La belle histoire de ‘Palenque à Matongé’ a commencé en 2016 au Chili, au Festival Viña del Mar. À cette occasion, Alé Kumá, l’un des groupes les plus importants de musique afro-colombienne, y a invité le guitariste Dizzy Mandjeku (Congo/Be), véritable légende vivante de la rumba congolaise pour une série de concerts et enregistrements.

Cette union hors cadre ravive les liens historiques qui unissent deux traditions musicales d’un côté et de l’autre de l’Océan Atlantique. La collaboration prend un nouveau tournant avec la sortie d’un premier album, réalisé en partenariat avec le label Zephyrus et distribué mondialement. « De Palenque à Matonge » est l’occasion pour Alé Kumà et Mandjeku de commencer une tournée européenne, accompagnés, dans cette folle aventure, de la fine fleur de la scène belge de musique traditionnelle congolaise !

C’est à Bruxelles, dans l’ambiance feutrée du Théâtre Molière, au cœur du quartier Matongé, que le groupe afro-colombien nous présente son premier opus. Le public, installé dans les fauteuils de la belle salle de théâtre, commence à se déhancher timidement au son de cette musique scintillante et métissée. Les mélodies de rumba dictées par la guitare de Dizzy Mandjeku répondent aux rythmes afro-colombiens des percussions de La Wey Segura et aux accords de cumbia du saxophone de César Medina. Les chants en espagnol répondent à ceux en lingala et en français. Au sein d’un seul morceau, le soukous se marie à la champeta !

Petit à petit, les rythmes endiablés ont raison des spectateurs qui quittent progressivement leur siège pour rejoindre les couloirs de danse improvisés sur les côtés de la salle. La magie opère, je suis conquise, le sourire ne quitte plus mes lèvres.

Un entre-acte d’un quart d’heure est annoncé par les chanteuses en espagnol et en français, le temps pour le public d’aller se désaltérer. Au retour des coulisses, le groupe est décidé à ne pas laisser aux spectateurs l’envie de se rasseoir ! Le concert reprend et les rythmes redoublent d ‘énergie. Les travées se remplissent de plus en plus de gens qui ne peuvent plus tenir assis. Lors du dernier morceau, les musiciens achèvent de convaincre les derniers récalcitrants à se mettre debout et à danser. La salle s’enflamme littéralement pour former un dancefloor multigénérationnel. La bonne humeur se propage de la scène vers la salle, et inversement. Les musiciens, après avoir salué, reviennent pour une rumba de rappel, plus entraînante que jamais.

Après un crescendo de rythmes de près de deux heures, je quitte la salle, repue et pleine de désir de danser à nouveau sur les mélodies envoûtantes de ‘Palenque à Matongé’.

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