Les Nuits Botanique ont repris du service fin septembre, avec une énorme préparation en amont afin de réaliser du mieux possible une logistique adaptée aux nouvelles mesures made in 2020. Comme ils le disent si bien, c’est une sorte de « pré en “bulles” pour la reprise des concerts». Et il était temps. Hier soir, on a eu la chance d’assister aux concerts de Silly Boy Blue, Alice et Moi et Suzane, rien que ça ! On vous raconte tout ça plus en détail ci-dessous.

En arrivant sur les lieux, on sent que le Bota a investi toute son énergie et tout son cœur pour rendre l’évènement accessible malgré les innombrables mesures et adaptations à mettre en place. Effectivement, la scène à la place du traditionnel chapiteau est remplacée par un concert à ciel ouvert dans les imposants jardins du Botanique (si vous voulez savoir des fragments de son histoire, c’est par là). Pas de foodtrucks, des prises de température avant l’accès, une entrée via les grilles du parc… que de nouvelles règles qui nous rappellent que la pandémie n’est pas finie, mais qu’il est possible trouver des solutions pour pallier au manque de musique live.
Silly Boy Blue

De son vrai nom Ana Benabdelkarim, la jeune chanteuse nantaise a fait ses preuves à 19 ans dans le groupe Pégase, en tant que chanteuse, claviériste et bassiste. Que de talents qui l’ont emmenée vers un projet solo, où Silly Boy Blue ne cesse d’étonner titre après titre. On a la chance d’assister ce soir à son concert aux Nuits Bota, où elle semble aussi ravie que son public d’être là. Avec assurance et élégance, Ana nous fait planer sur des productions électroniques aussi délicieuses qu’enivrantes, sur des harmonies qui constituent pour elle une réelle marque de fabrique. Sa plume très personnelle captive le public, en passant par ses peurs, ses désirs et ses inspirations très « bowiesques », on en prend plein les oreilles. Malgré la fraîcheur, le cadre du concert est magnifique, et le concert de Silly Boy Blue réchauffe les cœurs. Un joli moment figé dans le temps.

Alice et Moi

Après cette agréable mise en bouche par Silly Boy Blue, c’est au tour de Alice et Moi de prendre place sur la scène du Parc. La voix mélodique de la chanteuse nous emporte dès les premières notes -en français s’il vous plaît- et instaure un calme plat au sein du public. On est happés par un tourbillon électronique rempli d’instrus pop un peu kitsch (dans le bon sens du terme), qui lui vont à ravir. Étant donné que l’on ne peut que se fier au regard, celui du public en dit long sur la prestation d’Alice et Moi. La chanteuse a très bien compris qu’elle n’avait pas besoin de puissance dans sa voix mais de réelles émotions pour foutre les frissons aux auditeurs. Et ça marche. Entre timidité et joie intense d’être parmi nous, c’est avec la larme à l’oeil qu’Alice nous fait part de son bonheur de reprendre les concerts après plus de 6 mois d’absence. Elle enchaîne ensuite les titres, certains morceaux aériens nous donnent le vague à l’âme, d’autres sont teintés d’influences hip/hop avec un franc-parler illusoirement doux. Illusoirement car la plume des chansons est aussi mature qu’aiguisée, et intelligemment posée sur les différentes productions. On penserait presque à du Lea Paci sur certaines notes. En bref, ce soir, Alice nous a emmenée au pays des merveilles.

Suzane

Il commence à faire frais et à pleuvioter dans les jardins du Botanique, quand Suzane commence son concert. Heureusement que le cadre extérieur du Botanique est agréable et chaleureux avec toutes ses lumières, et la tour des finances qui scintille sur tout son long juste derrière la scène. Vous en avez sans doute entendu parler à droite à gauche, Suzane c’est le projet de Océane Colom, projet qui ne cesse de grimper les échelons et le cœur d’un public grandissant au fil des mois. Révélation Scène aux Victoires de la Musique, concerts à l’Olympia, des dizaines de festivals à son actif… A peine 20 ans et une présence incroyable sur la scène francophone, à l’image de celle du Botanique ce soir. Dès son premier morceau éponyme, Suzane fait lever le public – non sans rappeler les consignes sanitaires – et le fait bouger aux rythmes endiablés de la production énergique qui est admirablement calquée sur le show light. Se définissant elle-même comme une « conteuse d’histoire vraies sur fond d’éléctro », la jeune avignonnaise ne lésine pas sur la justesse de cette phrase. Effectivement, elle nous raconte des histoires que l’on suit volontiers, sur une instru’ électronique que l’on sent minutieusement travaillée et retournée dans tous les sens, pour n’en sortir que le meilleur. Certains morceaux sont agrémentés de chorégraphies qui dans certaines phases renvoient aux années de danse classique de Suzane, et dans d’autres, sont presque robotisées à l’image de Monsieur Pomme.

Il faut dire que Suzane c’est avant tout et surtout une boule d’énergie, qui n’attend que le morceau explose, avant d’elle même exploser sur scène et donner tout ce qu’elle a sur des beats enflammés. Malgré la configuration différente par rapport à ce que l’on d’habitude de voir ici, on note que le son est excellent et donnerait presque vie aux jardins du Botanique. Les différentes productions électro de Suzane sont incroyablement bien faites avec des samples originaux, parfois teintés d’influences riches et diverses comme dans Anouchka qui nous renvoie en Russie, et avec la fraîcheur de la nuit on s’y croirait presque pendant un instant!
De déhanchés en folies, à des pauses plus douces, à des duos ou des moments acoustiques, on en aura pris plein les yeux et plein les oreilles.

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