Vendredi dernier, à l’occasion de son set au Wacolor Fest, à Wavre, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Quentin Mosimann. Une rencontre décontractée, une demi-heure avant de monter sur scène, au cours de laquelle il nous annonce son départ de D6bels On Stage, nous parle du rapport étroit qu’il entretient avec la scène live, et particulièrement avec le public belge.13522799_1018677598222874_4104803241117907152_o

Les horizons scéniques de Quentin Mosimann ne cessent de s’étendre et semblent aujourd’hui atteindre une portée internationale qui n’a plus de limite. Alors que son nouveau single (The Gifted One feat. Uhre) est dispo depuis le 17 juin et qu’il travaille en studio sur un album mainstream, la tournée 2016 du DJ franco-suisse fait danser les foules du monde entier : Thaïlande, Chine, Japon, Indonésie, Portugal, Espagne, Allemagne, France, Suisse… Elu récemment Meilleur DJ Perfomer par la référence DJ Mag devant David Guetta et DJ Snake, Quentin Mosimann est classé parmi les cinq meilleurs DJs français depuis quatre années consécutives et se loge à la 93ème place du Top 100 DJ Mag. On peut dire que le p’tit gars est au top ! Mais il garde la tête bien sur les épaules et n’oublie pas qu’il doit avant tout son ascension à son public. En toute décontraction, un verre de Cubanisto à la main, il nous parle de l’amour qu’il porte au public belge.

Scenes Belges : Tu es très présent médiatiquement en Belgique. Il y a un vrai lien entre toi et le public belge?

Quentin Mosimann : C’est mon pays de coeur la Belgique, il y a un truc un peu spécial. Je suis franco-suisse alors je jongle entre les deux pays. Mais mon pays de coeur, ça reste la Belgique. Je ne sais pas vraiment pourquoi, c’est inexplicable. Ça va faire neuf ans qu’on a une espèce de super-relation avec ce public. Après, c’est un peu cliché, tous les artistes disent ça, mais c’est vrai ! Dans mon top 5 des meilleurs publics du monde, il y a la Belgique.

Tu as fait cette année ton grand retour à The Voice. Pourquoi ?

Je suis parti deux ans car je pensais que c’était le moment. Déjà, il y a une réalité, c’est que le planning des tournées DJ, c’est quand même tous les weekends. C’est très compliqué de s’adapter avec The Voice. Ils étaient venus il y a deux ans, on leur a dit « c’est pas possible, tout est déjà booké ». Ils sont revenus l’année d’après, on leur dit « demandez plus tôt la prochaine fois ». Puis la troisième fois, ils sont venus presqu’un an à l’avance et ils m’ont dit « Voilà les dates, maintenant, tu les bloques ». Et on a dit « OK, cette fois, on le fait »!

Puis, y a un truc dont on n’a pas idée, c’est la relation avec les équipes. Il y a un truc tellement cool… Là par exemple, sur scène, une des choristes du groupe rock qui joue en ce moment – Jane Doe & The Black Bourgeoise – qui s’appelle Jess, est une des filles qui travaillait sur The Voice les premières années. Du coup, je tends l’oreille pour écouter ce qu’ils font. Donc, il y a une espèce de super-relation.

Tu présente aussi D6bels On Stage, qui est un peu notre Taratata à nous…

J’ai pris beaucoup de plaisir à bosser sur cette émission. Et à faire la prod aussi, parce que tu reçois des artistes qu’on n’a pas l’habitude de recevoir. Et j’ai essayé de ramener un peu d’électro cette année avec Henri PFR, Alex Germys, Hooverphonics, qu’on avait un peu moins l’habitude d’entendre dans ce registre-là, et je trouve ça vachement bien à faire, c’est cool !

On est en fin de saison, quid de l’année prochaine?

Je pense que je ne le referai pas. Pas parce que je n’ai pas envie, mais c’est toujours une histoire de temps, une histoire de choix… Est-ce que je vais avoir assez de temps pour être en studio, pour faire les émissions, pour être à la radio et en plus pour être sur les dates ? Et là, c’est pas jouable, malheureusement… Et je préfère quand même qu’on vienne me voir sur scène, quoi qu’il arrive.

J’ai besoin que les gens consomment ma musique pendant les vingt prochaines années.

 

C’est le même métier, la télé et la scène ?

Ça reste une relation avec le public, ça reste un partage… Mais c’est quand même différent. Sur scène, tu ne triches pas. Tu ne refais pas la prise sur scène. Tu ne réenregistres pas en disant « Ok, on va la refaire les gars ». T’es maintenant, c’est du live, c’est ce que j’aime et je me bats pour ça. C’est pour ça que j’aime les lives dans The Voice, parce que tu fais ce que tu veux, t’es libre. On peut rien te dire, t’es en live. Moi, j’aime ça.

13498010_1018677721556195_976458633729125736_oCe n’est pas la seule dualité qu’il y a chez Quentin Mosimann. T’es DJ, mais t’es aussi chanteur…

Je pense que c’est un tout. Il y a beaucoup d’artistes, comme Junior Jack ou 2 Many DJ’s, qui sont là depuis longtemps et qui ont toujours tout mis en oeuvre pour que les DJs soient respectés et acceptés en tant qu’artistes à part entière. Du coup, moi, j’essaye à mon petit niveau de suivre ça et de partager de façon un peu plus élaborée, un peu plus poussée. Ça passe par le chant, les platines, le synthétiseur à modélisation analogique, la batterie… Il y a tout un processus comme ça que j’aime créer, que j’aime faire avec les gens.

Tu dis ‘à ton petit niveau‘, mais tu collectionnes quand même les beaux classements. Tu as récemment été classés meilleur DJ Performer par DJ Mag, devant David Guetta. Comment tu vis ça ?

Tu sais, David Guetta, il a mis vingt ans pour être là où il est. Et je ne veux surtout pas me réjouir trop vite des belles choses qui se passent pour moi. Je prends le temps de les apprécier, mais j’ai peur de me retourner et que tout s’arrête. Donc j’ai la tête dans le guidon… Et je veux faire ça pendant les vingt prochaines années. Mais je n’ai pas besoin de rester le meilleur DJ performer pendant les vingt prochaines années, j’ai besoin que les gens consomment ma musique pendant les vingt prochaines années. Et s’ils peuvent être le plus grand nombre possible c’est génial, après, tout est relatif ! Il y a deux artistes belges que j’adore, qu’on connait pas spécialement du grand public, c’est Kolombo et LouLou Players. J’écoute en boucle tous leurs titres. Tout ce qui sort du label LouLou Records, j’écoute tout. Et ces mecs-là ne sont pas là depuis un an, ça fait dix ans, quinze ans qu’ils sont dans les charts de Techno et de Tech House et j’ai beaucoup d’admiration pour eux. Le plus important, c’est pas de vendre des millions, c’est de pouvoir faire son métier jusqu’au bout. Mon père m’a toujours dit : « Le jour où tu vis de ton métier, c’est que t’as gagné ».

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Sur scène, t’es maintenant, c’est du live, c’est ce que j’aime et je me bats pour ça ! Tu fais ce que tu veux, t’es libre. On peut rien te dire, t’es en live.

 

Ce soir, tu joues devant un public assez jeune qui fête la fin des examens. Est-ce que tu joues de la même pour tous tes publics ? Comment tu vas vivre ce concert ?

Même si c’est le même pays ou le même public, ce sera toujours différent ! Là par exemple, j’ai acheté des titres encore y a une heure dans la chambre d’hôtel. Je me suis dit: « Ho p’tain, y a le nouveau Dillon Francis remix qui vient de sortir, le nouveau ETF, etc. » Du coup, j’ai même fait des Snapp en montrant les titres que je venais d’acheter… C’est toujours différent. Je jouerai pas la même chose dans un festival que dans un club, je ne jouerai pas la même chose au Japon qu’en Chine, ni en France qu’en Belgique. Il y a toujours une espèce de différence très intéressante !

Merci beaucoup pour ton temps Quentin, on te retrouve sur scène dans une demi-heure.

Merci à toi, c’est cool ! J’espère que vous allez aimer ce que je vais proposer !

On n’en doute pas !

Quentin Mosimann sera en concert le 8 juillet au Summer Mons Festival, le 9 juillet au Baudet’stival à Bertrix et le 30 juillet aux 24H de Spa à Francorchamps.

www.quentinmosimann.com

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