Le BSF a 15 ans ! Happy Birthday au plus urbain des festivals belges francophones.

Cette édition 2016 était donc l’occasion pour les fans de musique de fêter dignement ce projet d’appropriation de l’espace public à moindre coût. Car le BSF a toujours été et reste un festival accessible à bien des égards. Son coût peu élevé, sa localisation proche de la gare centrale et de nombreuses stations de métro/ bus/ tram et puis aussi et surtout sa programmation.

Une affiche bigarrée qui permettait, une fois encore, de vivre le festival seul, entre amoureux, entre amis ou en famille.

Du Reggae, de l’électro, de la chanson française, de la pop,.. la liste des styles présents serait trop longue à faire.

Et toujours, dans la programmation, un souci de cohérence de style pour les différentes scènes : le choix entre une soirée à la française à la Madeleine… ou une ambiance plus groove quelques pas plus loin, avec le concert très funk de Keziah Jones, le chapeau toujours solidement vissé sur la tête : un moment-clé pour les amateurs du genre. Pour lui succéder harmonieusement, les Fun Lovin’ Criminals. Les New-Yorkais ont littéralement mis le feu au Mont des Arts en interprétant toute la panoplie de leurs hits planétaires, quittant la scène devant un public chauffé à blanc et pas encore rassasié avec « Time of my life » en fond musical. Pas toujours évident de suivre leur décalage… Mais quelle belle énergie sur scène !

Certains noteront les têtes d’affiche comme Pete Doherty, Louise Attaque. Pas nous bien qu’elles furent parfaites.

Mais, à côté de l’expérience habituelle d’un festival comme celui-ci, cette année, scènes belges avait décidé de regarder les trois scènes au travers des yeux d’enfant. Pas de programmation « jeune public pourtant ». Non. Le « vrai festival » vu du haut d’1 mètre 40. Trois âges, trois rapports différents à la musique, un habitué des concerts et deux curieuses de découvertes. Et leur perception du festival et des artistes fut à la hauteur de nos attentes : franche, sans concession, pleine de surprise.

4 moments forts ont été épinglés, 4 femmes, 4 styles très différents.

La Grande Sophie a remporté tous les suffrages haut la main avec sa prestation énergique et solaire de la Madeleine. Venue défendre son dernier album, c’est néanmoins un set saupoudré de « classiques » qu’elle a présenté à Bruxelles. Cette fille est électrique. Elle mène son groupe d’une main de fer ou plutôt d’un simple mouvement de tête sous des airs angéliques et une silhouette de jeune fille. Et cette fois, plus encore qu’à Spa, la magie complète avec le public s’est opérée. Il faut reconnaitre qu’elle était la tête d’affiche de la soirée « a la Française » qui draine son public d’année en année. On se souvient encore du passage des Innocents au Magic Mirrors.

Derrière la française, la jeunesse et la blondeur de Louane ont également charmé. Le succès de l’interprète de « Jour1 » est grandissant et ses passages en Belgique ces derniers mois ont été de francs cartons. La fraicheur était au rendez-vous assurément même si la fin de tournée se laissait deviner (le BSF était son avant-dernier festival). On appréciera son interaction avec les spectateurs, son naturel face à une place des Palais couverte de papas et mamans portant de joyeux bambins sur leurs épaules. Mais attention, Louane a également ses fans « adultes », surtout des femmes qui reprennent en cœur les succès de son premier album. Mention spéciale pour sa reprise de Girls and Boys, de Blur, qui en a surpris plus d’un.

De surprise, il en a été question avec la très attendue Cœur de pirate. Et là, nous n’aurons qu’un mot : déception. Est-ce l’hiver rigoureux du Canada qui empêche la jolie blonde de dégager une chaleur authentique ? Car c’est sans aucun doute le souci. Avec une voix impeccable, des morceaux bien ficelés, une expérience de la scène, on aurait pu s’attendre à plus de partage. Le public ne s’y est pas trompé. Peu d’interaction, peu de réaction tout court ce qui, semble-t-il, a légèrement agacé l’artiste. Dont acte.

Le dernier coup de cœur de notre jury en herbe est sans conteste Rose. De retour en Belgique après une (trop) longue absence, la Niçoise présentait dans un set assez court (1 heure) son dernier opus « Pink Lady ». Et comme à chaque fois, elle a tout emporté sur son passage. Ultra simple, comme à la maison, elle s’est baladée au fil de ses textes et compositions à fleur de peau. Et puis surtout, au-delà de la musique, la chanteuse a réussi une fois de plus à créer une atmosphère de complicité. Entre sourire solaire et regards vrais, petites taquineries aux messieurs du premier rang, Rose a démontré qu’être sur scène est un bonheur et qu’il est bon de la partager.

Au-delà de la musique, le BSF a aussi charmé par son ambiance, calme, sereine, loin de la sinistrose ambiante. Bruxelles est belle, en août elle rougit sous les projecteurs. Et le public en repart nourri. Déjà dans l’attente de la prochaine édition.

 

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