Vingt-cinq ans déjà. Le groupe Tryo fête en 2020 son quart de siècle avec la sortie en janvier d’un double album de 21 titres, sobrement, mais solennellement, baptisé « XXV ». Le double-album s’annonce déjà comme une véritable rétrospective de leur carrière, une compilation de reprises de leurs plus grands succès, une véritable fête à laquelle sont conviés des invités de marque: Renaud, Alain Souchon, Big Flo et Oli, Véronique Sanson, Hubert-Félix Thiéfaine, -M-, Bernard Lavilliers, Vianney, Rue Kétanou, les Massilia Sound System, Tiken Jah Fakoly, Dub Inc… La liste est aussi longue que prestigieuse.

Et c’est sur la scène de l’AccordHotels Arena à Paris que le groupe donnera vie à ce formidable projet pour une date unique! Unique, dites-vous? Pas vraiment… Puisque le public belge à eu l’incroyable chance de partager en avant-première avec les artistes un moment privilégié dans le cadre familiale de la ferme du Biéreau. Autant vous dire qu’on avait tous 15 ans vendredi dernier…

C’est donc un véritable retour en adolescence que nous a fait vivre le quatuor sur la scène de la Ferme du Biéreau. Un moment d’émotion particulièrement fort pour tout ceux qui ont vécu l’Hymne de nos Campagnes à l’époque de sa sortie comme une ode accompagnant les premières errances en-dehors des bancs de l’école. Et ce fut mon cas.

Un concert hyper intimiste. Pas de fioriture, pas d’effets spectaculaires, pas de light show tonitruant, pas de drapeaux ni de bombardement de confettis. Juste nos quatre compères, guitare à la main, d’une sincérité touchante, nous offrant une retrospective pleine de nostalgie de leur 25 ans de carrière.

C’est sans nul doute la première partie du concert qui nous a touché le plus émotionnellement. Quel bonheur de voir s’enchainer sur scène les morceaux les plus attendus de Mamagubida et Faut qu’ils s’activent, les deux premiers albums de Tryo, et à nos yeux les plus emblématiques. Une occasion inespérée de redéguster en live certains morceaux que l’on n’espérait plus voir un jour, de C’est du roots à J’ai rien prévu pour demain en passant par Babylone, La Révolution ou encore Yakamonéyé. On se surprend même à choper un p’tit coup de vieux sur France Télécom, en se rappelant que cette époque où les sonneries de portables envahissait les lieux publics n’est pas si lointaine. Et en même temps, elle témoigne d’un monde qu’on ne connaît plus.

Durant plus de 2h30, Tryo a offert un véritable cadeau de nostalgie et une belle cure de jouvence à un public néo-louvaniste conquis. Pour ma part, j’ai réellement revu mon Tryo, celui de mes jeunes années, celui qui m’a émancipé, celui dont on écoutait La Main Verte en fumant des pétards dans cette même salle, alors qu’elle n’était encore qu’une vieille grange délabrées aux relents de squat. Un véritable moment de complicité, porté par les voix d’un public qui connaît toutes les chansons par coeur. J’en suis ressorti le coeur chargé d’une envie de faire la fête comme en mes belles années. Alors, c’est qu’on a fait, tandis que la moitié de la salle se retrouvait jusqu’au petites heures dans les bars du centre.

Demain, il faudra probablement que je m’excuse pour hier. Peu importe, je n’avais justement rien prévu pour demain

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