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Dour 2019 : C’est que d’l’amour!

Nous voilà revenu du festival de Dour et quelle aventure ça a encore été! On vous raconte tout ça, jour par jour, en essayant de condenser un maximum tout ce qu’on y a vécu. Comme prévu il a fallu faire des choix cornéliens pour les concerts et ça n’a pas été facile.

Une première soirée dingue dingue dingue!

Arrivée absolument sans encombre, une grande partie des festivaliers se trouve encore au camping, on sait bien comment ça se passe au camping le mercredi après l’installation… Nous ne profiterons malheureusement pas des plaisirs du camping cette année, on a choisi de faire l’aller-retour jusqu’au confort douillet de la maison. Mais quel bonheur d’arriver sur cette plaine et de voir déjà des milliers de visages radieux et souriants. On démarre notre périple musical par un petit passage express a la RedBull Elektropedia Balzaal pour voir de nos propres yeux l’installation composée de 3 écrans très larges, donnant un dancefloor plutôt ovale. Il n’y a pas grand monde pour le moment, mais on sent déjà l’impatience de certains festivaliers de se déchaîner.
On se dirige ensuite vers la Petite Maison dans la Prairie pour le show live de Dengue Dengue Dengue. Et il faut avoir le cerveau bien accroché d’emblée de festival! Parce que les visuels psychédéliques puissance 1000 et les rythmiques bien barrées du groupe ne sont pas à mettre devant tout le monde. Des sonorités tropicales et de temps à autre tribales nous happent dès le début du concert et c’est aussi pour ça qu’on vient à Dour, recevoir une terrible claque musicale dès qu’on pose les pieds sur cette plaine magique.

Après un bref mais chaud passage dans la Boombox pour voir en live le phénomène Moha La Squale et constaté que sa réputation live n’est clairement pas survendue. Véritable bête de scène, il aura bien rempli et fait trembler la tente. On file à côté à la Balzaal retrouver nos copains « Douriens » et profiter d’une partie du set de Anetha, puissant et acide à souhaits. Retour dans la Boombox pour deux autres phénomènes, Vladimir Cauchemar et Todiefor. Quel déferlement de basses ils envoient! Le duo retourne la tente en moins de deux. Leurs visuels sont aussi efficaces que leurs tracks, gros remixes de chacun. Ce n’est pas spécialement notre came ce soir et on aura été plus spectateur qu’acteur dans ce concert mais l’ambiance qu’ils ont mise était complètement dingue.

Bonobo commence son set de manière enivrante avec un morceau de son dernier album Migration, puis enchaîne vers un set plus up-tempo. Normal pour un mercredi soir à Dour mais on espérait voyager un peu plus doucement avec un DJ set de l’anglais mais il nous aura plutôt balancé pas mal de titres dansants.

On continue sur notre lancée.

Arrivée sous le soleil et une chaleur bien présente en ce deuxième jour. Après un passage par l’espace presse pour avoir les premiers chiffres de fréquentation, on fonce voir Cadillac. Membre du « crou » Stupeflip, il nous régale déjà pendant les tests sons avec quelques petites vannes bien sorties. L’ADN du Stup’ est bien présent, un flow incisif, des paroles décalées et une instru mélangeant hip-hop et rock, tout ce qu’on aime. Les mecs sont hyper à l’aise et jouent facilement avec le public qui rentre bien dans le jeu, c’est un vrai plaisir d’assister à un si bon concert pour démarrer cette deuxième journée!

Ensuite on assiste à un retournement de plaine, simple et basique avec Orelsan! Le français sait comment se mettre le public dans la poche à coups de « Doureeeuuh », il assure un show bien rodé qui remplit toutes les conditions pour s’enjailler en début de soirée. C’est son 4ème passage ici et c’est toujours plus grand, plus puissant, le show est devenu énorme mais le MC nous fait profiter d’un maximum de morceaux de son dernier album, « La fête est finie » ce qui fut loin d’être le cas!

Un petit échauffement Drum’n’Bass à la Balzaal avec une bonne vingtaine de minutes de DJ Marky avant d’aller s’enfourner dans l’enfer de basses balancées par SebastiAn. La Boombox porte décidément bien son nom et tremble de toutes parts sous les prods et les remix du DJ français. Il représente à merveille le label Ed Banger et se rappelle à nos bons souvenirs de cette folle soirée Ed Banger à Dour en 2007, il nous fait danser de la première à la dernière seconde de son set et clôture le tout avec son remix de Rage Against the Machine – Killing in the name of. Merci bonsoir, on est vidé!

Enchaînement direct à la Petite Maison avec la techno magistrale de Richie Hawtin qui vient présenter son projet Closer. On ne pensait pas avoir encore autant d’énergie mais le set est passé à une vitesse supersonique! Le genre de faille spatio-temporelle dont le festival de Dour à le secret! Tout est enchaîné de manière magistrale, les visuels immersifs, il n’y a absolument rien à redire de la prestation du maître canadien.

On laisse ensuite le soin à un autre grand monsieur de la musique électronique, Laurent Garnier, de nous emmener au bout de la nuit avec son dj set encore hyper bien construit. On ne tiendra malheureusement pas jusqu’au bout du set car il faut savoir ménager ses forces, ce n’était que la première journée complète du festival.

Découvertes et souvenirs

Arrivée tardive en ce troisième jour pour cause d’embouteillages monstres sur les route. Départ en vacances oblige… On arrive sur la fin de Youssoupha et on se dirige prendre l’apéro au Bar à Spéciales se trouvant près du Dub Corner en attendant VALD.

A notre retour la plaine est à nouveau bien remplie pour accueillir le MC de Aulnay-sous-Bois, et il la retourne en moins de deux comme ces prédécesseurs hier. Il y a vraiment un engouement général pour le rap français et même si certaines prods nous passent un petit peu au-dessus, il faut avouer que c’est foutrement efficace et que le public en redemande. On a eu l’occasion de voir VALD grandir depuis quelques années et comme Orelsan, le show ainsi que le public prennent de l’ampleur et ce n’est pas plus mal à la vue de toute cette ferveur.

On se dirige vite fait dans la petite maison pour changer complètement de style avec Apparat. Qu’on a eu l’occasion d’apprécier fortement à l’Ancienne Belgique un peu plus tôt cette année. Ils viennent en formation live, comme en salle et cette fois la Petite Maison se fait plus intimiste qu’à son habitude. On peut profiter pleinement du show juste devant la console son et apprécier la très bonne qualité du rendu. On ne boude pas notre plaisir de se retaper une bonne demi-heure de son set avant d’aller prendre un peu de guitares et de folie avec La Jungle au Labo.

On a eu ce qu’on était venu chercher! On a beau les avoir déjà vu à quelques reprises également, leurs performances ne nous laissent jamais sur notre faim. Une intensité et une bestialité qu’il faut répandre! Les belges sont ici à la maison et nous offre une prestation 5 étoiles qui aura attiré pas mal de monde au Labo! Saluons également le show light toujours aussi frénétique. Voilà qui fait du bien d’avoir de la guitare.

On reste au Labo assister au concert de Namdose assis sur le côté et heureusement pour nous le chapiteau ne déborde pas, on peut s’y poser et apprécier les mélodies rock du supergroupe composé de membres de BRNS et du duo Ropoporose. Ça sonne super bien et les harmonies de voix sont utilisées avec justesse. Encore un bon p’tit concert qui n’aura duré que 45 minutes, franchement on en aurait bien écouté 15 de plus. On n’hésitera pas à retourner voir le groupe lors de leurs prochains passages près de chez nous, comme par exemple au BlueBird.

Retour à l’électro avec les deux frères anglais de Disclosure qui se rappellent directement à nos excellent souvenirs en jouant l’intro de leur premier album enchaîné comme il se doit avec « When A Fire Starts To Burn » qui lance la soirée de manière parfaite surtout que juste après nous avons droit à « F For You ». Décidément le groupe sait toujours comment lancer les hostilités! Une soirée clubbing en plein air, voilà ce qu’ils offrent aux festivaliers venu se trémousser sur la plaine de la Last Arena. On ne s’attendait pas à ce qu’ils nous fassent danser pendant l’heure et demie de leur set mais ce fut le cas. Mention particulière à leur remix de Stardust – Music Sounds Better With You et au final avec leur titre « You & Me » remixé par Flume. Le voyage s’est terriblement bien passé!

On termine cette journée avec Rusko à la Boombox! Artiste que l’on attendait tout particulièrement, il nous avait déjà fait danser lors de ces précédents passages en 2009, 2011 et 2013. Après 6 ans d’absence on trépignait d’impatience de réentendre ses classiques comme Cockney Thug, Jahova, Woo Boost. Et on a eu raison de garder quelques forces parce que son set Dubstep-Jungle-Drum nous aura fait sauter de la première à la toute dernière seconde! Toujours autant à fond dans le fun, ces visuels très acides rendaient parfaitement bien en cette fin de soirée, il a même joué une petite vingtaine de minutes en plus que ce qui était annoncé. On repart repu de ce concert et tellement heureux d’avoir pu y assister que le chemin de retour à l’aube n’aura même pas paru difficile.

Les guitares prennent le dessus.

Arrivée sous un ciel ombragé pour ce 4ème jour et direction la salle Polyvalente où on sait qu’on passera la majorité de la journée vu la programmation alléchante.

Départ en trombe avec Birds in Row, groupe français qui fête les un an de la sortie de leur album ici à Dour. Au fur et à mesure que le concert avance on entre un peu plus dans l’univers du groupe, un mélange punk et hardcore mais qui reste très mélodieux. Une bonne manière de débuter cette journée durant laquelle on va enfin avoir notre dose de guitares saturées et autres cris.

On voulait de la double pédale et des cris, on est servi avec Wiegedood! Le groupe belge affilié à la Church of Ra nous offre une prestation de haute volée, ultra puissante et bien exécutée. Le set file à toute allure et les 45 minutes ne semblent durer que quelques instants. On avait raté la formation belge au Hellfest il y a quelques semaines mais on est bien content de pouvoir assister à cette session de rattrapage. Tout est juste dans leur prestation hyper intense et bravo au light show aussi qui accompagne bien le groupe et aide à se plonger encore plus profondément dans leur ambiance. Maintenant on sait que si on les revoit sur une affiche de festival ou en concert, on ne les manquera plus parce que c’était beaucoup trop bon!

On avait prévu d’aller voir The Body & Full of Hell mais finalement l’appel du soleil nous aura emmené sur la Last Arena pour revoir Metronomy dont on ne se lasse pas dans ces conditions parfaites. Début de soirée, le soleil encore présent, des amis et de bonnes boissons fraîches voilà le combo parfait pour profiter pleinement de Metronomy. La setlist est variée, avec des nouveaux morceaux sans oublier leurs indémodables The Bay ou The Look. Une programmation tout à fait réussie, comme en a l’habitude le festival de Dour. (Même si du coup on rate le combo plus furieux à la salle Polyvalente)

Après ce rafraîchissement plus léger offert par Metronomy on retourne dans la salle Polyvalente pour les américains de YOB que nous avons vu au Hellfest il y a peu. Première très agréable surprise pour nous, ce n’est pas le même set que lorsqu’on les a vu quelques semaines plus tôt. Ils démarrent avec une ambiance stoner qui fait bien plaisir! Ils orientent ensuite le set vers quelque chose de bien plus lourd et doom comme ils savent si bien le faire. Encore un tout bon concert en ce jour chargé.

Passage rapidos par le début du set de GRiZ, artiste avec lequel on a un lien particulier et qu’on a toujours raté malheureusement alors cette fois pas question! Une bonne demie heure de bonds à la RedBull Elektropedia Balzaal puis direction la fin du set de Skepta sur la Last Arena. La dernière fois qu’il est venu c’était dans la Dancehall sur l’ancien site, gros upgrade pour un des maîtres du grime Londonien. Il nous balance d’ailleurs tout son savoir-faire pour retourner la plaine demandeuse de ce genre de « banger » pour démarrer la soirée. Le soleil se couche sur le dernier morceau du MC, Shutdown. Mission accomplie!

Retour à la salle Polyvalente pour la dernière demie heure du set de Electric Wizard. Qui en fin de compte aura bien débordé sur le planning, non sans déplaire aux techs de Neurosis qui sont venu le faire savoir sur scène. En plus d’avoir un très bon son, un des groupes pionniers du style ont un visuel à faire pâlir les plus puissants psychédéliques. Nul besoin de tout ça ici avec la musique combinée aux visuels on part sur la planète des magiciens électriques sans aucun souci, leur musique toute Sabbathienne nous transporte.

Retour aux affaires plus sombres et bruyantes avec les vétérans américains de Neurosis. Mené par un Scott Kelly en bonne forme, la formation écrase tout de sa puissance. Le show light n’est pas en reste avec quelque chose de dynamique, voire épileptique. Le groupe débordera également d’une petite quinzaine de minutes, on ne va pas raccourcir un set de Neurosis quand même!

On rassemble ses forces et son courage pour tout donner jusqu’à ce qu’on n’en puisse plus!

Arrivée encore sous les nuages et le petit pull est de rigueur pour le dernier jour du festival. On arrive sur la plaine de la Last arena quelque peu clairsemée de monde. Juicy nous a préparé un show de fou avec tout un brass band et des apparitions de Darrell Cole et ça s’intègre super bien à leur groove. On se déhanche gentiment sur la plaine avant d’aller prendre l’apéro une dernière fois au bar à spéciales.

Retour sur la Last Arena pour le show de Action Bronson, qui s’est fait attendre une bonne dizaine de minutes dans les règles de l’art. Et malheureusement tout son show sera à l’image de ce mauvais côté du hip-hop ‘ricain, franchement pas transcendant on l’aura déjà vu bien meilleur le Action. Son pote Meyhem aura d’ailleurs beaucoup droit au chapitre. Ce ne sera pas cette fois-ci que le gourmet transcendera les foules comme on l’a déjà vu faire à maintes reprises, que ce soit en salle ou en festival. Première et seule déception du weekend. On va dire que les hennissements de chevaux intempestifs balancés un peu n’importe quand entre les morceaux n’auront pas aidé à transcender le publique.

On reprend notre dose de guitares avec la Fat White Family au Labo. Peu de monde au tout début du concert mais heureusement la tente s’est vite remplie une fois que le combo à commencer. Même en début de concert ça n’empêche pas les gaillards de tout emporter avec leur rock garage puissant, le frontman est comme toujours déjanté et va chercher chaque personne du public. Ils sont aidés par un très bon light show, on s’attendait à quelque chose d’épileptique et fort blanc mais c’était plutôt bien construit et coloré. On se laisse super facilement emporté dans l’ambiance installée par le groupe, mais l’heure des choix cornéliens est revenue.

On se contraint à quitter cet excellent concert pour aller voir la deuxième moitié de du concert de Gogo Penguin à la Petite Maison dans la Prairie. Dommage que ces deux-là se chevauchent on les aurait bien regarder en entier tous les deux.
Gogo Penguin est une formation de Manchester qui passe assez rarement en Belgique donc on en profite doublement. On pourrait penser qu’il aurait été bien mieux de les voir en salle mais ici les conditions sont parfaites, le son et la performance sont à la hauteur de nos attentes. En plus le public présent est attentif et venu pour apprécier le groupe, ce qui n’est pas forcément toujours le cas en festival. Un concert absolument magistral qui nous laisse sans voix.

On profite de la proximité avec la Last Arena pour aller jeter une oreille à Schoolboy Q, remplaçant de luxe pour A$AP Rocky emprisonné en Suède et contraint d’annuler le reste de sa tournée Européenne. Le moins que l’on puisse dire c’est que le remplacement est plus qu’assuré! Le rappeur qu’on avait vu aux Ardentes en 2014 est maintenant sur une grosse scène et la tiens sacrément bien! Une bien meilleure performance que ce que Action Bronson nous a offert plus tôt dans la soirée.

On quitte Schoolboy Q quelques minutes avant qu’il termine afin d’aller quand même profiter de la fin de Kompromat, le projet de Vitalic et Rebeka Warrior. Si vous voulez en savoir plus sur un concert de ce projet on vous renvoie à l’article de notre chroniqueur Jean-Yves à ce sujet. Mais sachez que c’était aussi complètement intense que ce à quoi on pouvait s’attendre venant d’eux. Voilà de quoi bien échauffer les muscles avant de retourner sur la Last Arena pour la clôture avec Mr. Oizo & guest Flat Eric… Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir nous sortir?

Le DJ français tabasse la plaine de Dour comme il se doit et comme il le fait si bien. Solid, Positif, Flat Beat et autres gros cartons efficaces sont de sorties dès la première moitié du set. On se demandait ce qu’ils nous préparaient avec ce « Special Guest Flat Eric »… Et bien c’était tout simplement quelques rares apparitions de la marionnettes emblème de Mr. Oizo à ses côtés. Quel bonheur de clôturer avec lui sur la grande scène, il nous triture les neurones comme il triture les boutons de sa machine. Nos yeux et nos oreilles en prennent pour leur argent! Alarma de 666 dans son set, entre surprise et vieux souvenirs qui remontent la partie 90’s était dantesque. Il clôture sa prestation avec un hommage à Philippe Zdar, membre de Cassius, tragiquement décédé quelques semaines plus tôt. I Love U So résonne encore dans nos têtes lorsque nous quittons la plaine le coeur un peu serré.


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