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La pop d’ARCADIAN ensoleille La Madeleine

Le trio franco-suisse d’ARCADIAN a fait monter la température ce jeudi soir à La Madeleine. Après quelques covers sur internet (ce qui semble de plus en plus devenir le rampe de lancement d’une carrière pour les jeunes artistes actuels) et un passage par The Voice France Saison 5 jusqu’en demi-finale, les gaillards ont acquis une certaine notoriété. De fil en aiguille ils ont sorti un premier album en 2017, et un second nommé « Marche ou rêve » il y a quelques mois. Les raisons de leur succès ? Un trio de voix complémentaires, quelques instruments traditionnels, des textes positifs et rêveurs, et la « beau-gosse attitude ». Bref tout ce qui fait le succès d’une certaine scène de la pop et de la variété française actuelle, quelque part entre Boulevards des Airs, Trois Cafés Gourmands et Claudio Capéo.

Mais pour ne rien rater du concert il fallait être là à l’heure, puisque c’est à 20H pile, comme indiqué sur le ticket, que les lumières s’éteignent. Les premiers cris fusent alors. Ils sont aigus, le public étant composé majoritairement de femmes dont l’âge doit varié de 8 à 88 ans. Bon OK, on exagère un peu sur ce coup là mais tout ça pour dire que le public est très hétéroclite ce soir et qu’on y croise beaucoup de familles. Un halo de lumières bleues apparait en contrejour pendant qu’une grosse basse et des nappes de synthés se font entendre. Un barbu monte sur scène et s’empare d’un violoncelle. Un autre barbu, et chevelu celui-là, en fait de même mais avec un violon. Le son de leurs instruments viennent s’imbriquer dans l’ambiance déjà en place. D’un point de vue sonore et visuel cela en jette pas mal. Et puis le trio monte sur scène : une guitare, un piano et une batterie. Voilà leurs outils de travail pour ce soir, en plus de leurs voix. Petite particularité pour le batteur qui joue debout, ce qui est peu commun. Tout comme sa voix au timbre légèrement rugueux.

Ils entament le concert avec leur titre « Les Mêmes ». Et des les premières paroles le public se met à tout chanter, sans exception. Aucun mot ne lui échappe. L’interaction entre le groupe et le public oscille entre légère hystérie enthousiaste et humour bon enfant. Le trio ponctuant ses chansons de quelques interventions proches du sketch humoristique. C’est ainsi qu’une chanceuse peut venir tagger le piano de sa signature, que le batteur descend discuter avec le premier rang façon « Jacques Martin », et que le guitariste annonce qu’il est célibataire et que c’est un peu nul parce que dans le groupes d’autres vont bientôt devenir papa.

La pop d’Arcadian est bien plus vivante sur scène que sur CD et incite au hochement de tête, même lorsque finalement on connait peu leur répertoire. Il faut dire qu’ils y mettent l’énergie et que visuellement l’ensemble est plutôt bien travaillé avec de beaux éclairages et des jeux de scènes dynamiques et variés. Ils réussissent à ce que leur coté légèrement « regardez nous comme on est beau » (ce qui n’est de toute façon pas faux) n’éclipse pas les qualités de leurs compositions. Cela leur permet par exemple d’aller dans un registre très acoustique sans verser dans la veine larmoyante pour adolescentes émotives. Et pourtant les sonorités du violon auraient pu faire basculer le groupe dans cette facilité là, mais ils l’évitent habillement. Tant mieux ! Comme sur le titre « Mon combat » par exemple, ou sur « Cours » qui s’achève accapela dans un silence absolue, si rare en concert.

Derrière des textes qui peuvent paraitre légers au premier abord, le groupe aborde des sujets plus lourds de sens comme la solitude, la détresse qui en découle ou l’avenir de notre planète sur le titre « Essayer » par exemple. Mais le message d’ensemble n’est en rien plaintif, bien au contraire. Tout cela respire la fraicheur même. Frais mais pas léger donc.

Le trio se lance ensuite dans un medley de covers qui commence par « Bohemian Rhapsody » de Queen… exercice ô combien casse-gueule vu le statut de monstre sacré de ce titre. Ça passe mais c’est tout juste. Ils enchainent avec une reprise de « Come Together » des Beatles et enfin avec le « Carmen » de Stromae dans une version speedée et sautillante loin d’être inintéressante. S’en suit un quart d’heure envoyé pied au plancher avec notamment « Petit à Petit » dans le package. Moment de gloire aussi pour le violoniste durant cet instant. Il se lance dans une battle mouvementée et dansante avec le guitariste.

La fin de set se veut vigoureuse avec « Bonjour merci » dont le texte évoque le fait de prendre son destin en main et de quitter les rails bien établis pour tracer son propre chemin. Arcadian revient pour ce qui semble être le dernier titre avec leur single « Folie Arcadienne ». Mais face à l’enthousiasme de l’assistance ils reprennent leurs instruments pour un tout dernier morceau, « Un jour ou l’autre », dans une version intime. Ils quittent alors pour de bon la scène, en prenant le temps de remercier le public de les suivre et de rappeler que sans eux tout cela ne serait pas possible. De fait.

Pour info et rappel, Arcadian sera présent à l’INC’ROCK FESTIVAL d’Incourt le samedi 2 mai. Les places sont déjà en vente !

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