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HOOVERPHONIC illumine la nuit de la Citadelle

On les avait vus l’an passé sous la pluie au Brussels Summer Festival lors d’un concert qui nous avait grandement enthousiasmé. L’été 2020 étant ce qu’il est en termes de concerts, c’est avec énormément de plaisir que nous avons pris la route, une fois n’est pas coutume, pour Namur et sa Citadelle. En effet, HOOVERPHONIC a donné rendez-vous à son public ce vendredi soir au Théâtre de Verdure dans le cadre des « Plein Air du Belvédère« . Afin de respecter les mesures sanitaires en place et de satisfaire un maximum de monde, le groupe et les organisateurs ont gentiment proposé, non pas un, mais deux concerts sur la soirée. Un premier à 19h, et un second à 21h30, moment où la nuit est alors déjà tombée. C’est au second concert que nous avons eu la chance d’assister.

Après avoir passé le comité d’accueil policier sur le parking de l’esplanade, où les voitures doivent être garées dans le respect des distanciations sociales (si si), il nous faut patienter un certain temps sur cette même esplanade. La raison : la journée à été agitée pour le groupe et les organisateurs. Le batteur s’est cassé le pied en début d’après midi et il a fallu en trouver un autre au pied levé. Le remplaçant de luxe pour ce soir est l’actuel batteur de Triggerfinger. Et comme si cela ne suffisait pas, le guitariste du groupe n’était pas non plus dans son assiette dans l’après-midi. Le planning du jour à ainsi été un peu bousculé. Enfin, malgré la fraicheur de la nuit tombante, il ne pleut pas. Mais le thermomètre va quand même aller flirter avec la grosse dizaine de degrés, tout au plus et en étant généreux. C’est en définitive avec un peu moins de dix minutes de retard que le groupe monte sur scène sur le coup de 21H40. Dans un premier temps, c’est surtout la chanteuse accompagnée du claviériste qui entament en duo cette « bulle » (pour reprendre ce terme à la mode) enchantée que sera ce concert. C’est doux, c’est posé et aérien. Le public se fait silencieux après avoir chaleureusement manifesté son enthousiasme lorsque les lumières se sont éteintes sur le Théâtre de Verdure.

Pour rappel, après avoir effectué pas mal de changements de « personnel » au poste de chanteuse au sein du groupe, Hooverphonic avait surpris pas mal de monde en recrutant la jeune flamande Luka Cruysberghs en 2018 (17 ans à l’époque). Elle fut la lauréate de The Voice van Vlaanderen cette même année… et était coachée par Alex Callier (bassiste et tête pensante du groupe). Les autres musiciens se joignent à eux pour le second titre et entament « Feathers And Tar ». La guitare se fait chaude et claire, avec des accents de blues. La basse d’Alex Callier sonne terriblement bien aussi. Hooverphonic évolue dans son style musical au fil des années, prenant des accents plus pop (dans le bon sens du terme) sur ces dernières productions, mais le groupe conserve cette classe et cette sobriété distinguée qui lui est propre. On continue à se laisser bercer par l’ensemble musical et par la voix de Luka avec « Release Me ». Bien que très juste tout au long du concert, on a, à de très rares occasions, l’impression que l’effort vocal est trop intense pour elle, comme à la limite de la rupture. Mais cela n’enlève rien à la qualité de le prestation d’ensemble. D’autant qu’elle va mettre une claque vocale à tout le monde un plus tard dans le concert.

Après ces trois premiers titres, Alex Callier s’adresse au public. Il plaisante un peu sur le fait que tout le monde est venu dans sa bulle et que eux aussi sont venus dans leur bulle, mais qu’ils sont six au lieu de cinq. Il nous demande de ne rien dire parce que personne n’a rien vu et que de toute façon ils sont tous à un mètre cinquante les uns des autres sur la scène. Ils enchainent avec « Anger Never Dies » aux sonorités symphoniques. Place ensuite au titre « Eden » qui avait d’abord été un hit dans la partie francophone du pays, avant que la Flandre ne succombe également à la beauté mélodique de ce titre. Alex Callier le dédie à son père qui est décédé l’année passée et dont c’était le titre préféré du groupe. Encore un hit, avec « Romantic ». On l’a déjà dit mais les dernières productions du groupe ont pris une tournure plus pop, amenant une certaine fraicheur et légèreté à leur musique. Ce dernier titre en est l’illustration parfaite. D’autres titres sont dans la même veine, avec des sonorités et rythmiques très dansantes. Tout comme lorsqu’Alex Callier se fend d’un petit solo de basse, bien rond et ondulant.

 
L’atmosphère se fait ensuite à nouveau plus intime avec une version guitare-voix de « Vinegar et Salt ». C’est à ce moment là que Luka surprend tout le monde en tenant une note de chant durant trèèèèès longtemps, provoquant une véritable ovation à la fin de celle-ci. Le groupe lance alors pour de bon la machine à hit : on reste dans un premier temps dans un registre bluesy mais en y rajoutant du rythme avec « Jackie Cane » et son ambiance de western. Hit encore avec « Mad About You » ou le très dansant « Badaboum ». Titre sur lequel Luka et le second guitariste du groupe s’offrent un duo dont la mise en scène s’apparente à « je t’aime, je te hais, je te cherche, je te fuis ». Hit toujours avec « Amalfi » et son piano tournoyant. Le public est debout dans le Théâtre de verdure pour accompagner le groupe sur la rythmique du morceau.

Le groupe revient pour un rappel réclamé avec toujours autant d’enthousiasme par le public. Alex Callier explique que le groupe avait un album prêt à sortir ici maintenant mais que celui-ci restera au placard. Ils ont beaucoup écrit durant le confinement et ils ont envie de proposer quelque chose de léger et qui invite à la gaieté en cette période compliquée et pesante pour tout le monde. Il évoque aussi le souvenir de son premier passage à Namur dans le cadre du Verdur Rock en 1996 (il y a 24 ans déjà). Il explique que ce concert avait été vraiment mauvais. Il possède un enregistrement qu’il ne veut montrer à personne, dit-il en riant. Hooverphonic achève son deuxième concert de la soirée avec le langoureux « 2Wicky », issu du premier album du groupe. Epoque où ils étaient plus tourné vers le trip-hop, mais avec toujours cette touche légèrement blues dans sa version live de ce soir. Le groupe illumine et réchauffe définitivement la nuit namuroise, face à un public qui ne semble pas regretter d’avoir fait le déplacement et le fait comprendre très chaleureusement lui aussi.
 

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