Ce vendredi voyait, pour la première fois, l’ouverture du festival « Les Solidarités » qui passe ainsi à 3 jours cette année. Il a donc fallu convaincre le public d’escalader les contreforts de la Citadelle avec une programmation qui en ferait rêver plus d’un ! Chico Y Mendez, Axelle Red, Gaetan Roussel et Pascal Obispo étaient de la partie pour débuter cette 7e édition du festival. Autant vous dire que personne n’a été déçu.

On démarre cette première journée par Chicos Y Mendez, un melting-pot d’influences oscillant entre le Pérou et la Belgique. Ce groupe aussi solaire que la météo est une parfaite mise en bouche pour ouvrir les festivités sur la scène de l’Esplanade. Malgré leur programmation assez tôt dans la journée, un bon nombre de festivaliers sont présents et son prêts à danser au rythmes estivaux muy caliente!

On enchaîne ensuite avec la conférence de presse de Pascal Opisbo, qui nous confie quelques anecdotes de parcours, comme quoi pour tenir la durée dans une telle carrière, il faut finalement rester fidèle à soi-même et à ses valeurs. Il nous a également confié une petite exclusivité à propos de son prochain passage à Bruxelles le 29 novembre prochain.

Je vais enregistrer mon live à Forest National, et je peux aussi vous dire que tous les lives que j’ai enregistré à Forest National sortiront un jour !

C’est maintenant à Axelle Red que revient la lourde tâche d’animer le début de soirée devant une foule grandissante sur l’Esplanade. Si le début du show démarre calmement, c’est véritablement au 5e morceau que les choses sérieuses se mettent en place. Les hits se succèdent, repris en chœur par un public réactif, parmi lequel de nombreux îlots de fans rivalisent d’efforts pour attirer l’attention ou pour reprendre à pleine voix les paroles de “Sensualité“, “Rouge Ardent” ou encore “Rester Femme“. 

Comme l’explique Axelle, un peu lassée des versions anciennes, elle a choisi de rhabiller certains titres en leur donnant une couleur plus électronique, parfois étonnante pour ces titres en mid-tempo, mais efficace et de bon goût. On sent néanmoins que la scène principale, encore toute baignée du soleil couchant, est vaste et qu’il est difficile pour le groupe de “remplir l’espace” en l’absence d’un véritable showlight, impossible à assurer avec une luminosité pareille. Ce sera le seul bémol du set et, finalement, de la soirée.

C’est au tour maintenant de Gaëtan Roussel de poursuivre la soirée. Particularité de ce concert : il sera intégralement traduit en langue des signes par trois dames occupant à tour de rôle le bord de la scène. Initiative appréciée et saluée à sa juste valeur par le public de plus en plus compact qui se presse sur l’Esplanade. L’artiste ayant déjà occupé la scène avec Louise Attaque et un autre projet il y a quelques années, pour sa troisième visite aux Solidarités Gaëtan Roussel est encore monté en puissance, assurant là clairement le meilleur set de ces trois prestations. Avec un show puissant et plutôt rock, secondé par 6 excellents musiciens subtilement répartis au sein de structures en acier garnies de leds, arrimé à sa guitare ou arpentant la scènes en tous sens, Gaëtan Roussel fait preuve d’un dynamisme et d’un charisme sans faille. En totale interaction avec le public, le chanteur nous communique ses émotions avec des compositions récentes ou plus anciennes.

Pascal Obispo l’avait annoncé et encore confirmé en conférence de presse: on devait s’attendre à des surprises ce soir ! Et des surprises, il y en eu ! Ferme comme un roc, torse en avant, basse en main, les épaules carrées, planté devant ses musiciens, véritable armée de mort-vivants, ce n’est pas Pascal Obispo qui chante mais “The Joker”, la tête blanchie, les yeux noircis, balafré, sanguinolent, le regard dément… Et cet orchestre surgi du dernier Batman nous balance l’intégralité du set dans une version punk-rock des meilleurs hits du français. Waw !

Pascal Obispo revient aux sources, aux racines mêmes de la musique d’aujourd’hui: le rock. Et pour bien marquer le coup, afin de dissiper toute méprise, il s’arme d’une basse parsemée de stickers punkoïde (parmi lesquels celui de Batman – tiens, tiens…), arbore un t-shirt “The Clash“, cite Cure, Siouxie and the Banshees, Joy Division, reprend en entier “Shout” de Tears for Fear, ou ponctue ses morceaux du “So Lonely” (The Police), “Sweet Dreams” (Eurythmics), “Another one bites the dust” (Queen – bon, ok, c’est un classique facile pour un bassiste, mais…) et emprunte pour un morceau une Hofner Violin Bass (vous savez, la basse en forme de violon de Paul Mc Cartney…). Comme quoi, quelle qu’en soit la version, un bon morceau reste un bon morceau !

https://www.youtube.com/watch?v=IP0XWbJhf7U

Et il en a, des bons morceaux, le Pascal. Imaginez “Personne” en rock bien méchant, “Si tu m’assassines” dans une ambiance “laid back”, limite jazzy, transfigurée par un sublime solo de trompette et explosant en force et en violence avec des riffs rageurs en final, “Ma raison d’être” au tempo démentiel et couvert de guitares hurlantes que ne renierait aucun groupe de métal… Ça sent la sueur, les amplis à lampes surchauffés, les bracelets de cuir cloutés et la castagne. Il faut encore signaler d’autres choses, comme ces nombreux moments de tendresse et de complicité entre le chanteur et son public, lors de titres comme “Lucie“. Ou lorsque le chanteur s’amuse à taquiner les dames qui “signent” ses paroles en bord de scène. Il les présentera chaleureusement en fin de set et les fera longuement applaudir. Obispo, c’est aussi quelqu’un d’engagé, qui s’inspire de son vécu ( avec “On n’est pas seuls sur la Terre“) et de la relation particulière entretenue avec la victime d’un accident de la route dont il fut témoin, personne présente ce soir avec sa fille après 15 heures de route depuis Bordeaux et pour lequel le chanteur fera chanter “happy birthday”.

Au final, Pascal Obispo a allumé le feu. Au sens propre, comme au figuré, puisqu’il termine sur ce morceau en hommage à Johnny Halliday. Un concert de plus de 2 heures, et parfait ! Vous l’avez compris : voici notre second coup de cœur des Solidarités 2019. Merci Pascal de nous avoir fait découvrir sous un nouveau jour et apprécier Obispo !

Rendez-vous à la prochaine chronique pour connaître la suite de nos aventures!

Par : Eric Beaujean & Solenn Gousset

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