C’est sous une averse légère mais suffisante pour que l’humidité perce de partout que le BSF 2019 a ouvert ses portes ce mercredi en fin d’après-midi au cœur de Bruxelles. C’est parti pour un marathon musical de cinq soirées entre la Place des Palais, le Mont des Arts et La Madeleine. Au programme de cette première soirée il y avait du punk, du rap, de la pop, de l’électro et du rock, et de la pluie, beaucoup de pluie même. Cette dernière n’a pas découragé les festivaliers pour autant.

Ce sont les Namurois de Krakin’ Kellys qui inaugure dans une joyeuse sauvagerie la scène du Mont avec des Arts à 17h30. Le public est encore clairsemé mais rapidement celui-ci se rapproche de la scène pour aller secouer la tête sur leur punk-rock en provenance directe d’Irlande et d’Ecosse. Musicalement on est quelque part entre Dropkick Murphys et Flogging Molly. A coté du trio habituelle guitare-basse-batterie, on retrouve un accordéon et une cornemuse. Ils vont nous livrer une énergique baston sonore. Et le descriptif suivant, trouvé sur Internet, est en parfaite adéquation avec ce qu’ils balancent : Celtic Skate Punk, beer and bar fight ! Le tout dans un état d’esprit de fête, la bagarre mais dans la joie et avec le sourire.
On fonce ensuite à La Madeleine pour le concert Glauque. Les rappeurs namurois sont décidément de plus en plus prometteur et se révèlent plus puissants et intenses à chaque nouveau concert. Et le public ne s’y trompe pas, puisque La Madeleine est plus que généreusement garnie, et ce malgré l’heure précoce de leur concert. Le groupe en est agréablement surpris d’ailleurs. Les paroles de leur titre “Robot” sont déjà sur toutes les lèvres des premiers rangs.  Leur set est toujours autant sous tension. Dans l’obscurité de la salle le jeu de lumières est hypnotisant, avec des ambiances froides comme dans un hôpital psychiatrique abandonné où les néons continuent à clignoter par intermittence. Légèrement flippant.
Alors que la pluie continue à jouer à cache-cache on remonte jusqu’à la Place des Palais pour le concert des Américains de Son Lux. Ils faisaient partie de notre top 10 des concerts à ne pas louper, et on a pas été déçu. Mais clairement leur musique n’est pas à mettre dans toutes les oreilles, par son côté expérimental et les déstructuration rythmiques et mélodiques qui peuvent être déconcertantes. C’est avec une guitare, une batterie, un synthé et un ordinateur que le trio construit une alternance de moments de douceur planante et de nervosité électrique/électronique. Les titres “Easy”, “Dream State” et “Lost It To Trying” (utilisé par Nissan dans une pub il y a quelques années) qui vient clôturer leur set sont clairement les moments forts de leur set. Et il est impossible de ne pas parler de la magnifique voix de Ryan Lott qui vient amener de la fragilité dans le tableau sonore de leur musique. Longtemps après la fin du concert une partie du public continue d’entonner à gorge déployée la mélodie du titre « Dream State ».
On reste à la Place des Palais pour le reste de la soirée. La pluie ne joue plus du tout à cache-cache, le ciel a ouvert les vannes pour de bon et sans pitié. C’est donc sous une belle et grosse pluie que Tove Lo monte sur scène. Il en faut plus pour refroidir un public venu pour danser au son de la pop synthétique de la Suédoise. Elle aussi est venue pour danser langoureusement, en occupant l’ensemble la scène et l’avancée. Elle nous offre le traditionnel “boops view” sur le titre “Talking body” et lance ensuite la machine à tubes que comporte son répertoire.  Elle remercie le public d’être là malgré le déluge qui continue de s’abattre. Elle termine son set avec son titre “Habits”. On aura apprécié le moment en tout cas.
Dans le ciel ? Rien de nouveau, le plombier n’est pas encore venu réparer la fuite. Il ne nous reste plus qu’à patienter jusque 22h30 pour le concert de Christine and The Queens qui constitue la tête d’affiche du jour.  On va être honnête, on était assez sceptique quant à la tournure artistique prise par l’artiste avec son dernier album et sur le résultat que cela pouvait prendre sur scène. Et c’est plus par curiosité qu’on est resté… jusqu’au bout du concert. On a vraiment apprécié ce qu’elle propose sur scène : chant, danses chorégraphiées avec plusieurs danseurs qui l’accompagnent, effets pyrotechniques (utilisés avec parcimonie). Chaque titre bénéficie d’un habillage chorégraphique et visuel à part entière. Même si musicalement on est pas fan, visuellement on en prend plein les yeux à chaque titre. Mentions spéciales au titre “Christine” avec ces danseurs qui semblent évoluer en lévitation sur scène, et sur “Saint-Claude” où Chris monte sur une plate-forme qui s’élève sur scène. Elle ponctue son set de breaks musicaux qui sentent bon les années 80. On aura juste pas compris le délire de faire chanter au public “Pour Que Tu m’Aimes Encore” de Céline Dion en plein milieu de son concert. Mais bon c’était marrant à voir. C’est donc une belle surprise inattendue que nous a proposé celle qui nous aura fait penser à l’iconique Michael Jackson à plusieurs reprises durant son set.
Voilà pour cette première soirée où le public sera resté, malgré la pluie et la fraîcheur. Ah oui au fait maintenant que les concerts sont terminés, il ne pleut plus.
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