Le week-end dernier, ce fut deux jours de concerts, de (bonnes) surprises et de bonne humeur lors de la 25e édition des Nuits Botaniques. Ci-dessous la review des concerts de Geoffroy, Fakear, Pale Grey, ainsi que Porches issus de nationalités totalement différentes. En passant par le Canada, puis par la France, on arrive en Belgique pour repartir aux Etats-Unis ! Bon voyage…

Le samedi je vous avoue que j’ai eu du mal à me décider tant les différentes affiches étaient alléchantes. J’ai finalement opté pour Fakear, précédé d’une première partie canadienne, Geoffroy.

En arrivant dans le fameux Chapiteau, on découvre le projet de Geoffroy, deux gars hyper assurés, à leur place, en face de leurs synthés et de leurs appareils électroniques.

Les premières notes résonnent, et là, en l’espace de quelques secondes c’est un coup de coeur. Geoffroy, c’est une combinaison de tout ce que j’aime : deux voix harmonieuses qui font penser à Hollow Coves, des sons électroniques plus qu’originaux rappelant Flume, et par-dessus tout ça, des accords simples -mais efficaces – au synthé. En live, c’est le genre de groupe qui donne des frissons tant leurs titres sont bien construits, avec des sons bruts dans des tonalités originales et hyper recherchées. Bref, on est agréablement surpris par ce duo, qui se lâche innocemment face à un public conquis de morceaux en morceaux. Ils auraient pu continuer encore une heure, ça n’aurait dérangé personne!

Je vous laisse le lien du titre que j’écoute en boucle depuis. Allez donc faire un tour sur leur chaîne youtube par la même occasion…

Après une pause entre les différents foodtrucks du Botanique, il est temps de rentrer dans le Chapiteau à nouveau et profiter du live de Fakear.

Oubliez le musicien électro seul derrière ses machines, Fakear casse en quelque sorte les codes et se produit entouré de musiciens aux formations diverses. On retrouve autour de la base électronique tout un arrangement avec des guitares, des synthés, des tambours et parfois aussi une harpe !

Dès le début, on a retrouvé l’univers propre au groupe, c’est-à-dire des synthés légers mais bien présents, des basses profondes qui font vibrer tout le chapiteau, et surtout des mélodies prenantes. Fakear a souvent accompagné ses titres par des accords qu’il jouait lui-même sur sa guitare électrique, face à un public qui redécouvrait ainsi ses morceaux les plus réputés

Lors de la seconde moitié du live, plusieurs morceaux joués étaient assez originaux dans le sens où ils étaient caractérisés par des percussions lourdes et rapides, où le producteur et sa joueuse de harpe allaient frapper deux tambours placés sur le devant de la scène.

Le chapiteau en redemande, encore et encore, on est immergés dans leur monde, remplis d’échos et de lumières. Les effets visuels sont absolument bien pensés, et synchronisés à la perfection avec les titres qui s’enchaînent.

Bref pour résumer, Fakear c’est un mélange de Mome, Hayden James, Odesza, Flume, avec en live un côté instrumental, qui humanise encore plus la production électronique.

Malgré l’orage et la pluie battante, l’amour de la musique ne nous empêchera pas d’assister aux Nuits Botanique ! Dimanche, c’était l’occasion de retrouver un groupe national, Pale Grey, ainsi que les américains de Porches.

Pale Grey c’est un groupe qui, malgré son nom, nous en fait voir de tous les couleurs ! Le boysband propose une folk-pop légère, agrémentée de passages instrumentaux absolument délicieux. Entre basse et guitare, le duo bricole des mélodies à l’aide d’ordinateurs, synthés et autres boîtes-à- rythmes.

Contrairement aux albums et EP’s précédents qui traduisaient une ambiance nonchalante et l’envie d’échappées belles au soleil, leur nouvel album« Waves» se veut un peu plus complexe, tant au niveau de l’élaboration qu’émotionnel.

Avec des titres comme « Ghosts » ou « Hunter» le groupe nous transporte dans une ambiance épurée et dans des couloirs aériens tantôt froids ou chauds, mais toujours remplis de sentiments forts.

On note quelques morceaux un peu plus électroniques dotés de sonorités inhabituelles, comme dans « Blizzard » ou « Billy ». Il faut dire que leur musique baigne dans de
nombreuses influences, qui rappelle parfois les harmonies de Son Lux ou la production d’Alt-J.
A travers leur sobriété et leur unicité, le groupe propage une présence incroyable et nous fait passer un superbe moment. La salle est comblée, dans tous les sens du terme!

Le groupe termine avec « Late Nights », où on a eu l’occasion de découvrir en live le chanteur Gilles Dewalque dans un tout autre registre, qui nous dévoile les paroles avec un flow renversant !

Bref, « Waves » c’est comme une onde de choc, qui se propage, et vous plonge dans un univers sombre, dévoilant peu à peu une facette étincelante.

Etant donné que la pluie ne cesse de tambouriner aux carreaux du Botanique, on reste bien au chaud en attendant Porches, qui a traversé l’Atlantique dans le cadre de leur tournée. Ce soir était leur dernière date en Europe avant longtemps d’ailleurs.

Le groupe fait son entrée, et on sent immédiatement une aisance et des sourires hyper communicatifs de leur part ! On a affaire à un rock-garage parsemé ici et là de sons électroniques. En effet durant leurs 16 morceaux, le groupe parvient à produire un joli mélange de synth-pop et de rock, teinté d’influences 90’s.

Le premier morceau « Forgive » est assez spécial, car il apparaît sur un court album méconnu du grand public (où y figurent en tout trois titres !), et a été réalisé avec une ex-membre du groupe, Greta Kline. Porches n’annonce pas tout de suite la couleur en commençant le show avec ses albums les plus populaires, mais nous envoûte avec ce titre, qui se veut rassurant et sincère.

La suite du concert nous a fait voyager entre ses deux derniers albums « Pool » (2016) et « The House » (2018). On sent de l’évolution en deux ans, et la quête perpétuelle d’une originalité significative à travers leurs compositions. On ne sait jamais comment leurs morceaux vont finir, les enchaînements d’accords sont tellement sophistiqués et recherchés que l’on est dérouté et assez surpris quand ils touchent à leur fin. Porches c’est un groupe imprévisible et surprenant. Qui après un morceau rock peut terminer par « Country », un morceau  interprété uniquement en synthé/voix, reposant et vivifiant.

Ce premier week-end aux Nuits Botanique a pour ma part été synonyme de partages, de rencontres, de bonnes ondes, et évidemment, de chouettes (re)découvertes musicales !

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