Matmatah est de retour. Neuf années d’absence, neuf années de manque pour les fans du groupe emblématique.

« Plates coutures », un nom qui claque pour un album qui se profile comme un cri. Il y a de l’urgence dans ce disque, l’urgence de dénoncer, l’urgence de partager la peur, l’urgence de rallumer des lumières dans un monde qui broie du noir.

Comme un élastique trop tendu qui claque sur la peau, les titres claquent sur les tympans, résonnant jusqu’au cortex.

C’est vif, électrique, parfois flirtant avec du rock garage mais toujours avec une énergie qui souffle comme le vent les jours de grandes marées. La musique est sans concession, moins celtique certes mais révoltée.

Les textes relèvent souvent de la déclaration d’intention, du manifeste. Des pierres taillées au burin, sans polissage. C’est ciselé, affuté, coupant parfois. La voix de Tristan Nihouan est brute, avec une sincérité qui n’est pas sans rappeler un Cantat ou un Roussel des débuts et pourtant il y a un détachement évident dans ce disque, une distance marquée avec l’univers rock français qui se veut « engagé, hors système ». D’une actualité folle et d’une modernité rafraichissante. “Marée haute” a un écho tout à fait particulier à quelques jours des élections françaises.

C’est un beau disque qui ravira les fans et qui déstabilisera les autres.

 

 

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