Initialement prévu dans La Rotonde du BOTANIQUE, le concert de BANNERS de ce mardi soir a été déplacé dans la grande salle de l’Orangerie. Le groupe emmené par Michael Nelson, surfe en effet sur le succès de “Where the shadow ends”, premier album sorti en 2019 et dont les streams cumulés dépassent le milliard d’unités. Après l’épisode Covid-19 qui a empêché le groupe de défendre au mieux cet album sur scène, Banners est de retour avec un EP de 5 titres dans la continuité de la pop lumineuse et entrainante qui a fait son succès, notamment avec le hit “Someone to you”. Les amateurs des plus grands tubes de Coldplay, Imagines Dragons ou One Republic ne peuvent qu’y trouver leur bonheur. On s’étonne presque de retrouver le groupe dans cette salle qui peut accueillir “seulement” 600 personnes.

C’est l’artiste américain WRABEL qui monte tout d’abord sur scène pour assurer la première partie. Dans un registre pop où le piano occupe une place essentielle (le garçon est seul sur scène avec son instrument), il interprète ses titres aux mélodies mélancoliques et profondes avec sensibilité et conviction. Jamais larmoyant, mais à fleur de peau, on se laisse charmer par les reliefs de son interpretation. Et lorsque l’on jette un œil à son CV, c’est finalement tout logiquement qu’on s’aperçoit qu’il a collaboré avec des artistes aussi diversifiés que Duncan Laurence ou P!nk. On a clairement connu des premières parties moins prenantes et intéressantes. Par contre il parle encore et encore entre chaque titre. Mais ce n’est pas bien grave car le public l’écoute attentivement, sans hésiter à réagir ci et là. 

Pour le reste de la soirée, on va tout de suite lever toute ambiguïté : BANNERS reste avant tout le projet et le groupe de Michael Nelson dans lequel viennent se greffer ses musiciens. Et c’est en version quatuor que le groupe monte sur scène : chant, guitare, batterie et synthé. Le set commence sur les chapeaux de roues avec un premier titre où le guitariste se lance dans une belle embardée électrique (il y en aura plusieurs tout au long de la soirée) alors que la batterie est quant à elle partie en mode “grand galop” rythmique. On apprécie tout particulièrement la couleur sonore rock mais très lumineuse et vivifiante de l’ensemble.

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Par contre l’affaire se complique sur un point essentiel : la voix de Michael Nelson. Celle-ci semble fatiguée, épuisée, donnant régulièrement l’impression de frôler l’extinction. Chanter semble douloureux. Il en découle une sensation d’irrégularité et l’impression d’un manque de justesse. Il faut dire que le mixage sonore n’arrange pas les choses avec une tendance à mettre au second plan les musiciens, au profit (et désavantage dans le cas présent) de la voix. Sans oublier la présence sonore de la batterie qui tape trop fort et éclipse le reste des instruments. L’impression sonore générale est donc assez brouillonne et décousue.

Mais ce souci de justesse disparait heureusement sur les quelques titres plus épurés et posés du set. Et ca nous offre de beaux moments de grâce vocale, bien que rôde toujours cette cette crainte du moment où la voix risque de craquer. Banners reste malgré tout un de ces groupes capable de pondre des titres aux mélodies et aux rythmes accrocheurs. On peut le vérifier ce soir avec de nombreux moments où les mélodies sont reprises en chœur par un public qui connait toute la discographie du groupe. Cela offre de chouettes moments de communion alors que Michael Nelson alterne entre pas de danses frénétiques et moments plus statiques avec sa guitare acoustique.

Justement, c’est au moment où il s’empare de cette guitare acoustique qu’on retrouve pas mal de titres qui auraient pu figurer sur les deux premiers albums de Coldplay (“Yellow” et le final de “The scientist” notamment), à la sortie de la britpop au début des années 2000. Au bout d’une grosse heure de set, c’est déjà l’heure (anglaise) du rappel avec “Ghosts” et une version épurée et acoustique de l’incontournable “Someone to you” chantée en chœur par les 4 musiciens et le public. Puis finalement les musiciens retournent à leur instrument pour relancer le titre dans sa version qui a fait son succès. De quoi faire sautiller joyeusement toute l’Orangerie du Botanique pour une dernière fois. Malgré pas mal de jolies choses entendues, on reste sur notre faim avec une impression globale un peu décousue au niveau sonore. Ce qui aura malheureusement gâché notre plaisir au cours de cette soirée qui aurait pu prendre une tournure carrément épique au regard du potentiel discographique du groupe.

Setlist BANNERS – Botanique – 28/09/2022

Shine a light – If I didn’t have you – Happier – In your universe – Keeps me going – Tell you I love you – Serenade – Perfectly Broken – Half light – Name in lights – Have you ever – Got in you – Start a riot – Ghosts – Someone to you (acoustic) – Someone to you (reprise)

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