C’est une météo franchement peu engageante (pluie, vent, fraîcheur) que accueille les festivaliers au cœur de la ville ce samedi soir pour le quatrième acte du Brussels Summer Festival. Le “fashion style” du jour est le poncho orange d’Ethias distribué par camions entiers. Ça va remuer entre électro, saoul et pop-rock. De quoi satisfaire à peu près tout le monde. En ce qui nous concerne on a trouvé notre bonheur, et même plus. Ce n’était pas prévu mais on a pris des sacrés claques ! Compte-rendu d’une soirée humide et volcanique.

 
On a commencé notre périple aquatique au Monts des Arts avec le DJ Graviity et son masque tout droit sorti de la Zone 51. Il nous a servi une jolie cure de décibels technoïdes. C’est avec quelques paddles et une sorte de demi sphère au centre de sa table de mixage qu’il semble diriger les sons et les béats qu’il balance avec fracas. Il s’empare de temps en temps d’une guitare pour venir compléter sa techno aux aires de raves parties, de trance bodybuildée. Ambiance Burning Man. Ils sont déjà plusieurs centaines à danser sous la pluie. Et il en sera ainsi jusque tard ce soir avec une programmation cent pour cent électro au Mont des Arts.
 
 
On rejoint ensuite Tanaë à La Madeleine pour une petite heure de soul. Sa bonne humeur et sa musique chaleureuse, intime et ensoleillée sont toujours aussi sympa à entendre et à voir. En prime, elle nous offre un duo en toute tranquillité avec Sunday Charmers sur le titre “My Opponent”. Tanaë, constamment en train de danser, occupe très bien l’espace avec ses musiciens, rendant sa prestation dynamique. En fin de set la salle est bondée mais le déluge météo a l’extérieur y a probablement un peu participer. Malheureusement, parce que du coup une partie du public est un peu là par hasard et parasite légèrement ses chansons. C’est ce qu’on appelle les aléas des festivals. Les conditions n’ont pas été idéales pour apprécier pleinement la bonne vibe de sa musique.
 
Retour ensuite au Mont des Arts, pour Todiefor. C’est sous une pluie et un  vent franchement trop généreux qu’il va dérouler son dj-set pendant une heure. La foule a continuer à grossir malgré les conditions météos automnales. On avait pas vu autant de monde au Mont des Arts depuis le début du festival. Musicalement on a pas vraiment accroché, en dehors de ses propres compositions qui sont dans un style moins “rentre-dedans” que la majorité du mix qu’il a proposé ce soir. Le public aura quant à lui apprécié, au regard de l’enthousiasme qu’il manifestait.
 
Direction la Place des Palais pour la tornade annoncée que sont les Français d’Hyphen Hyphen. On les savait déjà toujours bouillant sur scène, mais là ce soir c’était carrément volcanique ! Ce groupe dégage une puissance rare en live avec leur pop-rock-électonique survitaminé. Leur fan-base est elle aussi au taquet et démarre aux première notes d’un set qui sera une ode à la tolérance et à la diversité. Dès le premier morceau la chanteuse se précipite sur l’avancée alors que la pluie continue de tomber. Et sa voix ! Lara Fabian peut rentrer chez elle. On a trouvé plus puissante et habitée qu’elle, avec un groupe qui joue chaque note avec rage, comme si sa vie en dépendait. On a eu un énorme coup de cœur pour la bassiste qui joue en sautant partout, en tournoyant, avec un sourire constant sur son visage. Avec elle on a l’impression d’assister à un concert enflammé des Red Hot ou de Rage Against The Machine. En cours de set ils improvisent une version rock de l’hymne diabolique “waar is da feestje” que le public s’est mis à chanter entre deux morceaux. Ils achèvent leur set avec leur hit “Just Need You Love”, accompagné d’une partie du public montée sur scène pour l’occasion.  La prestation chaotique de l’Olympia fin 2018 qui a fait couler beaucoup d’encre est effacée à tout jamais avec ce qu’on a vu ce soir. Un rouleau compresseur qui explose tout sur son passage. La plus grosse claque du festival jusqu’à maintenant. A voir de toute urgence !
 
 
Place ensuite à la tête d’affiche du jour avec les “jeunes-vétérans” de Kyo. L’air de rien ils flirtent tranquillement avec les 20 ans d’existence (leur séparation temporaire comprise). C’est un mur d’écrans lumineux qui s’allume alors qu’un bruit de battement de cœur retentit dans les enceintes. Ils font leur entrée avec “White Trash”, toutes guitares en avant. Ils vont alterner tout au long de leur concert les titres de leurs deux derniers albums (post-reformation du groupe) avec les hits de notre adolescence qui sont chantés et hurlés à gorge déployée par un public bien motivé : “Je Saigne Encore”, “Dernière Danse”, “Tout Envoyer En l’Air”, “Sarah”, “Je Cours”, “Le Chemin”, etc. Les titres plus récents reçoivent également un accueil chaleureux, avec le très dansant “Ton Mec” notamment. En cours de concert, Benoît Poher (chanteur) fait place au guitariste du groupe (Florent Dubos) pour deux titres, posés et tranquilles.  “Le Graal” et “Fremen” achèvent un concert d’une heure et demi où le groupe aura été généreux et très démonstratif sur scène. On aura été agréablement surpris par la tournure presque métal de certains morceaux, en fin de set principalement. C’est ensuite jusque dans le métro que les festivaliers continueront à chanter “Dernière Danse”, avec plus ou moins de justesse. Tiens, il pleut encore !
 


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