Les romances brutes d’ODEZENNE au Festival des Libertés
Cela fait maintenant plus de 10 ans que le trio Bordelais explore des horizons vaporeux situés quelque part entre le rap, la chanson française alternative et l’électro. Et ils le font avec une certaine élégance nonchalante, entre états d’âmes romantiques et pulsions primaires exprimés dans leurs textes. ODEZENNE fait partie de ces groupes inclassables, mais dont la formule fonctionne pourtant à merveille. Ils étaient la tête d’affiche du Festival des Libertés au Théâtre National ce jeudi soir. Ils sont venus défendre leur dernier album, le très classieux « Au Baccara » sorti l’an passé, ainsi que leur EP « Pouchkine » sorti il y a quelques semaines. Et en prime, le duo Bruxellois de JUICY assurait l’after-party.
C’est dans une salle quasi sold-out qu’ODEZENNE monte sur scène sur le coup de 21h15. Trio qui passe en quatuor pour les lives. Et c’est en formation serrée qu’ils investissent l’espace scénique qui leur est dédié, avec des synthés, des machines, une batterie et une guitare. Ils partent au front d’entrée de jeu avec « Pouchkine ». Les deux chanteurs se relaient le plus souvent , mais c’est parfois ensemble qu’ils font s’écouler leurs textes qu’ils rendent vivant par leur interprétation. Ils arpentent frénétiquement la scène d’un bout à l’autre, vont chercher le public du regard et leur gestuelle s’inscrit comme le mime de leurs paroles. L’un des des deux est plus posé et tranquille alors que l’autre semble alimenté par une rage nerveuse, frappant sauvagement la scène avec ses pieds et envoyant des coups de fouets avec le fil de son micro. Et dans le public on sent que chaque titre a été écouté en boucle, qu’il a été appris et qu’il est ici récité avec enthousiasme.