Nous y voilà malheureusement… La dernière journée du festival, journée durant laquelle la nostalgie commence déjà à s’installer même si on profite vraiment un max des dernières heures sur le site de Clisson. Le point d’orgue de cette journée ? Le concert de Metallica qui sont attendus au Hellfest depuis belle lurette. On avoue qu’une bonne nuit de sommeil de plus de quatre heures sera la bienvenue quand on sera rentré mais ce n’est pas pour tout de suite. Pour l’instant on rassemble ses forces et on jette tout dans la bataille parce qu’on sait qu’en fin de journée on sera triste que ce soit terminé.

Une arrivée du jour facilitée par une très gentille habitante qui nous voyant marcher vers le site du festival nous a très aimablement proposé un lift en voiture jusqu’à l’entrée du festival. Autant vous dire que l’on a accepté avec grand plaisir sa proposition, ce qui nous a déjà éviter quelques kilomètres de marche, tout bénef pour tenir le plus longtemps aujourd’hui.

On commence avec l’excellentissime split entre Hangman’s Chair x Regarde les Hommes Tomber, encore une fois c’est une formation qu’on a déjà pu voir cette année mais à quoi bon bouder son plaisir quand c’est aussi jouissif ? A nouveau les deux groupes excellent sur scène, le son est d’une très grande qualité et pour ce genre de représentation ça a son importance. Les rythmes sont lents et lourds, du doom comme on l’aime, nickel pour échauffer les cervicales car la journée va être riche en headbang sous la Valley. Malgré la luminosité, on profite à fond du jeu de lumières et des projections qu’on adore et qui rendent très très bien.

On part un petit peu avant la fin pour profiter des quinze dernières minutes du set de Ill Nino sur la Mainstage 2. C’est vrai que c’était difficile de quitter ce premier concert mais quel plaisir de revivre son adolescence au son des américains avec leur nu-metal, ce style si particulier avec lequel on a grandi et qui nous a ouvert pas mal de portes vers d’autres styles de métal. C’est un groupe que nous n’avions jamais vu et leur prestation vaut le détour pour les amateurs du genre, même si la voix du chanteur actuel n’est pas exactement la même. On retrouve cette énergie adolescente avec la bande son de jeux vidéo qu’on aura pas mal poncé à l’époque.

Allez hop on tourne la tête et c’est direct Headcharger sur la Mainstage 1, qu’est-ce que c’est pratique cet arrangement des double Mainstage, on sent qu’on va devoir s’économiser aujourd’hui. Les Français était là il y a onze ans, à jouer à 10h30 maintenant ils sont en début d’après-midi et extrêmement heureux d’être là. Ça bourrine fort et juste, un son rapide et gras qui nous fait secouer la tête dans tous les sens. Heureusement qu’il y a eu l’échauffement au préalable sinon c’est le claquage instantané parce que les bougres donnent sacrément envie de se déchaîner dans tous les sens. En voilà une bien belle découverte pour ce dernier jour du festival, on ira se plonger dans la discographie du groupe à notre retour et après un peu de repos.

On se fait embarquer dans l’Altar pour aller voir Ultimas, qu’on ne connaît pas mais dont les mérites ont été vendu par un compagnon de Hellfest. Et bam la claque ! On connaissait David Vincent de réputation et on comprend maintenant pourquoi sa réputation le précède. Voix rauque, attitude envoûtante sur scène, pyrotechnie, on sent directement que le sujet est ultra maîtrisé et on ne va pas vous mentir… on kiffe grave ! Comme quoi il peut être bon de sortir de sa zone de confort et se laisser aller à l’une ou l’autre découverte même si de base ce n’est pas votre truc. Mais voilà les conflits horaires continuent.. à la base on était parti voir UFOMAMMUT dans la Valley.

Heureusement on arrive alors qu’il reste une bonne grosse vingtaine de minutes pour se délecter du doom des italiens. C’est terriblement gras et qu’on aime ça, le gras c’est la vie comme dirait un grand philosophe. Les breaks sont énervés et déboîtent des cervicales de mammouth sans difficulté.

On continue la course du jour en passant par la Warzone pour les californiens de Terror. Un bon gros métal hardcore des familles qu’on connaît bien, toujours agréable de voir l’ambiance qu’ils mettent. Les gardes sécu n’ont pas assez de boulot au goût du chanteur, alors il invite le maximum de personnes à slammer ou venir sur scène pour faire du stage diving. On est sûr quelque chose de beaucoup plus rapide et incisif que la programmation de la Valley, l’alternance a du bon.

Et donc retournons sous notre tente de prédilection pour un autre groupe dont on ne se lasse jamais, les Américains de Thou ! On ne sait pas ce qui nous prend, c’est le quatrième jour, le corps n’en peut clairement plus et pourtant on se place au premier rang. On est comme appelé, hypnotisé par l’attitude cadavérique nonchalante du chanteur ainsi que par sa voix. La nuque se brise en rythme avec la grosse caisse et les riffs lourds nous la font tourner dans tous les sens. On oublie complètement nos douleurs et la fatigue durant l’entièreté du set, la bonne humeur du bassiste qui nous fait face et affiche un grand sourire tout le long du concert en dit long sur leur plaisir d’être ici. On aura même droit au morceau
The Devils of Trust Steal the Souls of the Free” issu de leur split avec le duo The Body. Histoire de vous donner l’eau à la bouche, Arte a décidé de rendre disponible ce concert sur leur site Arte Concert, n’hésitez pas à aller y jeter un œil pour faire votre retard ou pouvoir re-profiter de certains concerts.

Après cette folie du point de vue physique, notre corps nous fait bien comprendre qu’il est temps de se reposer un peu si on veut pouvoir tenir jusqu’au bout ce soir. On part donc s’installer sur la plaine et on aura du mal à vous décrire le show de Avatar sur la Mainstage 1, on en a profité pour se reposer, on a juste pu constater quelques petits soucis de son mais à part ça, ça avait l’air bien sympa. On se réveille calmement grâce au doux grain de voix de Bring Me The Horizon… les Anglais ne viennent pas faire dans la dentelle et explosent tout sur la Mainstage 2. Une débauche d’énergie devant laquelle on est bien admiratif, ils communiquent beaucoup avec le public et jouent avec lui. Ça part dans des pogos et circle pit à tout va, d’une taille démesurée. Ce n’est pas notre giga came musicalement mais pour émerger le taff est assuré et puis avec l’énergie qu’ils déploient sur scène, c’est sincèrement difficile de ne pas se laisser prendre.

Après s’être un peu reposé rien de tel que…. de continuer à se poser au VIP, parce que le corps est vraiment à bout. On profite donc de l’espace réservé à la presse et au VIP pour s’asseoir à une table et taper la discut’. Pendant une petite heure on se pose enfin et y’a pas à dire, ça revigore !

Avant d’aller se placer pour les mastodontes du soir on passe faire un tour devant le Temple et l’artiste cultissime Mercyful Fate et son chanteur emblématique King Diamond. En toute sincérité on doutait un peu de la performance de ce dernier quand on voit ce que les plus anciens nous ont offert ce weekend. Mais que nennni ! La voix est toujours aussi claire et son attitude sur scène laisse comprendre toute l’expérience du live dont il bénéficie. On ne reste pas longtemps mais c’était bien agréable, à retourner voir si nous en avons encore la possibilité.

Place à la tête d’affiche du jour, voire du weekend avec les Californiens de Metallica ! Même si on a déjà vu le groupe une petite dizaine de fois depuis 2004, vu les prestations de certains gros mastodontes, on avait une toute petite micro inquiétude… elle fut bien vite balayée !

La scène est cachée par un gigantesque drap noir, ils lancent un petit AC/DC – It’s A Long Way To The Top en fond pour faire patienter la foule et une dizaine de minutes après l’horaire annoncé, l’intro avec laquelle ils démarrent tous leurs concerts depuis quarante ans se fait entendre et les frissons arrivent à grand pas, c’est Exctasy Of Gold de Ennio Moricone.
Après cette intro historique, le premier riff de Whiplash se fait entendre, le drap noir tombe et la magie commence à opérer ! Démarrage plutôt violent avec ce morceau qui nous vient de Kill ‘Em All le tout premier album du groupe. On comprend alors assez vite que les mecs sont plutôt en forme, car on les a déjà vu commencer des concerts de manière bien plus molle. La voix de James Hetfield est toujours présente, bien sur ce n’est plus celle des années 80 mais franchement il la place quand même toujours bien et on l’entend lui, comparé à un autre chanteur venu de Californie qui était présent hier… A la basse Robert Trujillo est toujours autant un animal ! C’est fou l’énergie qu’il déploie sur scène, il s’accroupit, cours, harangue la foule et saute partout, tournoie sur lui-même, franchement dans une grande forme le Robert ! A côté de ça le guitariste Kirk Hammet est plutôt dans la force tranquille, se baladant d’un côté à l’autre de la scène pour aller jouer ses solos à gauche, à droite ou au-devant de la scène. Et le dernier joyeux luron de la bande, le batteur Lars Ulrich… Ben très franchement rien de spécial du tout à dire sur lui, mis à part qu’il sur-joue ses émotions quand il est filmé et exagère un chouia sa joie d’être là, mais sinon il a fait le taff toute la soirée. Arrivé plus ou moins à la moitié du concert James demande si les gens ont aimé l’album St. Anger, réponse relativement négative du public évidemment ce qui lui décroche un petit sourire mais ce n’est pas grave. Ça ne les empêche pas de jouer le morceau Dirty Window que nous n’avions jamais eu en live ! Et donc même si clairement ce n’est pas notre album ou morceau préféré, quand on a vu Metallica une petite dizaine de fois en live, on est content quand ils nous jouent des morceaux inédits et puis le son de batterie en live n’a rien à voir avec l’album et tant mieux ! Juste avant ça nous avions eu droit à No Leaf Clover que nous n’avions plus entendu depuis 2004 alors franchement on n’a pas boudé notre plaisir. Quand le rappel arrive après le fameux Seek & Destroy, on se dit qu’ils refont le coup de mettre le rappel au milieu du concert et qu’on aura droit à encore une grosse partie du concert… Puis on regarde notre montre et on constate qu’il ne reste que quinze petites minutes ! Le concert a filé à une allure déconcertante, on a chanté sur tous les morceaux, ce n’était peut-être pas autant le karaoké géant que sur leur tournée des vingt ans du Black Album mais on n’était pas loin. Retenti alors les premières notes de Damage Inc., morceau qu’ils ne jouent pas forcément non plus à chaque tournée, comparé aux ultra classiques comme Nothing Else Matters, Enter Sandman, Sad But True, Seek & Destroy, etc… Ils terminent le concert avec le merveilleux enchainement One et Master of Puppets avant de tirer leur révérence et on espère les revoir à Clisson. Pour notre part, on les reverra ce vendredi à Werchter et très clairement on retournera s’époumoner comme si c’était encore la première fois qu’on les voyait, enfin des mastodontes qui ont assurés leur statut et fourni un concert digne de leur réputation !

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