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Vingt ans plus tard, tout doit toujours partir, mais surtout pas les Manic Street Preachers

Soirée anniversaire dimanche à l’Ancienne Belgique. Profitant de la festivité d’un premier mai saluant le retour du soleil, les Manic Street Preachers ont sorti les guitares et leurs titres les plus mythiques pour célébrer un album qui l’est tout autant, Everything must go. Dans les rangs d’un public présent en nombre, on avait l’impression que toute la communauté anglophone de Bruxelles et de Belgique s’était donné rendez-vous.

Ah les Manic Street Preachers. J’ai toujours une affection inéluctable pour ce groupe de gallois qui use les scènes depuis pas mal d’années. A priori pourtant, ayant commencé à être mûr musicalement au milieu des années 2000, je n’avais aucune raison d’ouïr un jour une chanson de ce groupe trentenaire qui régnait avec quelques autres sur le rock anglais des « late nineties ». Mais c’était sans compter les hasards de la vie et un traditionnel séjour à Londres dans le cadre de mes rénovées. Logé chez l’habitant (pour le pire pour certains), j’avais eu la chance de tomber chez un pasteur, troubadour par seconde nature. Le matin, ce doux homme prenait notre réveil par surprise sur une gratte se réappropriant quelques chansons parmi les plus populaires du répertoire anglais. Chouette souvenir d’une cohabitation de quelques jours à la fin de laquelle Bernard avait glissé dans mon bagage une copie d’un disque des Manic Street Preachers, Send away the tiger. Un groupe qu’il appréciait particulièrement.

Et bien lui en a pris! Depuis, je suis loin d’être devenu un fan invétéré des rockeurs de Blackwood (il faudrait qu’un jour je prenne le temps) mais j’ai nourri une certaine tendresse à son égard. Et quelques années plus tard, quel plaisir de les apprécier sur la scène de l’Ancienne Belgique. Le trio emmené par James Dean Bradfield n’a pas changé, ils n’ont pas vieilli, sont restés intemporels. Comme d’ailleurs cet emblématique Everything must go que les « Manics » vont rejouer dans son intégralité. Le concert est commencé depuis quelques minutes que déjà le public n’y tient plus, les bras volent partout et comme un seul homme, voilà ses centaines de personnes unies en une chorale de luxe acquise aux paroles et à la cause des Manic Street Preachers. Moi, je suis en-dehors de tout ça, je l’ai dit je ne suis pas fan et je ne connais pas les paroles, mais quel bonheur de se glisser dans une foule aussi fusionnelle avec le groupe sur scène.

Un groupe qui la lui rend bien, galvanisé et mettant toute son énergie au service de ses mélodies qui ont marqué une génération, avec ses guitares tonitruantes et une vraie ferveur. Et si on n’entend plus parler beaucoup de ce groupe de notre côté de l’Europe, fort est de constater que, en quelques albums, il a su créer quelques hymnes fédérateurs que peu, dans cette salle quasi-comble, ont oublié. À côté de moi, un trentenaire est enivré, au premier étage, deux quinquas sont totalement habité et ont le rythme en eux. Et après avoir revisité leur quatrième et mythique album, un solo démentiel de guitare électrique vient lancer la deuxième partie du concert riche en hits. Motorcycle emptiness pour une Ancienne Belgique tout sauf vide. Les Manic Street Prachers ont signé un de mes plus beaux concerts de cette première partie d’année.

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