendez-vous. Dans un magnifique décor lumineux qui n’est pas sans rappeler les jardins suspendus, ces musiciens qui se baladent entre folk et pop avec une infinie délicatesse. C’était beau, prenant et surtout construit. Pas d’hésitation, Patrick Watson, l’élémentaire découverte live de ces Nuits 2015.

Et puis finalement, je dis merci. Merci aux programmateurs de nous faire vibrer, de nous secouer, de nous émouvoir, d’attiser notre curiosité.

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