Le premier jour d’un festival est toujours une surprise. Selon le ton que les organisateurs veulent donner, on peut démarrer piano pour avancer crescendo au fil des jours ou, au contraire sur les chapeaux de roues pour maintenir un niveau d’exigence quatre jours durant.

Cette année, les Francos semblent avoir choisi la seconde option.

L’ouverture de la Scène Rapsat avait été confiée à Behind the pines, jeune groupe belge qui connaît un succès exceptionnel depuis quelques mois et qui sera de tous les festivals ou presque cet été (Nandrin, BSF, Solidarités,…).

Ces quatre-là, avec leurs costumes roses de dandys qui ne paient pas de mine ont fait souffler un vent rock face à un public qui n’a fait que croître durant le set. Un premier coup de cœur.

Sur la scène Proximus, face à la magnifique galerie du parc des sept heures, deux patrons ont enflammé les spectateurs. Entre le retour gagnant de Dionysos et l’énergie complice de Gaetan Roussel, il y avait de quoi réveiller la ville d’eau.

Dionysos avait manqué. De retour pour un concert exclusif, Mathias Malzieu et ses acolytes ont littéralement enflammé le parc. Le chanteur aux looks improbables (mention spéciale à sa moustache) a retrouvé la pêche qui le rend si atypique dans le paysage musical francophone. Le groupe n’a définitivement rien perdu de ce son si caractéristique : électrique, rock, punk et toujours bohème. Se baladant au travers de leur vaste répertoire, comme d’ailleurs dans le public, avec une envie communicative, Dionysos a sans aucun conteste livré la prestation de cette première journée.

 

Dans un autre registre mais avec autant de succès, Gaëtan Roussel était la tête d’affiche de la seconde scène du festival ce jeudi. Comme à son habitude, le français a, dès le premier morceau, mis le public dans sa poche. Gaëtan Roussel a donné une leçon, comme un patron. Chaque morceau, y compris ceux tirés du catalogue de Louise Attaque, avait été repensé pour le live. Beaucoup d’artistes (débutants ou pas) devraient assister à ce genre de set pour comprendre pourquoi le live est et restera la meilleure manière de faire vivre leur musique. Ce jeudi, Roussel a proposé quelque chose de très construit sans avoir l’air d’y toucher. Fidèle à lui-même, il était extrêmement sympathique et festif, invitant le public à le suivre. Les mains en l’air, accroupi avant un jump collectif, reprenant les refrains bien connus, la proximité était évidente, des plus jeunes aux plus vieux, personne n’a boudé son plaisir. Un tout tout beau moment.

On épinglera aussi le concert de Suzanne. Malgré une inexpérience qui parfois pouvait se ressentir, l’inclassable chanteuse a réussi le pari de voir les spectateurs envahir la place spadoise, attirés par ce mélange étrange qu’elle propose, beaucoup découvraient cet univers qui mêle à la fois l‘ambiance des meilleurs night-clubs et des textes touchants et réalistes. Il y a chez cette drôle de nana un potentiel d’originalité qui ne devrait pas tarder à exploser. La pépite du jeudi à suivre.

Bien sûr, un festival est comme un buffet d’hôtel formule all-inclusive. Les propositions sont variées et toutes ne sont pas à la hauteur. Hier, Spa faisait la fête à Alice on the Roof. Musicalement, la Sonégienne était bien entourée. Ca jouait vraiment bien. Néanmoins, cela n’aura pas suffit pour faire de ce concert un moment qui marquera les esprits. Tout y était sur papier. La scène Rapsat, le soleil, des invités et la popularité de la jeune femme. Mais malheureusement, Alice n’a pas réussi à embarquer le public. Son show se volait original, ses tenues déjantées, son attitude survoltée et malicieuse mais la sauce n’a pas vraiment pris. Un concert parmi d’autres. On sent qu’Alice est en mutation. Elle propose un univers visuel différent de ce que l’on a pu connaître avec elle jusqu’ici mais tout n’est pas encore en place. On est un peu perdu dans la proposition. Il y a fort à parier que les fans s’y sont retrouvés. Nous sommes un peu restés sur notre faim C’est ça aussi les formules buffet. On ne trouve pas toujours exactement ce que l’on vient chercher.

Nous avons terminé notre soirée avec Zaz. Touchante et très sincère, la française a illuminé la fin de soirée. Elle est entière, engagée et cela fait du bien ces artistes qui ne jouent pas et sont vraiment là, présents.

 

 

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