Cela fait maintenant plus de 30 ans déjà que DAVID HALLYDAY a entamé sa carrière de chanteur multi-instrumentiste. Tout a commencé aux États-Unis dans un premier temps, avant de percer sur le territoire francophone quelques années plus tard. Il n’est, et il n’a pas toujours été simple d’exister artistiquement dans le sillon d’un père aussi emblématique que le sien. Ça n’a pas empêché le garçon de tracer son chemin et d’avoir sorti fin 2018 un treizième album sobrement intitulé “J’ai quelque chose à vous dire”, et ce malgré les tempêtes médiatiques. David Hallyday était au Cirque Royal à Bruxelles ce mercredi soir pour le lancement de la tournée 2020 de son “ÉTERNEL TOUR”. On est allé voir et écouter ce qu’il avait à nous dire.

Et c’est un Cirque Royal correctement garni (les balcons sont ouverts mais peu remplis) qui accueille David Hallyday et ses 4 musiciens sur le coup de 20h15. La scène est dissimulée derrière un voile blanc légèrement transparent. On distingue à l’avant-plan une batterie placée au centre de celle-ci. Les lumières s’éteignent et une ombre vient s’y installer alors que différentes images sont projetées sur le voile blanc. Des nappes de synthés et de guitares s’extirpent des enceintes avant que David ne donne les premières rythmiques de son concert sur ses fûts et ses cymbales, sur le titre “C’est pas de l’amour”. On l’oublie trop souvent mais le chanteur était batteur à l’origine. Il joue également de la guitare et du piano dont il fera usage à plusieurs reprises ce soir.  

Au bout de deux titres, ce voile s’efface et laisse apparaitre la scène et ses musiciens dont la puissance de frappe électrique peut paraitre surprenante avec le titre “J’ai quelque chose à vous dire”. Mais nous on apprécie. En fond de scène un écran géant et 6 écrans verticaux de part et d’autre de celui-ci. Le tableau d’ensemble à de la gueule.

L’artiste est clairement venu défendre son dernier album, pas mal de titres sont joués. L’ensemble du set laisse apparaitre la diversité musicale de son répertoire, avec par exemple le très dansant “A toi je pardonne” et son synthé solaire et entêtant. Un juste équilibre entre les sonorités rock, pop et quelques touches de synthés électroniques. David fait bien évidemment plusieurs incursions dans son large répertoire, avec notamment “Le défi”. Le voile blanc fait ensuite son retour pour “Pluie de novembre” joué au piano. Des gouttes de pluie sont projetées sur le voile. Ce piano constitue t’il un hommage déguisé au “November Rain” des Guns And Roses ? Il explore ensuite le registre de la ballade folk avec le titre “On se fait peur” et ses chœurs qui se répètent gaiement. Il va encore plus loin, jusqu’à expérimenter le rock psychédélique aux accents de Far-West, le temps du final d’un morceau où il frappe sur un rythme martial deux fûts de batterie alors que ses musiciens se lancent dans des distorsions sonores en tout genre. Pas certain que la majorité du public était vraiment préparée à ça. Enfin, il alterne avec le chant en anglais, notamment sur son tout premier single “High” et le titre power-rock de “The Rising”.

David prend ensuite la parole pour expliquer le pouvoir de la musique et notamment la force que celle-ci à de réunir les gens. C’est à ce moment là que toute la salle plonge dans une émotion palpable avec “Sang pour sang”, écrit à l’époque pour son père Johnny. On voit ça et là des larmes couler sur les visages. Le titre s’achève avec une photo de son père projetée sur l’écran géant. De longs applaudissement s’en suivent. Il enchaine ensuite avec “Tu ne m’as pas laissé le temps”, titre qui a fait définitivement décoller sa carrière dans l’hexagone et chez nous à la fin du siècle passé. C’est une version légèrement retravaillée et épurée aux accents folk et blues qu’il propose ce soir.

Le rappel annonce trois derniers titres, avec “About you” au piano en anglais, puis un dernier passage toutes voix et guitares hurlantes avec le puissant “Le nerf de la guerre”. Le titre “Éternel” vient achever un concert de deux petites heures. Le voile qui dissimulait la scène au début du concert vient la faire disparaitre définitivement.

Durant le concert on aura été parfois quelque peu interpellé par le chant de David qui nous a semblé légèrement poussif, donnant l’impression qu’il force. Cette impression disparait cependant sur les titres en anglais, étrangement. Derrière une réputation de chanteur dit de “variété” c’est un concert aux sonorités franchement rock qui nous a été proposé ce soir. On distingue par moment quelques postures physiques héritées de son père. L’influence du rock américain et de sa vie de l’autre coté de l’Atlantique se ressentent fortement dans sa musique. Quelques spectateurs se plaignant d’ailleurs à la fin du concert du fait que le son allait trop fort. Mais le son ne va jamais assez fort dans le rock !

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