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Queen + Adam Lambert, des joyeux joyaux de la couronne toujours suprêmes

C’est peu dire qu’on l’aura attendu un long moment ce concert! Annulé l’année passée, les deux baroudeurs Brian May et Roger Taylor et le prince héritier Adam Lambert n’ont cette fois pas failli, en tenant toutes leurs promesses dans un Palais 12 transformé en stade totalement assujetti à une couronne qui n’a pas fini de briller de mille feux.

19h45, le concert ne doit commencer qu’à 20h pourtant la musique d’ambiance retentit déjà derrière le rideau bleu orné du Queen Crest, une couronne, deux lions et un gigantesque phénix. La porte aux légendes ne demande qu’à tomber et le public ne se le fait pas dire, galvanisé par la musique qui va crescendo avant de retomber. Le mythe n’est pas encore sur scène que déjà il s’amuse avec le public. Puis le bruit se fait plus retentissant, la pression monte et les images nous arrivent sur les deux écrans placés à côté de la scène. Portrait des artistes en sportifs. Comme dans un polar, la caméra passe dans les coulisses, près des fly case avant de montrer le band qui s’avance en champions. Tel Rocky, Roger Taylor s’échauffe avant de prendre place derrière la batterie. Adam Lambert pointe le public du doigt, Brian May brandit le poing. Puis c’est l’escalier qui mène vers la scène. Le spectacle peut commencer, et le rideau tomber!

https://www.youtube.com/watch?v=q52pnRTAhks

Adam, prince héritier

Le décor est impressionnant, une sorte de rollercoaster autour d’un oeil gigantesque qui diffusera tout le long les superbes images du concert. Pour l’heure, c’est One Vision. Quelques notes et le show intense commence entre la guitare démente de Brian May et les baguettes de Roger Taylor qui s’écrasent sur la batterie. Quant à la voix d’Adam Lambert, elle brille déjà par sa technique, son souffle. On a beaucoup parlé ces derniers temps du remplacement de Brian Johnson par Axl Rose au sein d’ACDC. Le jeune américain prouve à lui seul qu’un tel remplacement, ou plutôt une relève, est possible. L’idée n’est pas d’égaler Freddie, encore moins de l’imiter (on se dit qu’il faudrait bien plus d’un seul homme pour se hisser à hauteur de Mercury, un peu comme dans le film I’m not here, où plusieurs acteurs incarnaient les personnalités de Bob Dylan), mais de lui faire survivre l’immense patrimoine culturel du groupe anglais. Et force est de constater qu’Adam Lambert y réussit plutôt bien en petit frère héritier d’une fameuse couronne. Tour à tour grandiloquent, diabolique, possédé, le petit prodige prouve qu’il a entièrement sa place aux-côtés de May et Taylor. Adam incarne tout à fait la théâtralité, plus que le showman, que Mercury mettait au service de ses concerts.

Quel cinéma!

S’adressant au public une première fois, Adam demande pardon au public d’avoir loupé le rendez-vous de 2015: « I was so fucking sick« . Puis toisant la paire de haut-talon qui lui servent de piédestal, il rigole: « même eux, j’aurais été incapable de les porter« . C’est bien volontiers que le public l’excuse. Il y a des jeunes, des vieux, de tous les âges, en fait: pourtant, devant ces géants revenants, nous ne sommes tous que des gosses émerveillés qui connaissons les moindres paroles des chansons jouées, des plus populaires aux moins connues. Il règne une ambiance de folie. Et si les bras se lèvent et les corps sautent, difficile de louper ce qu’il se passe sur la scène tant l’équipe de caméramen font un boulot de titan. On est bien loin du simple compte-rendu visuel à l’emporte-pièce, il y a une réelle mise en scène. Avec caméras embarquées sur les guitares et la batterie, s’il vous plaît! C’est tout simplement du cinéma qui ne fait qu’apprécier encore plus ce concert monumental.

De Queen en King

Et on ne perd rien de ce qu’il se passe sur la scène: l’amusement bon enfant des musiciens, Adam Lambert qui se dénude un rien et joue à épaule tatoo, les solos dantesques de Brian May et la passation (?) de pouvoir entre Roger Taylor et son fils Rufus dans une battle de batterie pas piquée des vers. Puis, le groupe s’est adapté aux nouvelles technologies comme le montre le délicieux Brian May qui s’essaye au selfie à 360°. Les chansons, elles, se succèdent, passant dans toutes les inflexions qu’a pu avoir Queen, décennies après décennies. Ça parle d’amour et de liberté, dans une fête sur-mesure. Fête à laquelle le groupe convie quelques personnalités. Freddie forcément, rappelé de l’au-delà pour quelques heures sup’ que personne ne boudera, en duo intimiste (comme à Wembley) avec Brian sur le très touchant Love of my life. Puis, c’est David Bowie qui pointe le bout de son nez de joker pour un très émouvant Under Pressure. On se surprend le regard perdu dans le ciel, « P**** c’qu’ils doivent s’amuser la-haut! » Dernier de la trilogie et non des moindres, le King dont Adam Lambert s’amuse quelques secondes à emprunter les mimiques et la voix pour Crazy little thing called love.

Et ainsi passent les deux heures de concerts ponctuées de tubes intemporels (I want it all, I want to break free, A kind of magic chanté impeccablement par Taylor, Another one bites the dust, Radio Gaga à l’ère de Big Brother ou un Bohemian Rhapsody lancé à toute allure par une incroyable intro sans fin et qui voit apparaître une nouvelle fois ce petit malin de Freddie), d’un sens de l’émotion (le très prenant Who wants to live forever) mais aussi du spectacle (comme ce moment astrophysicien où Brian May s’élève pour un solo de guitare stratosphérique). À l’heure d’un rappel show bouillant, Queen joue sans surprise We will rock you et We are the champions. Hé oui, il n’y a pas eu besoin de regarder le match pour dire qu’ils le sont, encore et toujours, à jamais. Et nous, on en aurait bien repris pour perpèt’ de ce concert hors-norme qui salue (plutôt que de la trahir) la mémoire de Freddie et restera dans nos mémoires très longtemps!

Un concert proposé par Next Step

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