Première performance en tant que tête d’affiche de la grande salle pour le duo Equal Idiots. Un concert important pour eux, d’autant plus qu’il marquait également la sortie de leur second album: Adolescence Blues Community. À la manière des plus grands maitres du BBQ, Thibault Christiaensen et Pieter Bruurs ont fait danser le public telle une chipolata s’agitant sur la braise. Une chose est sure : le punk n’est toujours pas mort.

Tu connais les CRACKUPS ? Moi non plus… Enfin, ça c’était avant. Pour la petite histoire, le quatuor anversois n’est pas né de la dernière pluie. En 2010, il était (lui aussi) finaliste du Humo’s Rock Rally ; autant te dire qu’il agitait déjà le public belge avec son punk graveleux. Après un premier et dernier album intitulé Animals On Acid (une dinguerie), le groupe s’est malheureusement retiré là où d’autres formations belges ont pris leur petit envol.

Tout le monde s’est passé le mot : la salle est pleine, les Crackups sont de retour ! À la batterie, Niels Meukens est un peu en retrait derrière Thomas Valkiers (guitare et chant), Siebe Le Duc (basse) et Toon Van Looy (guitare). Ce soir, ils sont aussi fougueux et explosifs que le sont leurs titres ; on ne pouvait clairement pas espérer mieux pour ouvrir cette soirée 100% belge. D’ailleurs, je t’invite à leur donner de la force et à streamer fort fort fort les deux petites dernières : Wet Sheets et Floor.

À la fin du mythique “Gimme, gimme, gimme a man after midnight” qui résonne sur la scène vide, les Flamands d’Equal Idiots se montrent enfin ; une entrée qui me ravit, moi qui, en plus d’être fan d’ABBA, suis fan de ce côté déluré qui avait tant fait mouche lorsque je les ai rencontrés pour la première fois au concert de The Sore Losers.

Pas le temps de tergiverser! À elles seules, la guitare et la batterie mettent le feu aux poudres. Nous découvrons d’emblée le nouvel album qui perpétue la tradition des riffs et refrains entêtants que nous retrouvions déjà dans Eagle Castle BBQ ; une tradition qui incite à grimper sans délai sur la scène pour se lancer à corps perdu sur la tête d’inconnus qui n’ont vraiment rien demandé. Eh oui, on a eu du crowd surfing à tirelarigot ! Au final, le public prend presque autant de place que le groupe sur la scène, et c’est une ambiance qui me plait particulièrement.

Il faut dire que les gars d’Hoogstraten maitrisent aussi bien le garage punk que le déroulement de la soirée. La présentation du nouvel opus est entrecoupée par les quelques succès du duo (What You Gonna Say, Salmon Pink ou encore Toothpaste Jacky), mais il n’empêche que le tout possède une véritable continuité. On sent que le groupe détient la recette magique et qu’il ne compte pas l’abandonner de sitôt ; la voix de Thibault se prête particulièrement bien au son saturé de sa guitare et aux paroles toujours aussi “wtf” que contient ce second album.

Il n’y avait littéralement que des tubes ce soir ! Preuve en est, le guitariste nous donne une ultime leçon de crowd surfing à la fin du concert. C’est avec assurance qu’il crawle sur la foule et traverse la grande salle dans toute sa longueur pour rejoindre les gradins où il embrasse tout ce beau monde venu les applaudir.

Relatif changement de ton pour ce qui concerne le rappel. D’autres sonorités sont brièvement explorées avec Time et Cowboy Mambo’s Desert Dream ; la guitare accompagne d’abord la voix féminine envoutante de Sarah Green et rejoint ensuite la batterie pour attraper la foule d’un coup de lasso venu du Far West. Mais la ballade n’est pas longue… D’un coup d’un seul, Equal Idiots nous rappelle à l’ordre : “Waking up and waking up I gotta gotta go” ! Une dernière danse, un dernier plongeon et nous repartons dans les bras de Gerry & The Pacemakers, là où le ciel devient doré, après la tempête.

Equal Idiots Setlist Ancienne Belgique, Brussels, Belgium 2020

 

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