La météo ne s’annonçait pas très encourageante ce samedi à Spa, ce qui n’a pas freiné les ardeurs des festivaliers.

Certains, dès l’ouverture des portes, étaient venus se réchauffer à la chaleur humaine de Solaris et leur magnifique interprétation du répertoire de Brel et ils ne l’ont pas regretté. Un moment touchant qui démontre que parfois la simplicité vaut toutes les mises en scène.

Dès l’ouverture de la Rapsat, c’est un public déjà nombreux qui se pressait aux portes du parc des Sept heures.

Découverte pour certains, retrouvailles pour d’autres, Abel Caine ouvrait la scène principale avec un set lumineux qui a embarqué les spectateurs malgré un épisode pluvieux. L’humour du chanteur, Milan Lafontaine et la force des musiciens faisant le reste, c’est avec un sentiment feel good que l’avant-dernière journée pouvait démarrer.

Les liégeois d’Ykons enchaînaient sur la scène Proximus proposant une indie-pop rapide et engageante. Le plaisir de jouer à domicile était palpable, comme le partageait Renaud Godart (chanteur du groupe) se retrouver sur la scène qui fait rêver depuis toujours donne la pêche et beaucoup d’émotions. Le groupe, au-delà de sa musique, a réussi à faire passer toutes ses sensations aux spectateurs. Belle découverte, à suivre de près.

Ykons

Alors que Camelia Jordana enchaînait avec son univers intimiste et engagé, de nombreux spectateurs migraient déjà vers la scène principale. Certains pour être au plus près de Patrick Bruel, d’autres pour assister à un spectacle de très haut vol. Mustii était attendu, véritable phénomène scénique, l’OMNI (Objet musical non identifié) n’a pas fait mentir ses fans. Mi ange-mi démon, le bruxellois s’est imposé emportant le public dans sa folie pailletée. Mustii est un mystère, inquiétant à certains moments et presqu’enfantin à d’autres. Son univers ne peut laisser indifférent tout comme son énergie. Ses regards invitent les spectateurs à reprendre ses morceaux phares et n’hésitant pas à tendre le micro aux premiers rangs, il se joue avec humour lorsque les festivaliers ne connaissent pas ses textes, saluant les VIP ou encore ironisant avec ceux qui assistent à son show depuis les fenêtres du Radisson. Mustii est en réelle communion avec le public, jusqu’à traverser la foule, pourtant très dense, porté par les centaines de bras tendus. Showman

Mustii – Laetitia Bica

Feu ! Chatterton, malgré l’engouement pour la scène principale, a réussi le pari de rassembler de nombreux spectateurs face à la scène proximus. Comme à leur habitude, les dandys parisiens ont démontré qu’il faudra dorénavant compter avec la nouvelle scène française.

Le parc était noir de monde, le public fébrile, le point d’orgue de la soirée pouvait commencer.

On était curieux de voir quel set Patrick Bruel proposerait pour une formule festivalière. Fort d’un début de tournée exceptionnel, celui qu’on ne présente plus a offert à Spa un moment d’anthologie.

De ses plus grands succès aux titres (pour certains déjà cultes) du dernier album, Bruel a enflammé les milliers de spectateurs. Un décor vidéo époustouflant, des jeux de lumières extraordinaires, le spectacle proposé était au rendez-vous. Et pourtant, et c’est sans doute là que l’on peut mesurer toute l’intelligence de l’artiste, la proximité voire l’intimité avec le public était présente. On le sait, et Patrick Bruel nous l’avait encore confirmé quelques heures plus tôt, chaque spectacle est un rendez-vous. Pour les spectateurs mais pour lui aussi. Jouant quotidiennement depuis des mois, le rendez-vous spadois était immanquable pour lui, une forme d’évidence. Celui qui se définit lui-même comme un passionné bosseur, un affamé de la vie et des expériences, est aujourd’hui un des incontournables de la scène francophone. Ce qui ne l’empêche pas de rester disponible pour son public comme il l’a encore démontré ce samedi. Au fil de ses déambulations dans la ville d’eau, il n’a jamais refusé une photo, une signature, il a répondu d’un regard, d’un sourire, d’un mot à chaque sollicitation. Bruel est profondément humain. Les plus attentifs auront remarqué que lorsqu’il terminait son titre extrêmement touchant « Héros » qui met en avant l’engagement et l’altruisme, dans le montage vidéo reprenant les visages anonymes du quotidien, la photo habituelle d’Arnaud Beltrame, ce gendarme ayant donné sa vie pour sauver un otage à Trèbes, avait été remplacée par celui de cette femme, policière, malade, rencontrée quelques heures plus tôt.

Un grand artiste mais aussi, et peut-être surtout, un humain incroyable.

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