MUSTII est bel et bien de retour ! Il avait déboulé un peu par surprise au printemps avec “Alien”, un premier single très musclé aux accents rock et badass (pour reprendre l’expression de l’intéressé lui-même). Il en avait remis une couche dans la même veine à la rentrée avec le titre “Give me a hand”, ayant notamment enflammé la Grand-Place de Bruxelles a l’occasion de la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles (vidéo ICI). Et comme si cela n’était pas encore assez, il avait annoncé dans la foulée un concert à L’AB CLUB le 16 novembre, pour présenter en exclusivité son nouvel album prévu pour début 2022. Mustii reste donc fidèle à sa réputation de show man en ne faisant jamais les choses à moitié. Nous avons donc pris la direction le Boulevard Anspach et de l’Ancienne Belgique pour aller à la découverte des nouvelles lubies créatrices et musicales de ce personnage à l’expression créative débordante.

Il n’y a plus une place à vendre pour le concert de ce soir. Celles-ci se sont en effet vendues en quelques minutes à peine lors de leur mise en vente. Il faut dire que MUSTII possède une fameuse réputation concernant le caractère enflammé de ses concerts. Nous faisons donc partie de ces 280 privilégiés présents ce soir dans le Club de l’Ancienne Belgique. Une bonne petite heure avant le début du concert les premiers rangs sont déjà bien denses. Parmi un public très diversifié, on aperçoit notamment les deux membres de Delta qui sont venus incognitos (ou presque).

C’est à 20H30 que les lumières s’éteignent dans un club aussi enthousiaste, qu’impatient et curieux. Trois musiciens viennent alors prendre place sur scène : un traditionnel combo guitare – basse – batterie. Pas de synthés ce soir. Il faut dire que la surface de la scène dans le club limite fortement les moyens techniques à caser sur scène. Alors qu’un fond sonore un peu dark se fait entendre, un halo de lumières bleues syncopées anime le fond de scène. C’est dans une demi-obscurité que Mustii monte sur scène : il est vêtu d’une veste en jeans (qu’il va rapidement envoyer balader), le contour de ses yeux est généreusement maquillé de noir, sa chevelure blonde platine qui lui donne un air surnaturel est toujours là.

Il attaque le concert avec le morceau qui porte le titre du futur album : “It’s happening now”. Logique d’une certaine manière, et ce titre colle finalement bien à notre époque où le Covid a rendu l’avenir complexe et incertain. Alors autant y allé à fond tout de suite, faire les choses dans l’instant présent. Ce n’est probablement par hasard non plus que sont inscrits, sur les t-shirts vendus au merchandising ce soir, les mots suivant : waiting for a miracle. Ce premier titre impose une atmosphère sombre et mélancolique à la fois, porté par des guitares électriques et de sonorités synthétiques.

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Mustii enchaine avec le single “Alien” qui n’est rien d’autre que le titre le plus puissant et musclé de sa discographie. La guitare électrique se fait métallique, le riff est sauvage et les amplis sont poussés au maximum. La batterie et la basse se chargent de finir le travail de rouleau-compresseur musical. Un titre qui défonce tout sur son passage, sans perdre le sens mélodique pour autant en cours de route. Et puis il y a toujours cette voix chaude et habitée, un des éléments qui constitue la marque de fabrique du jeune homme. Mustii ne se tient plus, il agrippe son pied de micro pour chanter avec vigueur les paroles de ce titre. Il harangue la foule et commence à arpenter la scène d’un bout à l’autre. Scène qui devient rapidement trop petite pour lui. Inutile de préciser qu’il ira donc chanter et danser dans le public à plusieurs reprises. Il enlève déjà se veste pour laisser apparaître un marcel blanc qui nous fait immédiatement penser à Freddie Mercury. Les postures scéniques et théâtrales ainsi que les pas de danse incessants (plus ou moins suggestifs et interdits au moins de 18 ans) finissent de nous conforter dans cette prestigieuse et ambitieuse comparaison au mythique chanteur de Queen.

La majorité des titres joués ce soir (les nouveaux et anciens) prennent cette tournure très rock bodybuildée, sorte de revival des groupes de rock des années 80 qui se lâchaient dans la débauche de puissance et de gros riffs taillés pour les stades. Mais Mustii y apporte une touche un peu ténébreuse et embrumée. Mustii a également et heureusement pris soin de laisser dans le passé le coté grande chevelures au vent de ces groupes. On constate aussi la présence de beaucoup de chœurs sur les refrains de ces nouveaux titres, de quoi favoriser la dimension fédératrice de ceux-ci. Ces morceaux semblent avoir été taillés et pensés pour la scène. Mais limiter ces chansons à ce virage rock serait un raccourci malhonnête car Mustii nous surprend lorsque sur l’un ou l’autre titre on voit apparaitre une guitare acoustique pour quelques jolies ballades plus lumineuses. Ces sonorités plus acoustiques sont une nouveauté.

Moment plus calme également avec la très belle et intimiste version guitare électrique-voix de “Safety Zone”. Le silence se fait alors absolu dans une assistance qui semble être en train de se recueillir. Cependant, malgré quelques passages effectivement plus lumineux, l’atmosphère générale qui se dégage de la scène est majoritairement obscure. le titre “The Darknest Night” en est l’illustration, aussi bien par son nom que par son contenu musical. Le fait que ce titre ait été utilisé dans la série “La Trêve” pour illustrer une soirée dansante un peu lugubre et malsaine n’est pas un hasard.

La fin du set est plus euphorique, mais toujours aussi rock, avec un nouveau titre efficacement dansant où Mustii prend un plaisir non-dissimulé à hurler le refrain tout en faisant monter des spectateurs sur scène pour danser avec lui. Un nouveau morceau assez costaud plus loin, il envoie “Simple Slave” où il s’en va slamer dans le public. Et là encore il semble vouloir se détacher de tous les carcans en se laissant aller à un dernier couplet qui s’achève dans une cri guttural qui fait planer le fantôme de Chester Bennington de Linkin Park dans l’AB Club ! Même état d’esprit entre vigueur et enthousiasme avec “Blind” qui est repris en chœur par l’assistance. Mustii doit alors, avec humour, se transformer en professeur de karaoké pour bien remettre tout le monde dans le rythme.
 
 
En rappel, Mustii revient pour un dernière volée de décibels avec “Give me a hand”, l’entêtant second single issu du futur album. Ce titre confirme son statut d’hymne rock qui doit probablement faire danser les flammes de l’enfer au son des guitares toujours aussi acérées et massives. La batterie martèle lourdement pour donner toute l’ampleur nécessaire au titre. Le refrain est hurlé et repris en cœur par la foule, entre cri de détresse et délivrance jubilatoire. Pour conclure la soirée, Mustii interprète un dernier titre inédit plus posé et atmosphérique, bien que porté par une rythmique et un instru assez chargés malgré tout.
 

 
Ce qu’on a vu et entendu ce mardi soir à l’AB portait très distinctement le sceau royal de Mustii, dans une version moins affinée et taillée pour les radios que par le passé, plus authentique, plus brute. Mais est-ce que cela est une mauvaise chose ? Clairement pas : ses nouvelles chansons conservent l’efficacité pop-rock et le coté fantasque qui caractérise l’artiste. “It’s happening now” peut être vu comme une devise pour Mustii : C’est maintenant que tout se passe, et la scène est le meilleur endroit pour le vivre. Mustii a interpellé la foule à plusieurs reprises avec ces quelques mots : Qui est vivant ici ?! Comme une sorte d’appel à la fureur de vivre. Nous sommes donc très curieux d’entendre ce fameux deuxième album et surtout de revoir le lutin blond sur scène dans une configuration complète. Et cela tombe bien, il a annoncé une série de concerts pour le printemps 2022, avec notamment une date à Paris et Londres, et bien entendu un passage déjà très attendu par l’AB le 8 juin 2022. Mise en vente des places ce vendredi 19 à 10 heures !
 

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