Petit rappel : THYLACINE c’est quelques EP et deux albums de musiques électroniques : un premier enregistré à bord du Transsibérien, un second dans un van aménagé en studio d’enregistrement à travers l’Argentine. On avait rencontré le jeune producteur/saxophoniste/globe-trotters Français début août dans le cadre du festival Esperanzah! (son interview est à lire ICI). A cette occasion il avait livré un set intense. Timing de festival oblige il n’avait pu jouer qu’une petite heure. Et comme on avait allègrement kiffé ce qu’on avait vu et entendu on s’est dit qu’on allait y retourner mais cette fois en salle et avec la version complète de son show.

C’est donc dans le splendide cadre de La Madeleine, à deux pas de la Grand-Place de Bruxelles, qu’on a rendez-vous pour un voyage électronique autour du globe. Mais avant ça place à RARI. Ce producteur Liégeois basé à Bruxelles est à ALLER ECOUTER DE TOUTE URGENCE ! Il propose une musique électro qui semble avoir été propulsée à la vitesse de la lumière à travers la galaxie. Sur chacune de ses mélodies, à tendance onirique, vient se greffer un beat, mais jamais dans l’excès un peu “bourrin” actuel de la musique électro. Le journal Le Soir l’a comparé à Rone et Jon Hopkins, et ils ont vu très juste effectivement. D’abord réservé, le public finit par danser dans une douce transe collective. Et lorsqu’au bout d’une demi-heure un technicien vient lui signaler qu’il va devoir conclure son set, il renvoie une dernière pelletée de beats galactiques avec son titre “Quantics”. Le public l’acclame trèèès chaudement, sans oublier d’ huer le technicien qui est venu mettre un terme à tout ça.

 

C’est légèrement en avance que THYLACINE monte sur scène. Et pour cause, le programme de son set est des plus chargé. Il prend malgré tout le temps de saluer le public avant de se pencher sur ses machines. Machines légèrement inclinées en direction du public pour que ce dernier puisse voir comment le producteur construit en live ses morceaux. L’ambiance est déjà chaude et le thermomètre ne va cesser de grimper au fur et à mesure de la soirée. Idem pour l’écran indiquant les décibels, il va très rapidement monter jusqu’à 105 décibels et régulièrement rester au delà des 100 décibels. Comme sur le reste de sa tournée, le garçon est venu avec ses écrans mobiles et son light-show sur mesure pour chacun de ses morceaux.

Le décollage se fait en douceur en privilégiant des titres de son dernier album “Roads – Vol. 1” : “4500m” dans une tempête de lumières et de flashs blancs, les contemplatifs “Purmamarca” et “The Road” avec leurs jolies projections vidéos de la pampa argentine, et “Volver” où Thylacine s’empare de son Saxophone, en plus de gérer tous ses boutons. Il y a deux cerveaux là-dedans ce n’est pas possible autrement ! Le rythme s’accélère ensuite avec les titres de son premier album, “Transsiberian” : “Train” avec sa cadence imposée par le claquement des wagons à la jonction de deux rails et le tournoyant “Piany Pianino”. En Russe, cela veut dire piano bourré. Pas besoin de plus d’explications. Et dans le public pas de soucis, ça danse. Place ensuite à son titre “Versailles” enregistré dans le château du même nom au printemps. C’est une construction faite de carillons, d’orgues, de bruits de mécanismes et autres instruments en provenance directe de l’époque des Rois de France qu’il propose, avec de beaux plans aériens du soleil couchant sur les jardins du château en fond visuel.

Finalement le seul vrai break du set arrive à peu près à mi-parours avec “Dad” : de lumineuses nappes de synthés, une voix féminisme dont l’écho se perd à l’infini et un beat lent, profond et puissant expulsé par les enceintes, traversant littéralement le corps. On se sent vivre ! Le morceau s’étire lentement dans le temps. Pour la suite ? Ca va danser jusqu’au bout ! “War Dance” et ses sonorités guerrières inquiétantes contrecarrées par le Saxophone de Thylacine. Et à ce moment  il s’empare de baguettes et se lance dans une sauvage partie de percussions sur ses paddles. “Condor” arrive ensuite comme un boulet de canon sur le dancefloor avec sa rythmique rebondissante. L’indétrônable “Moskva” finit par faire dégouliner de sueur toute La Madeleine. Morceau où le garçon se fait plaisir et prolonge celui-ci pour que le public puisse profiter des explosions rythmiques qui succèdent à des creux sonores placés au millimètre pour faire décoller tout ça comme il faut.

 

Arrive ensuite le titre que beaucoup attendait avec “Anatolia”. Morceau enregistré à Ankara, en Turquie, et disponible depuis quelque semaines sur les plateformes de streaming. La particularité de ce titre réside dans le fait que Thylacine y joue du bağlama, sorte de guitare traditionnelle Turque. C’est donc vers des sonorités arabisantes et orientales qu’ils nous emmènent, mais sans jamais faire abstraction d’une construction rythmique entrainante.

Pour le rappel, énergiquement réclamé par le public, il envoi le lumineux “Sand” où il se réempare de ses baguettes pour une féroce dernière séance de percussion. C’est en nage qu’il vient saluer le public et checker les mains qui se tendent aux premiers rangs avant de se diriger tout de suite vers le stand du merchandising pour “signer des trucs” comme il dit, sans repasser par sa loge. Il aura servi un show sonore et visuel aussi intense que varié, et sans temps-morts. Il ne reste plus qu’à aller prendre une douche après cet abondant Tour du Monde en 100 minutes.

 

Please follow and like us:
error
fb-share-icon