Grosse affiche de punk-rock nord-américain ce mardi à la Lotto Arena d’Anvers avec ZEBRAHEAD et SUM 41. Ces derniers occupent la tête d’affiche. Anvers marque le début de leur tournée des salles en Europe. Ils sont là pour défendre leur dernier bébé : “Order in decline”, sorti l’an passé. C’est l’occasion d’aller voir si les membres du groupe, qui viennent gentiment chatouiller la quarantaine, dont vingts ans de carrière, en ont encore dans le calbard. Sum 41 avait marqué toute une génération d’ados au début des années 2000, au même moment que l’émergence de Blink 182 et de toute la mouvance néo-métal en parallèle notamment. Vingt ans plus tard, ils sont toujours là, et leurs fans aussi. Mais avant d’aller pogoter gaiement dans la fosse, il a fallut faire pogoter la voiture sur le ring d’Anvers à l’heure de pointe. Récit d’une soirée où de grands enfants se sont joyeusement bastonnés en faisant voler les bières.

LE REPORTAGE PHOTO DU CONCERT SUIVRA DANS QUELQUES JOURS !

Zebrahead ouvre donc les hostilités alors que le public arrive encore. C’est parti pour une demi-heure de punk rock bien rageux. La fosse d’abord timide se réveille progressivement pour finir en circle pit. Et sur scène ça s’agite aussi dans tout les sens. Il y a même un bar à cocktails sur la gauche. Ce qui permet au chanteur de faire monter un spectateur sur scène pour que celui-ci puisse profiter du bar. La sécurité est un peu prise au dépourvu puisqu’ils sont finalement trois à échapper à la vigilance de celle-ci. Une partie de l’équipe technique du groupe est présente sur scène avec des déguisements de grenouilles, dinosaures ou caméléon. On ne sait pas trop. Tout ça se termine avec le slam d’un des membres de cette équipe technique. Mais pas n’importe comment puisque celui-ci traverse la fosse sur une pastèque gonflable. Au bout d’une demi-heure le groupe quitte la scène avec l’éternel “I Will Always Love You” de Whitney Houston en fond musical. Sans oublier de demander au préalable aux spectateurs d’acheter leur CD pour qu’ils puissent se payer des putes et acheter du crack.
 
Il est grand temps d’aller au bar pour refaire le plein pour la suite de la soirée. Et pendant ce temps la sono diffuse du System Of A Down, du Offspring, du Metallica et du Papa Roach, histoires de bien chauffer tout le monde ! La salle se transforme à plusieurs reprises en énorme karaoké hurlant.
 
 
Une première date de tournée est toujours une sorte de test grandeur nature, aussi bien pour les musiciens que pour les équipes techniques, avec parfois quelques bugs. Alors qu’un grand drap devait cacher la scène celui-ci ne se déploie pas comme prévu et finalement l’équipe technique décide tout simplement de le retirer. Et c’est donc sans artifice particulier que Sum 41 investi la scène pour deux petites heures. Et décidément ce soir les draps sont capricieux puisque celui qui devait aussi se déployer en fond de scène comme décor ne se déploie pas non plus correctement dans un premier temps. À la décharge de tout le monde, le groupe était encore au Japon trois jours avant. Mais au final on s’en fout un peu, ce n’est pas ça qu’on est venu chercher ce soir.
 
Sur scène rien n’a vraiment changé depuis 20 ans, on a toujours l’impression d’avoir en face de soi cinq petits merdeux bien décidés à faire un maximum de bruit et à mettre un beau bordel. Surtout Deryck Whibley, le chanteur, avec son sourire narquois et sa chevelure blond platine. Cette impression est aussi valable pour la manière dont chaque musicien occupe l’espace scénique et pour leur jeu musical qui ne s’est pas ramollit du tout. On est toujours dans cette veine punk-rock avec quelques riffs plus heavy.
 
 
Ils attaquent donc sans mise en scène particulière avec “Turning Away” qui ouvre également le dernier opus. Un premier morceau relativement “tranquille” avant de tout de suite élever le niveau avec le jouissif  “The Hell Song”, issu de l’album “Does This Look Infected ?”. La salle exulte et se replonge sans hésiter dans l’énergie de son adolescence. Très rapidement la fosse se met à s’agiter frénétiquement, et les premiers slameurs entament leurs mouvementés voyages, portés par la foule. Dans le même temps des canons à airs balancent des confettis, des serpentins et des fumigènes. L’enchainement des morceaux qui traverse l’ensemble de leur discographie laisse peu de répit et maintient un rythme très soutenu. Les gradins restent quant à eux désespérément assis, à l’exception de 23 spectateurs (oui oui on les a comptés) qui feraient bien le plongeon direct des gradins vers la fosse. A défaut ils balanceront quelques bières dans celle-ci… OK d’accord, on en a peut-être lancé une, mais personne ne peut le prouver.
 
le monstrueux “We’re to blame” en rajoute une couche avant le passage plus posé (enfin tout est relatif) et mélodique de “War”. Mais des titres comme “No Reason” repris en chœur par toute la salle viennent remettre un furieux bazar. Après un quart d’heure plus posé (parfois aussi appelé “le 1/4 d’heure niaiseux”) on repart au rythme d’une batterie qui n’attendait que ça. Deryck Whibley quitte ensuite la scène pour réapparaitre au niveau de la console son en fond de fosse pour interpréter quelques morceaux, dont le très mélancolique “Pieces” issus de l’album Chuck. Morceau au cours duquel il rencontre quelques problèmes avec le son du retour dans ses oreillettes, sans pour autant se laisser déstabiliser plus que ça. Retour ensuite sur scène où un immense Belzébuth gonflable apparait en fond de scène. Il nous fait immanquablement penser à l’épisode des Simpsons où le groupe Spinal Tap vient jouer à Springfield lors d’un concert qui vire au fiasco et à l’émeute générale.
 
Le très nerveux “Still Waiting” est ensuite hurlé à s’en faire pèter les cordes vocales et vient conclure l’affaire. Mais tout le monde semble d’accord pour dire que l’on n’en restera pas là pour ce soir. Le groupe revient sur scène pour un dernier round avec tout d’abord une reprise très agitée du “We Will Rock You” de Queen et ensuite avec leur hymne “In Too Deep”.  Le groupe quitte la scène définitivement, laissant la fosse dans un piteux état, signe que la soirée fut bonne. 
 
 
SETLIST
 
Turning Away
The Hell Song
Motivation
Over My Head
We’re All To Blame
War
Out For Blood
The New Sensation
Walkin Disaster
With Me
No Reason
Fake My Own Death
A Death In The Family
Screaming Bloody Murder
Underclass Hero
Pieces
The People
Makes No Difference
Fat Lip
Still Waiting
 
We Will Rock You (Queen Cover)
In Too Deep
 
 

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