Il y’a un peu plus d’une semaine, Juicy ouvrait les festivités lors de la version XS de l’Inc’Rock Festival. Après un été privés de la majorité des festivals, les copines issues de la scène hip/hop bruxelloise reviennent enfin sur les planches ici à Incourt pour leur plus grand bonheur. Avant le concert, nous avons été à leur rencontre afin d’en apprendre plus sur ce projet qui comme le vin, se bonifie au fil des ans.

Solenn pour ScenesBelges : Salut Julie et Sacha, comment ça va en cette période un peu inédite, avez-vous su rester créatives ces derniers mois ?

Juicy : Oui à fond on a su rester créatives pendant cette période car on est en train de bosser sur un album, donc dans tous les cas c’était du temps que l’on comptait consacrer à l’écriture, même si l’on aurait aimé avoir un été ! Sinon, on est toujours en train de travailler dessus.

SB : C’est vrai que l’été n’a pas pu énormément vous être fructueux en termes de dates, d’ailleurs vous avez fait d’autres dates mis à part celle-ci ?

Juicy : On a joué à Songe d’une nuit BW en juillet, et aussi en Allemagne en août. Disons que là-bas les restrictions étaient un peu plus permissives !

SB : Avant cette guerre froide sanitaire, vous étiez omniprésentes sur la scène belge, entre festivals et premières parties de gros concerts, mais nous on aimerait savoir la genèse de Juicy ?

Juicy : On a commencé il y’a plus ou moins 5 ans en faisant des reprises hip/hop Rn’B des années fin 90’ début 2000, on jouait beaucoup dans les cafés belges et à cette époque c’était plutôt un projet de « bar » et puis après deux ans on a décidé d’écrire notre premier EP qu’on a sorti en mars 2018.

SB : D’ailleurs votre nom de scène nous renvoie assez bien aux nineties, des inspirations de ce côté-là j’imagine ?

Juicy : Oui à la base Juicy était un groupe de cover, sans grande ambitions, mais au fil du temps ça a fait du bruit, d’abord à Bruxelles, puis grâce à ce coup de boost on a décidé de commencer à écrire. Comme de base on faisait des reprises des années 90/2000, il nous fallait un nom bien kitsch qui collait à ça et donc on a gardé Juicy.

SB : Dans vos chansons vous parlez avec beaucoup d’humour de stéréotypes, de clichés, et de thèmes assez forts, cette inspiration est venue de vos reprises ?

Juicy : Oui, les reprises on les choisissait pour les paroles misogynes justement, et on essayait de les réinterpréter en les soulignant en fait. Et donc le premier EP, que ce soit musicalement ou au niveau des thématiques, était vachement lié à tout ce parcours-là, RnB, hip/hop. Tout le premier EP parle de la femme, de sa position face à elle-même, face à l’homme, face à la société. Aujourd’hui ce n’est plus du tout le RnB qui est notre première influence, mais effectivement c’est de là où on vient.

SB : En parlant de textes, qui écrit ?

Juicy : Nous deux ! En général quand on part pour écrire un projet entier comme un album, on a envie qu’il y’ait une sorte de narration sur l’entièreté du disque. On pense d’abord à une thématique générale avec plein de sujets que l’on veut aborder, puis on écrit la musique et ensuite on associe les sujets aux musiques.

SB : Vous écrivez quand vous devez produire un album, ou alors ça peut être à n’importe quel moment quand ça vous vient ?

Juicy : On a plusieurs manières d’écrire en fait. Parfois on écrit un morceau entier ensemble, parfois l’une commence le début et l’autre fait la fin, parfois l’une fait la musique puis on collabore ensuite pour le texte, ça dépend vraiment du jour. Au tout début quand on jouait beaucoup à droite à gauche, on se calait des sessions d’écriture, mais aujourd’hui comme on a plus de temps, on écrit tout au long de l’année un peu quand ça vient.

SB : Et à côté de Juicy, vous avez d’autres projets en solo par exemple ?

Juicy : Non, on se consacre à 100% à Juicy.

SB : Votre formation musicale de base, c’est quoi ?

Juicy : On a toutes les deux fait du piano classique! Puis après on s’est rencontrées dans une école de jazz au Conservatoire Royal de Bruxelles.

SB : On n’entend pas vraiment le côté classique dans vos chansons (rires) !

Juicy : C’est vrai (rires) ! Mais en ce moment on est en train de créer un projet parallèle de Juicy, avec  tout un orchestre de 24 personnes avec qui on doit jouer aux Nuits Botaniques (Juicy Orchestra). On a vraiment hâte!

SB : Vous venez toutes les deux de la scène Bruxelloise, comment ça se passe à l’intérieur de cette sorte de famille dans laquelle vous évoluez ?

Juicy : Alors déjà au conservatoire c’est LE lieu où tu rencontres beaucoup de musiciens. Nous on connait beaucoup la scène jazz de Bruxelles, et puis c’est tout petit en fait, tout le monde se connaît. On collabore souvent avec Commander Spoon, qui a cartonné récemment d’ailleurs.

SB : Et vous auriez un artiste issu de cette scène bruxelloise à recommander (autre que Commander Spoon) ?

Juicy : Sans hésiter, Echt! qui vient d’enregistrer un album qui va bientôt sortir.

SB : Si vous deviez choisir entre scène en salle ou festival, vous choisiriez quoi ?

Juicy : Plus une salle, avec ce qu’on a envie de faire ce format s’y prête mieux. Ou un cool club, ça collerait bien avec notre musique aussi.

SB : Des projets pour la suite ?

Juicy : On a très très envie de sortir cet album qu’on est en train de préparer. Et aussi on aimerait jouer en live avec tout notre orchestre. C’est assez frustrant de ne pas pouvoir appréhender sereinement la suite au vu des conditions, mais c’est pareil pour tout le monde.

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