AMOS a sorti son nouvel EP, Demi-Deuil, le 15 février. Le groupe a par ailleurs confirmé hier sa participation à la première édition de l’année du micro festival “Un-Mute”, un projet collaboratif de financement participatif de concert, dont nous vous avions déjà parlé sur Scènes Belges. Petit tour de présentation de ce nouvel ovni du paysage musical belge, que l’on vous invite à découvrir.

AMOS est l’acronyme de « A Murmuration Of Starlings » , qu’on pourrait traduire par « Une myriade d’étourneaux », ces nuées d’oiseaux pré-migratoires aux formes mouvantes qui évoluent dans nos cieux crépusculaires. Une myriade que l’on retrouve dans la nuée de sons libres et vagabonds qui constituent les productions électro du band sur leur EP “Demi-Deuil”, en ligne depuisle 15 février. Un titre qui fait référence au papillon du même nom mais qui évoque aussi l’aspect sombres et torturés de l’art de AMOS.

AMOS est né fin 2014 à Bruxelles. Sa composition a beaucoup évolué avec le temps – incorporant des guitares, une batterie, et même un saxophone, au fil du projet – pour finalement s’arrêter début 2017 sur la formule actuelle: un binôme composé de Adrien (chant, basse) et Jean-François (claviers, drum pad, samples). Le fait d’être un binôme permet notamment au groupe de faciliter le processus créatif et les prises de décisions. À ce duo s’ajoute enfin Gauthier, Video Jockey qui anime tout l’aspect visuel durant les live shows de AMOS. Car le groupe entend proposer une véritable expérience audiovisuelle à son public, agrémentant le son d’images et de projections live.

À l’écoute, Demi-Deuil met en exergue une voix claire, mi aristocratique mi schizophrénique dans sa modulation, qui dénote par effet de style avec les aspérités industrielles et lugubres, chargées d’échos et de notes versatiles, de la prod electro. Cette dernière oscille en permanence entre ombre et lumière et se part d’un voile anarchique, aérien, vagabond. AMOS offre ainsi une expérience onirique, fluide dans sa rigidité, dont la jeunesse est palpable, mais qui interpelle et ouvre un appétit curieux. La noblesse poétique des textes et la vocalité déclamatoire qui les porte offre à l’ensemble une certaine roideur qui se fera conquérante pour certains, mais qui pourra peut-être s’avérer difficile à digérer pour les autres. À l’image des muses du groupe qui, pendant longtemps, n’a repris que de grands poèmes, principalement tirés des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Une inspiration toujours bien palpable sur « Demi-deuil », dont seul le morceau « Spleen » est encore tiré de l’oeuvre du poète, tous les autres textes étant des compositions originales. À l’exception de « Marabunta », dont les lyrics sont tirés de « Nous n’avons fait que fuir », un long texte déclamé (pendant une heure !) par Bertrand Cantat en 2002 dans le cadre d’un festival à Montpellier. Dans l’ensemble, on perçoit bien les influences “rock français” évoquées par le groupe lui-même, à commencer par Noir Désir, bien sûr, mais aussi Luke et un petit quelque chose de No One Is Innocent. Mais aussi ce soupçon rock, metal alternatif et trip-hop qui semble cher au duo.
Bref, AMOS est un véritable nouvel ovni dans le paysage musical belge et il est difficile d’en parler! On vous invite donc sans plus tarder à découvrir par vous-même leur EP “Demi-Deuil”, disponible sur les plateforme de streaming ou (encore mieux!) sur scène le 3 mai à la Ferme du Biéreau, dans le cadre du festival Un-Mute.
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Ecouter Demi-Deuil de AMOS

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