Depuis 2009, la troupe des Franglaises parcourt la francophonie avec leur comédie musicale alliant blind-test, traductions Google et théâtre.
Rencontre avec Yoni Dahan, qui joue le rôle de Jonathan, maître de cérémonie sur scène.

© Laura Gilli – 2018

Axel pour Scènes Belges : A une semaine du concert des Franglaises au Cirque Royal (6 juin), quelle est la nouveauté du spectacle que vous allez proposer ?

Yoni Dahan (Les Franglaises) : On le dit souvent mais notre spectacle est en perpétuelle évolution. On a un spectacle qui se modifie tout le temps, qui change tout le temps, c’est difficile de dire quelle est la dernière version par rapport au dernier show en Belgique tant il y a toujours de nouveaux morceaux qui se rajoutent, une mise en scène qui évolue… En plus, on compte souvent une grande partie d’improvisation et d’adaptation vis-à-vis du public.

SB : Comment procédez-vous à la sélection de titres que vous allez jouer sur scène ?

Y.D. : Ça part toujours d’un coup de cœur de chez nous, en tout cas d’une envie d’un des membres des Franglaises.
La règle, c’est que le morceau soit très connu et qu’il ait traversé les âges, afin que chacun ait un souvenir attaché à la chanson.
On a un peu plus de mal avec les morceaux plus récents car on a moins (ou pas encore) de souvenirs communs (avec le public) véritablement ancrés à ces titres. Pour nous ce qui est vraiment important, c’est de traverser les époques.
Ensuite, nous devons sélectionner des morceaux qui collent à la dramaturgie du spectacle, à la narration de l’histoire pour se focaliser plus sur ce que les morceaux nous racontent afin de pouvoir construire un récit.

SB : Comme on l’a dit, vous serez bientôt au Cirque Royal. Est-ce que vous adaptez cette sélection au public belge ?

Y.D. : Clairement, on prend en compte les différences culturelles qui existent entre la Belgique et la France, mais la setlist reste toutefois assez similaire entre les deux.
Le vrai défi qu’on a eu, c’était lors de nos précédents concerts au Québec (2016). Là, on a dû adapter le spectacle simplement parce que les références ne sont pas les mêmes. Certains morceaux ont moins traversé l’Atlantique et certains styles d’humour ne collaient pas forcément à l’humour québécois.

SB : Cela fait maintenant dix ans que les Franglaises sont nées après votre découverte à la Rochelle en 2009, comment a évolué votre relation avec le public ?

Y.D. : On a des visages familiers qui reviennent, des gens avec qui on a créé des amitiés. En plus de ça, on constate un rajeunissement de notre public, ce qui nous fait particulièrement plaisir.

SB : Pour donner l’eau à la bouche à nos lecteurs, quel est LE titre phare de votre spectacle ?

Y.D. : Ce n’est pas facile, il y en a beaucoup qu’on aime bien. Celle qui sort du lot c’est The Show Must Go On (Queen, 1991). En plus d’être un morceau de folie, c’est également un titre qui a un effet charnière dans notre spectacle, où l’on passe d’un spectacle-concept vers une véritable comédie musicale. Dans The Show Must Go On, la traduction au premier degré colle parfaitement à cette situation qui a une symbolique au-delà du morceau. Et puis c’est un titre qui nous donne énormément de plaisir à reproduire sur scène.

SB : C’est une sorte de « méta-chanson » ?

Y.D. : Exactement, ce morceau parle de nous-même tout en expliquant le premier et second degré qui structure le show.

SB : Derrière la volonté des Franglaises, il y a une sorte d’ironie vis-à-vis du public francophone qui ne comprend pas toujours les titres anglophones et le ridicule de certaines paroles des titres anglais ?

Y.D. : Oui c’est exactement ça. Ce concept nous a ouvert les portes du spectacle. On donne une nouvelle lecture aux spectateurs en disant « écoutez comme ces paroles sont ridicules ». Après ça représente le côté décomplexé des anglophones que l’on ne retrouve pas forcément dans les chansons françaises. Mais voilà, the show must go on, le spectacle continue. Cela bouleverse un peu nos perceptions et nous emmène au-delà du spectre francophone. Ça a vraiment élargi notre terrain de jeu.

SB : Avant de terminer, on va passer à un petit questionnaire du tac-o-tac :

  • SB: Quel a été ton meilleur souvenir de concert :
    • Y.D. : Clairement, le concert à La Cigale en 2011
  • SB : Le titre préféré :
    • Y.D. : Show must go on et aussi Hello Goodbye
  • SB : Le featuring rêvé des Franglaises, ça serait avec qui ? :
    • Y.D. : Freddy Mercury !
  • SB: Pourquoi pas utiliser un hologramme dans vos prochains concerts ?
    • Y.D. : Comme Jean-Luc Mélenchon ! (rire)
  • SB: Le titre que vous souhaiteriez faire avec les Franglaises ?
    • Y.D. : Evidemment, Bohemian Rhapsody qu’on travaille beaucoup en ce moment mais pas encore en concert. On galère un peu mais on pense être au point l’année prochaine !
    • SB: Ce sera l’occasion pour le public belge de revenir vous voir
    • Y.D. : Oui c’est ça !
  • SB: Le plus beau prix que vous avez gagné avec les Franglaises ?
    • Y.D. : Le Molière, qu’on a même dédicacé aux parents qui ont cru en nous ! (rire). C’est vraiment un souvenir de fou !
  • SB: Dernière question, comment est-ce qu’on se sent après être passé chez Michel Drucker (émission Vivement Dimanche mai 2018) ?
    • Y.D. : (rire). On se sent frustré ! C’est la Télé, ça va très vite mais c’était une bonne expérience, un bon délire et puis ce sont surtout les parents qui sont fiers de nous voir chez Michel Drucker.

Outre le prochain concert au Cirque Royal le 6 juin prochain, la troupe des Franglaises se produira en France aux dates suivantes :

  • Festival Atout Cœur le 31 mai
  • Festival de la Côte d’Opale à Condette
  • Aux Nuits de Fourvière (Lyon) le 30 juillet
  • Et débutera sa résidence du 9 octobre au 28 décembre à la salle Bobino (Paris)

Plus d’informations sur : https://www.lesfranglaises.fr/infos.html 

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